La fermeture de l’accès de la Grèce aux marchés financiers au début du printemps 2010 menace de se propager à d’autres économies fragiles. Face à ce risque de contagion, le Conseil et les États membres arrêtent un ensemble de mesures pour préserver la stabilité financière en Europe, dont un mécanisme européen de stabilisation financière d’un montant maximal de 500 milliards d’euros. Ce mécanisme comprend la création d’une entité ad hoc (la Facilité européenne de stabilité financière, FESF) chargée de lever des capitaux sur les marchés. Sa capacité d’emprunt est limitée à 440 milliards d’euros. Les 60 milliards restants correspondent aux montants sous plafond du budget de l’Union pour les années 2011 à 2013.
Le 7 juin 2010, l’Eurogroupe approuve la création de la Facilité européenne de stabilité financière sous la forme d’une société anonyme établie au Luxembourg conformément au droit de ce pays. Les statuts sont publiés dans le Journal officiel du Grand-Duché de Luxembourg (Memorial) daté du 8 juin 2010.
Le 18 octobre 2010, le Président français Nicolas Sarkozy et la Chancelière Angela Merkel rendent compte de l’accord trouvé entre eux concernant les réformes de la gouvernance économique de la zone euro. La Facilité européenne de stabilité financière, comme le mécanisme européen de stabilité financière, ont été établis en mai 2010 pour durer jusqu’en 2013. Les deux dirigeants estiment que, pour l’avenir, le renforcement de la zone euro implique la mise en place d’un mécanisme de soutien durable.
Réunis à Bruxelles les 16 et 17 décembre 2010, les chefs d'État ou de gouvernement conviennent que le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne doit être modifié afin que les États membres de la zone euro mettent en place un tel mécanisme européen de stabilité.
Avis de la commission des affaires économiques et monétaires, rendu le 14 février 2011, à l'intention de la commission des affaires constitutionnelles sur le projet de décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro.
Le 15 février 2011, à la demande du président du Conseil européen, la Commission européenne rend un avis favorable sur le projet de décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro.
Dans son rapport du 7 mars 2011, la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen soutient la création d'un fonds de sauvetage permanent pour la zone euro. Toutefois, les députés se montrent préoccupés par le fait que le mécanisme relève d'un choix intergouvernemental, plutôt que de l'Union européenne (UE), et exhortent les États membres à intégrer le système dans l’UE.
Les chefs d’État ou de gouvernement, réunis le 11 mars 2011, approuvent le «pacte pour l'euro» qui instaure une coordination renforcée des politiques économiques pour la compétitivité et la convergence. Ce pacte sera soumis au Conseil européen des 24 et 25 mars 2011 pour permettre aux États membres n'appartenant pas à la zone euro de préciser s'ils ont l'intention de participer au pacte.
Le 17 mars 2011, à la demande du Conseil européen, la Banque centrale européenne émet un avis sur le projet de décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro.
Le 21 mars 2011, Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, expose le contenu de l’accord obtenu entre les ministres des Finances de la zone euro sur le financement du mécanisme européen de stabilité, ainsi que sur les actions qu’il pourrait engager en matière d’assistance financière.
Lors du Conseil européen des 24 et 25 mars 2011, les chefs d’État ou de gouvernement se félicitent des décisions prises le 11 mars par les chefs d'État ou de gouvernement de la zone euro et entérinent les caractéristiques du mécanisme européen de stabilité.
Le Conseil européen des 24 et 25 mars 2011 adopte formellement la décision n°2011/199/UE amendant l’article 136 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro. Cette décision est adoptée conformément à la procédure de révision simplifiée visée à l’article 48, paragraphe 6, du traité sur l’Union européenne.
Le 21 juillet 2011, les chefs d'État ou de gouvernement des États membres dont la monnaie est l'euro conviennent d’augmenter la flexibilité du mécanisme européen de stabilité, en vue d'améliorer l'efficacité de l'assistance financière et de prévenir le risque de contagion financière.
Le 7 septembre 2011, le Conseil rend son avis sur le projet de loi qui porte la garantie de l’État luxembourgeois de 1,15 milliard d’euros à 2 milliards d’euros au profit de la Facilité européenne de stabilité financière. Le Conseil d’État juge que l’octroi d’une assistance financière par cet instrument doit être conditionné au respect par l’État membre bénéficiaire d’ajustements budgétaires et macroéconomiques, afin de lui permettre de se financer à terme sur les marchés financiers. À défaut, le respect de la clause de non-renflouement (no bail out) de l’article 125 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne en serait affecté.