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À la suite de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont tenté, lors de la conférence de Yalta, de consolider un nouvel ordre mondial. Toute fois, les vainqueurs n'arrivaient pas à s'entendre sur le sort réservé à l'Allemagne. Les américains et les soviétiques ont tenté d'implanter en Allemagne un régime similaire à leurs idéaux respectifs. La guerre idéologique menée par les États – Unis, l'URSS et leurs partenaires a toute fois ramené l'Allemagne à unifier les deux blocs autres fois divisés par les deux grandes puissances. Le 3 octobre 1990, l'unification est effectuée après des années de dialogues. L'économie allemande et les relations diplomatiques qui suivront son unification seront-elles bénéfiques ou néfastes? Cette recherche mettra en relief les différents rapports diplomatiques qu'entretiendra l'Allemagne après sa réunification. L'objectif sera de constater que l'économie et les relations diplomatiques de l'Allemagne se sont améliorées dès l'union de la République Démocratique d'Allemagne à la République Fédérale Allemande. En examinant les étapes de la réunifications, la conversion de la monnaie et de son effet sur l'économie ainsi que les relations diplomatique de la nouvelle Allemagne, force sera de constater les résultats de la réunification sur le pays qui fut l'enjeu principale de la Guerre Froide.1.- Les étapes vers la réunification.En 1989, le Chancelier de la RFA (Kohl) présente un plan en dix points qui consiste à réunir les deux États allemands. Effectué en trois étapes, ce plan devra déboucher sur une organisation étatique de type fédéral et devra encrer l'Allemagne unie dans la Communauté européenne. Les étapes élaboré par Kohl ont menés les allemands de l'Est, dès mars 1990, à des élections libres : les premières depuis l'élection du parti national socialiste en 1933. Différents traités d'unification ont été signés par les dirigeants. La commission 2+4, regroupant les deux Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, avait pour but de fixer les conditions internationales de l'unifications entre les Allemagne. Malgré la tentative, les quatre Grands n'arrivent pas à s'entendre. Les soviétiques veulent que l'Allemagne soit située à l'extérieure du bloc de l'Est et du bloc de l'Ouest et les occidentaux, de leur côté souhaitent conserver l'Allemagne dans le système d'Alliance atlantique. Sur ces points de litiges, les gouvernements Gorbatchev (URSS) et Kohl (République Fédérale allemande - RDA) se réunissent. Gorbatchev accepte que l'Allemagne reste dans le système d'Alliance atlantique. Toute fois, il n'y aura pas de structures militaires de l'OTAN avant 1994 (MISSIROLI et BERTINI, 1995). Les troupes soviétiques quitteront graduellement la République Démocratique d'Allemagne (RDA) pendant ces quatre années. En août, les deux gouvernements achèvent les négociations. Suite à ces discussion, le Traité d'Union est finalement signé le 31 août 1990 et prévoit 100 milliards de marks pour la restructuration économique des régions orientales. Durant le mois suivant, le protocole final de la commission 2+4 est divulgué; les anciens alliés de la coalition antihitlérienne renoncent à leurs droits sur le territoire allemand. Les frontières reviennent alors à celles qui étaient en vigueur en 1945 et non à celles de 1937. En décembre auront lieu les premières élections unissant les deux Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 2.- La conversion de la monnaie et son effet sur l'économie allemande Un facteur important de la réunification est l'économie. Des débats ont eu lieu entre le gradualisme et l'unification rapide. Les économistes de l'Ouest souhaitaient une approche graduelle prévoyant ainsi une étape intermédiaire durant laquelle les taux de change entre les deux monnaies auraient été soit fixes, soit flexibles, ce qui aurait duré le temps nécessaire à la transformation économique de la RDA (CAILLEAU, 1999). L'article 23 de la Loi Fondamentale stipulait que l'Allemagne de l'Est pouvait se joindre à la RFA sans qu'un accord de son gouvernement ou de son Parlement soit nécessaire (CAILLEAU, 1999). Cette clause excluait le discours « gradualiste » des débats et a entraîné des négociations rapides entraînant, à leur tour, des choix négligeables. En juillet 1990, la monnaie de l'Allemagne de l'Est, l'Ostmark (OM), est remplacé par le Deutschemark (DM). Le taux de conversion devait être avantageux pour les ménages mais sa surévaluation a pénalisé l'industrie de l'ancienne République Démocratique d'Allemagne : au cours de la première année d'union, la production de la RDA a chuté de 50%. Pourtant, quelques années auparavant (de 1990 à 1995), les « Länders » de l'Est étaient en plein croissance économique et ce, du en grande partie à l'essor du secteur industriel, plus particulièrement le secteur de la construction. (DERAMBURE, 2004). La part de ce secteur dans le PIB de l'Allemagne de l'Est représentait à peu près le double de celle de l'Allemagne occidentale. Le secteur de services financiers et aux entreprises a également connu une croissance rapide à partir d'une base extrêmement faible au début de la décennie. L'emploi dans ce secteur prend également une part de plus en plus importante sur le marché de l'emploi. La parité entre OM et le DM ainsi que les négociation salariales ont coûté cher à l'Allemagne occidentale. Les transferts publics vers l'Allemagne de l'Est représentaient environ 4% du PIB de l'Allemagne de l'Ouest. Il faut noter que quelques années plus tard, les nouveaux « Länders » situés dans l'Est de la nouvelle Allemagne connaissent une récession économique et sociale ayant pour origine cette rapidité avec laquelle la conversion de la monnaie s'est effectuée et la politique de subvention qui était axée principalement sur la quantité plutôt que sur la qualité. La décennie 1990 a donc débuté avec une forte économie et s'est poursuit avec une récession dommageable (DERAMBURE, 2004). 3.- Les relations diplomatiques de la nouvelle Allemagne Bien que la question économique était au cœur des préoccupations allemandes, l'identité de cette dernière au sein d'une Europe fortifiée restait également d'une grande importance. L'URSS, après avoir acceptée que l'Allemagne reste à l'intérieure de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), plusieurs ouvertures en relations diplomatiques avec le reste de l'Europe se sont offertes à l'Allemagne unie. L'intervention au Kosovo (opération militaire en dehors de la zone de l'OTAN) a été conforme à l'esprit de la politique étrangère allemande depuis l'unification. Cette intervention fut le tournant d'une période où la sécurité mondiale dépendait de ses « protecteurs » occidentaux et l'Allemagne a assumé ses responsabilités nouvelles au sein des organisations dans lesquelles elle est présente (MARTENS, 1999). Cette innovation a relancé des inquiétudes à l'égard de la montée en puissance de l'Allemagne unifiée. Paris a d'ailleurs accusé Berlin d'avoir des visées hégémoniques et de vouloir dominer la nouvelle Europe qui était en train de naître (STARK, 2001). La position géographique, la capacité économique et le rayonnement culturel de l'Allemagne a du « assurer les tâches qui incombent à une puissance centrale. Cette situation implique pour elle l'exercice d'un rôle majeur en matière de médiation et de stabilisation, dans son propre intérêt et dans celui de l'Europe, devenue la structure dans laquelle s'inscrit durablement la vision de ses dirigeants. » (MARTENS, 1999). Du point de vue des relations internationales l'Allemagne est stratégiquement bien positionnée pour un développement économique européen. Elle pouvait ainsi ouvrir la voie à une « Europe moins méridionale et moins occidentale » (STARK, 2001) puisqu'elle était dotée d'une zone d'influence en Europe de l'Est. Au sein de la nouvelle organisation européenne, l'Allemagne a pour objectif de maintenir un ordre pacifique sur l'ensemble du continent. Les implications de l'Allemagne dans les divers organisations ont eu pour effets d'améliorer ses relations avec la nouvelle Europe et les États – Unis. Tout compte fait, après la réunification rapide des deux républiques allemandes, une récession économique s'est abattue sur le pays. Ayant pour cause la rapidité avec laquelle la parité entre OM et le DM s'est effectué ainsi que les transferts financiers aux montants élevés de la RFA à la RDA, la récession a pourtant réussit à se stabiliser et ensuite à croître grâce à l'implication du pays dans la communauté européenne naissante. Les relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne, ayant toujours été conflictuelles, se sont vues apaisées suite à cette même implication de l'Allemagne. Importance est de souligner que la situation géographique de ce pays demeure importante pour les relations diplomatiques de l'Europe entière. L'Allemagne se voit donc estimée par les autres dirigeants. L'hypothèse est alors vérifiée : la réunification allemande a ouvert les relations internationales de cette dernière et lui a permis de se développer économiquement, socialement et culturellement. BibliographieBERTINI,Fabio, Antonio MISSIROLI. Les deux Allemagnes 1945-1990. Firenze : Casterman, 1995. Coll XXe siècle. 125p.CAILLEAU, Thierry. « Réunification allemande : le choc de l'union monétaire ». Le courrier de l'Est,n°444 (novembre 1999), page 52 à 65.DERAMBURE, Amélie. « L'échec de la réunification ». Problèmes économiques, n°2853, (juin 2004), p.16-21HOCQ, Christian. Dictionnaire d'histoire et de géographie. Paris : Ellipses, 2000. 319p.MARTENS, Stephan, « L'Allemagne unifiée a perdue ses complexes. ». Le monde diplomatique. (En ligne). n°547 (octobre 1999) p. 4-5. Dans Repère. MOURRE, Michel. Le petit Mourre; dictionnaire de l'Histoire. France : Larousse, 1998. 1232p.STARK, Hans, « France – Allemagne : quel après-Nice? ». Politique étrangère. (En ligne). n°2 (avril-juin 2001) p. 289-299. Dans Repère.