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RECONSTRUCTION ÉCONOMIQUE DES PAYS EUROPÉENS APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE INTRODUCTION: Siècle de guerre, communément appelé par tous, le vingtième siècle est le plus barbare et sanglant de l'histoire. Pendant plusieurs siècles, les pays du Vieux continent s'entre-déchiraient pour une question d'expansionnisme territoriale alors que, au vingtième siècle, la source des conflits demeure, entre autres, une diversité d'idéologies. La Première Guerre mondiale est qualifiée de «boucherie humaine» et la Seconde Guerre mondiale la rejoint de très près, notamment dû à l'holocauste. Les désastres de cette dernière guerre furent grandioses et les répercussions laissées, surtout économiquement, n'ont pas été un cadeau pour cette Europe encore fragile et agitée. En effet, l'inflation sévissait dans plusieurs pays, notamment en Allemagne où la monnaie fut carrément remplacée par le troc (Gouzet,2000, p330). En France, de 1938 à 1952, les prix augmentèrent de 25 fois. Le PIB de l'Europe (excluant URSS), en 1946, a connu une chute de 19% en comparaison à 1939, soit au tout début de cette guerre. À cette époque, les États-Unis possédaient presque la moitié de la capacité industrielle mondiale (Gouzet, 2000, p331). Cependant, un relèvement économique des plus spectaculaires, en l'espace de 5 à 6 ans, époustoufla le reste du monde témoin de ce regain. Comment l'Europe a-t-elle pu s'en sortir aussi rapidement? Cette réussite est due à plusieurs facteurs, dont le Plan Marshall, l'OECE et l'aide gouvernementale que nous traiterons dans cette recherche. Dans cette recherche, nous visons à décrire, expliquer et à démontrer que c'est grâce à l'aide économique américaine (Plan Marshall), entre autres, que la reconstruction économique européenne a pu être complétée avec autant de succès. En effet, le Plan Marshall a amené d'autres organisations (OECE, OTAN, etc.) qui ont pu remédier à l'héritage funeste de cette guerre qui hantera à jamais l'Europe. LA RECONSTRUCTION ÉCONOMIQUE DE L'EUROPE PLAN MARSHALL Suite aux dommages exubérants de la Seconde Guerre Mondiale, l'ONU, en 1943, crée UNRRA qui met sur place des aides humanitaires individuelles d'urgences aux États européens détruits par les ravages de cette guerre. Cela fût un échec, car ce que l'Europe avait surtout besoin, à l'époque, c'était un moyen pour relancer efficacement son économie et, pour ce, il fallait une organisation économique internationale capable de gérer le commerce mondial (source: European Navigator, Étienne Deschamps). Le 5 juin 1947, à l'université de Havard, le secrétaire d'État américain, George C. Marshall, propose à l'Europe le Plan Marshall, dont 16 pays acceptent finalement. Ces derniers mettent sur pied le CCEE (rapport fixant les tâches premières de l'économie européenne) pour ensuite signer, à la Convention de Paris, l'Organisation Européenne de Coopération Économique, soit l'OECE (source: European Navigator, Étienne Deschamps). Le Plan Marshall rentre en vigueur le 2 avril 1948 (Kauffer, 2007, p. 42-47) . Avant la mise en place de ce plan, les États-Unis aidaient à gauche et droite l'Europe. L'obstacle au relèvement de l'Europe et du libre-échange était principalement le «dollar gap», soit que la plupart des importations ne pouvaient être obtenues que de l'Amérique (Gouzet, 2000, p. 334) . Consistant à combler le déficit collectif de la balance des 16 nations, l'aide attribuée par les États-Unis aida énormément l'Europe. Pour éviter la prolongation de la misère, la baisse de la consommation et promouvoir l'augmentation de la production des nations, les États-Unis distribuent des crédits massivement. Le déficit était évalué à 22 milliards et demi de dollars par la Convention de Paris (Perroux, 1948, p. 79) . On estime qu'en 1953, à la fin du Plan Marshall, une contribution de 23 milliards de dollars, soit 90 milliards en dollars de 2000 et dont 25% des exportations de l'Europe couvertes (Gouzet, 2000, p. 335). On peut donc affirmer que ce plan est le catalyseur de la croissance économique européenne et qu'il amorce une des plus grandes expériences d'économie dirigée à l'échelle internationale. Il faut mentionner que ce plan d'endiguement («containment») était aussi à l'avantage du pays donateur. En ce début de Guerre Froide avec l'URSS (qui refusa d'adhérer au Plan Marshall), les Américains éprouvaient une crainte grandissante à la vue du communisme soviétique. Leur contribution financière se devait d'endiguer l'expansionnisme soviétique, car c'est dans des conditions de vie misérables que se développe une révolte communiste (Kauffer, 2007, p. 42-47). De plus, c'est, entre autres, pour augmenter leurs exportations et éloigner la surproduction nationale, dont les Américains gardent un souvenir amer (Krach Boursier de 1929), et conquérir de nouveaux marchés, que ces derniers proposent le Plan Marshall (source: European Navigator, Étienne Deschamps). Alors que le Plan Marshall assure la sécurité financière de l'Europe, le Traité de l'Atlantique nord promet la sécurité politique. Ce dernier est un héritage du Plan Marshall (source: European Navigator). En effet, par une intense propagande, le Plan Marshall est une arme de la Guerre Froide qui amorce l'entrée de l'Europe dans une société capitaliste et de consommation en faveur aux Américains. Molotov, ministre des affaires étrangères de l'URSS, s'oppose fermement à ce plan qui a pour but le relèvement économique de l'Allemagne, entre autres. Les Soviétiques finissent par convaincre les pays satellites et la Finlande de ne pas accepter ce plan. Une séparation s'est alors installée entre l'Europe de l'est et l'Europe de l'ouest. En réaction aux Plan Marshall, l'URSS met sur pied le Comecon (CAEM), en 1949 (source: European Navigator, Étienne Deschamps). Finalement, d'autres organisations et traités ont participé l'essor économique et politique de l'Europe que l'on connaît aujourd'hui. En 1950, UEP (Union Européenne des Paiements) fut créée pour permettre l'essor des échanges de l'OECE. À la suite de ces deux organisations, une «idée européenne» avec des aspects politiques et économiques s'est développée pour devenir l'Union Européenne qui cherche à éviter une autre guerre par des alliances économiques (Gouzet, 2000, p. 336). Ensuite, le pilier de la reconstruction européenne passe par une réconciliation solide entre la France et l'Allemagne. Par le Plan Schuman, en 1950, et le CECA, en 1951, les pays européens espérait éliminer le froid entre ces deux pays, mais en vain (Gouzet, 2000, p. 337). Par le Traité de Rome, en 1957, un «Marché Commun» entre la Belgique, France, Allemagne de l'ouest, Italie, Luxembourg et les Pays-Bas fut mis sur pied dans le but d'une union douanière et des tarifs extérieurs modérés (Gouzet, 2000, p. 338). OECE L'Organisation Européenne de Coopération Économique (OECE) fut crée le 16 avril 1948 (source: European Navigator). Cette organisation prend naissance à partir du Plan Marshall et de la Conférence des seize. L'OECE se base sur les politiques suivantes : «promouvoir la coopération entre les pays participants et les programmes nationaux de productions pour hâter la reconstruction de l'Europe, intensifier les échanges intra-européens en abaissant les droits de douane et autres obstacles au développement de l'échange, étudier la possibilité de créer une union douanière ou une zone de libre-échange, étudier la possibilité de multilatéralisation des paiements et instaurer les conditions propres à permettre une meilleure utilisation de la main-d'œuvre ». En d'autres mots, cet organisme désire créer une union économique en Europe et de rééquilibre les 18 pays faisant parti de l'OECE (source: OCDE). L'organisation européenne de coopération économique veut le redressement de l'économie italienne. L'économie de fin de guerre en Italie est dans un piètre état, c'est-à-dire que ses ressources naturelles ne suffisent pas à satisfaire la population, car les terres sont peu fertiles et les sols sont pauvres en minéraux. De plus, la production industrielle est lente et les investissements gouvernementaux, pour les dépenses publiques, décroissent, donc les investissements pour la construction des routes et de chemins de fers accumulent un grand retard. En plus, le capital technique est bas et il est quasi impossible de maintenir l'inflation en équilibre. L'OECE a pour objectif d'augmenter le potentiel économique de l'Italie, le revenu national doit suivre la croissance démographique et le niveau de vie doit être amélioré. Le but de cette organisation est d'agrandir les terrains, afin de favoriser l'agriculture. Pour les industries, les Italiens doivent exploiter les sources d'énergies, car celles-ci ne sont pas assez développées, par exemple, la production d'houille blanche doit doubler et le raffinage des huiles minérales doit tripler. Les industries italiennes doivent produire les produits manufacturés, afin de satisfaire eux-mêmes leur marché. L'OECE espère que cette aide permettra au marché italien de s'ouvrir à l'étranger et qu'il pourra satisfaire ses besoins en matières premières en faisant du commerce avec ses pays voisins (source: Organisaton Européene de Coopération Économique, p. 171-175). L'Organisation Européenne de Coopération Économique vient aussi en aide au Royaume-Uni, car ses avoirs à l'étrangers chutent, les recettes ne surpassent pas leurs dépenses, cela se traduit donc par un déficit. Ses importations à l'étranger diminuent. Pour remédier à ce déséquilibre budgétaire, le plein emploi est adopté, car cette politique augmente la productivité. Le but principal est de permettre aux Britanniques de subvenir eux-mêmes à leurs besoins, de cette façon le Royaume-Uni n'aura pas besoin d'aide extérieure. Afin d'atteindre ce but, l'augmentation de la productivité touchera toutes les sphères de l'industrie. Par exemple, le commerce maritime subira des grands changements, dont les bateaux pétroliers, qui devront permettre une hausse pour le gouvernement britannique et les usines de textile seront complètement modernisées (source: Organisaton Européene de Coopération Économique, p. 183-189). EXEMPLE FRANÇAIS Malgré tous les ravages causés par cette guerre, la France doit reconstruire ses commerces, usines, bâtiments publics, gares et habitations. De plus, il y a plus de 10 000 ponts routiers fluviaux, tunnels, viaducs à remettre sur pied. Outre cela, 100 millions de mètres cubes de ruines à ramasser dont des amas de ferrailles et de bâtiments effondrés. En plus de cela, la France connaît une pénurie du logement dont la crise sociale de l'automne 1947 (Voldman, 2007, p. 53). Après tout cela, le gouvernement et des associations mettent sur pied des mesures sociales afin de rétablir le pays. Tout d'abord, le gouvernement réclame aux municipalités d'obliger leur citoyen dont leur maison n'a pas été atteinte d'accueillir un moins une famille sans logis. Ensuite, il incite les habitants à l'occupation légale des habitations intactes cependant à condition qu'elles soient vides. De plus, le gouvernement permet aux citoyens la mainmise ou bien le fait d'organiser des maisons illégales afin d'y habiter. Par exemple, à Marseille, le mouvement populaire des familles a occupé des vastes demeures de retraite des Frères des écoles chrétienne quasiment vacante. En octobre 145 et selon un article de la loi d'avril de 1946, les maisons closes sont utilisées afin d'héberger des sinistrés de la guerre. Par ailleurs, jusqu'en 1947 des villas balnéaires, des résidences secondaires, des grands appartements occupés seulement par des veuves ou bien des établissements de tolérances ont été aussi utilisés. Malgré les nombreuses réquisitions de bâtiments, plusieurs groupes construisent des habitations et des cités temporaires un peu partout sur le territoire. Finalement, dans le Nord, on remet sur pied des anciennes baraques datant de la Première Guerre mondiale (Voldman, 2007, p. 54). Face à cette réalité, le gouvernement français met en place un premier budget qui a pour but la reconstruction de la France. Ce budget a été discuté par l'Assemblé consultative provisoire en mars 1945. Il accorde 7 milliards de francs. Ce premier montant n'envisage que le financement des mesures préparatoires dont réfections des cadastres, expertise des dommages et création des associations des sinistrés. Le premier Plan, mis en œuvre en 1947, s'intéresse seulement à six points : les houillères, l'électricité, la sidérurgie, le ciment, les transports intérieurs et les machines agricoles. Ce plan priorise avant tout la modernisation des usines au détriment de l'immobilier (Voldman, 2007, p. 54). Le gouvernement a mis en place le deuxième Plan (1954-1957). Ce deuxième Plan contrairement au premier, privilégie l'immobilier et le logement. Cependant, malgré la mise en place du deuxième Plan, c'est grâce au Plan Marshall que la reconstruction de la France va décoller de façon spectaculaire à partir de 1948-1949 (Voldman, 2007, p. 54). CONCLUSION: Bref, malgré le succès du Plan Marshall, certaines personnes critiquent l'aide mitigée apportée par les Américains alors que d'autres trouvent qu'on a surestimé ce plan qui a aidé surtout politiquement et psychologiquement l'Europe (Gouzet, 2000, p. 335). Même si l'aide américaine était aussi à l'avantage de cette dernière, sans celle-ci, peut-être que l'Europe que nous connaissons aujourd'hui aurait été poussée vers le penchant communiste des Soviétiques. Cela aurait nuit grandement à l'économie capitaliste des États-Unis. Le cours de l'Histoire aurait sans doute été affecté si ce plan n'aurait pas été proposé et accepté par les nations concernées. En effet, grâce à cette aide économique, le Vieux continent a pu développer d'autres organisations qui tournent autour de cette politique et a même amené a considérer une éventuelle union politique, douanière et économique entre les nations européennes. Grâce à cette tactique, les éventualités d'une nouvelle guerre en Europe sont un peu moins probable, mais il serait absolument déplacé de prédire ce que l'avenir nous réserve par l'étude de l'Histoire passée. C'est en analysant avec rigueur qu'on comprend que la nature égocentrique de l'homme a évolué pour ne devenir que violence et égoïsme alimentés par cette jungle de consommation et cette société hédoniste. La société est l'héritage de la prochaine génération qui écrira sur nous pour ainsi compléter le cycle sans fin de l'Histoire. BLIBLIOGRAPHIE 1-Livre : GOUZET, François. «Histoire de l'économie européenne, 1000-2000». Éditions Michel Albin, Paris, 2000, PERROUX, François. «Le Plan Marshall ou l'Europe nécessaire au monde». Librairie des Médias, Paris, 1948, 2-Articles périodiques : KAUFFER, Rémi. «Le plan de bataille du général Marshall». Historia no 726, juin 2007, p.42-47 VOLDMAN, Daniel. « Cinq millions de sans-abris». Histoire no 28, 2007, p.53 3-Sites internet : Deschamps, Étienne. «Le Plan Marshall et la création de l'OECE». European Navigator. [En ligne].www.ena.lu. (Page consultée le 17 novembre) Marshallpakt und Atlantikpakt. [En ligne].www.ena.lu. (Page consultée le 16 novembre 2008) OCDE. Organisation européenne de coopération économique. [En ligne] http://www.oecd.org/document/53/0,3343,fr_2649_201185_1876917_1_1_1_1,00.html. (Page consultée le 28 novembre) Rapport intérimaire sur le programme de relèvement économique de l'Italie. European Navigator. [En ligne]. www.ena.lu. (Page consultée le 18 novembre 2008) Rapport intérimaire sur le programme de relèvement européen. European Navigator. [En ligne]. www.ena.lu. (Page consultée le 18 novembre 2008) Le plan Marshall et la création de l'OECE. European Navigator. [En ligne]. www.ena.lu. (Page consultée le 18 novembre 2008)