La crise des euromissiles
La crises des euromissiles
La crise des euromissiles
CarteCarte montrant l’enjeu de la crise des euromissiles, une dure bataille diplomatique sur l’installation par les États-Unis en Europe de missiles de croisière et de fusées Pershing II, afin d’équilibrer la menace découlant du déploiement par l'URSS des missiles nucléaires SS-20.
Communiqué de presse de l'OTAN sur la «Double» décision sur les forces nucléaires de théâtre (Bruxelles, 12 décembre 1979)
Texte Le 12 décembre 1979, à l'issue de la réunion spéciale de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) rassemblant les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, un communiqué de presse est publié soulignant que le dispositif militaire du Pacte de Varsovie et le déploiement récent des missiles SS-20 constituent une menace pour la sécurité. Face aux avancées quantitatives et qualitatives de la capacité nucléaire de longue portée soviétique, conséquence directe de la modernisation et de l'expansion de ses forces nucléaires de théâtre (TNF), l’Alliance atlantique, afin de préserver la crédibilité de sa stratégie de riposte graduée, opte pour deux approches parallèles et complémentaires: la modernisation des TNF et le contrôle des armements (concept de double décision sur les TNF). Les ministres décident de moderniser la force nucléaire de théâtre à longue portée (LRTNF) par le déploiement en Europe de systèmes américains lancés du sol comprenant 108 lanceurs Pershing II. Le communiqué réaffirme également la nécessité de négociations sur la limitation des armements concernant les LRTNF, afin de contribuer à établir une relation militaire plus stable entre l’Est et l’Ouest et aller de l'avant dans le processus de détente.
Manifestations contre l’installation des Pershing II et des missiles de croisière en Europe – Base aérienne américaine Rhein-Main (Francfort, 12 décembre 1982)
ImageLe 12 décembre 1982, devant l'entrée de la base aérienne américaine Rhein-Main à Francfort, plus de 300 personnes manifestent leur opposition à l'installation de nouvelles armes nucléaires en Europe occidentale en dénonçant notamment le futur déploiement des Pershing II et missiles de croisière.
Tir d’essai d’un missile Pershing sur la base aérienne de Cape Canaveral (7 mai 1980)
ImageLe 7 mai 1980, les États-Unis effectuent un tir d’essai d’un missile Pershing sur la base aérienne de Cape Canaveral en Floride. Les missiles Pershing II sont destinés à être déployés sur le théâtre d’opération européen. Il s’agit d’un missile balistique nucléaire de portée intermédiaire, version améliorée du système Pershing I des années soixante, avec une portée de 1 800 kilomètres et une précision de quelques dizaines de mètres.
Les positions de la France et du Royaume-Uni
Projet de réponse de la délégation britannique du Conseil de l’UEO à la recommandation 345 sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre (Londres, 6 août 1980)
TexteLe 6 août 1980, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse du Conseil de l'UEO, préparé par la délégation britannique, à la recommandation 345 de l’Assemblée sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre. Le texte est presque entièrement repris pour la réponse finale à la recommandation (C (80) 149).
Discours du Premier ministre français Pierre Mauroy sur la cohérence d’une politique de défense (14 septembre 1981)
TexteDans son discours prononcé le 14 septembre 1981 lors de la séance d’ouverture de la 34e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le nouveau Premier ministre français Pierre Mauroy trace les grandes orientations de la politique de défense du gouvernement. Il confirme tout d’abord les options stratégiques adoptées par ses prédécesseurs et souligne l’importance pour la France de disposer d’une force de dissuasion autonome car elle récuse la conception du monde bipolaire. Quant à l’équilibre des forces, le Premier ministre déclare que l’installation massive de missiles soviétiques SS-20 et le développement permanent des armements nucléaires, notamment par les États-Unis et l’URSS, contraignent la France à moderniser en permanence son propre potentiel. En ce sens, la France continuera plus particulièrement le développement de la bombe à neutrons.
Extrait du compte rendu de la 582e réunion du Conseil de l’UEO (23 septembre 1981)
TexteLe 23 septembre 1981, lors de la 582e réunion du Conseil de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), le sous-secrétaire d'État adjoint au ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth Sir Ewen Fergusson revient sur la récente visite d’une délégation britannique à Moscou. En ce qui concerne la réduction des missiles soviétiques à longue portée déployés dans la partie occidentale de l’URSS, le gouvernement britannique continue à penser que les offres soviétiques doivent être rejetées. En effet, la dernière proposition, datant de décembre 1979, demandait l’abandon par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) des plans de déploiement des missiles Cruise et Pershing, mais excluait les missiles soviétiques SS-20, pouvant être pointés sur l’Europe occidentale à partir de l’est de l’URSS. Quant à la zone géographique d’application d’une future conférence sur le désarmement en Europe, les Soviétiques proposent d’élargir la zone à l’espace aérien et aux régions maritimes et océaniques contigus à l'Europe. L’ambassadeur français Emmanuel de Margerie se félicite de cet échange sur les grands sujets d’actualité qui a, selon lui, permis de montrer l’utilité et la vitalité de l’UEO.
"Mitterrand: Le point de vue de la France sur la sécurité et les relations Est-Ouest" dans Nouvelles atlantiques (30 septembre 1981)
TexteLe 30 septembre 1981, le périodique Nouvelles atlantiques revient sur la première conférence de presse tenue le 24 septembre par le nouveau président de la République française François Mitterrand. En matière de sécurité, il s’inquiète surtout de l’installation massive de missiles soviétiques SS-20. Dans ce contexte, le président déclare que la sécurité de la France dépend, en premier lieu, de sa capacité de se défendre elle-même et, seulement en deuxième lieu, de la qualité et de la rapidité de ses alliances. En ce sens, la France continue à adopter sa propre stratégie de dissuasion et poursuit plus particulièrement le développement de la bombe à neutrons.
Discours de Georges Lemoine devant l'Assemblée de l'UEO (Paris, 1er décembre 1981)
TexteLe 1er décembre 1981, Georges Lemoine, secrétaire d'État auprès du ministre français de la Défense, prononce un discours devant l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Il revient notamment sur la crise des euromissiles et s'inquiète du déséquilibre des forces au profit de l'Union soviétique. Georges Lemoine s'exprime également sur la force de dissuasion de la France, sur les relations de son pays avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ainsi que sur le rôle de l'UEO, en particulier par le biais du Comité permanent des armements.
Recommandation 374 de l’Assemblée de l’UEO sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l’Occident (Paris, 2 décembre 1981)
TexteLe 2 décembre 1981, l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 374 sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l’Occident. Elle y rappelle que la paix est gravement compromise avec l’accumulation en Europe d’armements soviétiques, nucléaires et conventionnels auxquels l’Alliance atlantique n’a pas les moyens de faire face. Elle recommande au Conseil de promouvoir par tous les moyens le rétablissement de l’équilibre des forces militaires entre l’Est et l’Ouest. Il s’agit aussi d’examiner les suites à donner à l'étude réalisée par le Comité permanent des armements sur les industries européennes d'armements, en vue d'optimiser les dépenses d'investissements militaires des pays membres. Finalement, l'Assemblée recommande au Conseil de demander au Conseil de l'Atlantique nord de se concerter en cas de crise hors d'Europe.
Lettre de Reginald Hibbert à Sir Michael Palliser sur la politique de dissuasion nucléaire de la France (Paris, 21 décembre 1981)
TexteLe 21 décembre 1981, Reginald Hibbert, ambassadeur du Royaume-Uni en France, adresse une lettre à Sir Michael Palliser, secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth, en réponse à une question posée par ce ministère sur l'immunité relative de la France face aux protestations contre les armes anti-nucléaires, qui s'étendent à travers l'Europe et la Grande-Bretagne. Durant la crise des euromissiles, la Campagne pour le désarmement nucléaire (CND), une organisation britannique, appelle à des manifestations de masse pour un désarmement nucléaire unilatéral par le Royaume-Uni, un désarmement nucléaire international et une réglementation internationale plus stricte des armements. L'ambassadeur britannique analyse le contexte de la politique de dissuasion nucléaire de la France et explique les principes fondamentaux sur lesquels repose cette politique
Projet de réponse de la délégation britannique à la recommandation 375 sur les négociations relatives aux forces nucléaires de théâtre (Londres, 26 janvier 1982)
TexteLe 26 janvier 1982, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse du Conseil de l'UEO, préparé par la délégation britannique, à la recommandation 375 de l’Assemblée sur les négociations sur les forces nucléaires de théâtre. Le texte est presque entièrement repris pour la réponse finale à la recommandation (C (82) 47).
Projet de réponse à la recommandation 374 de l'Assemblée de l'UEO préparé par la délégation française sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l'Occident (Londres, 5 février 1982)
TexteLe 5 février 1982, le secrétaire général de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) transmet un projet de réponse préparé par la délégation française à la recommandation 374 de l'Assemblée de l'UEO sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l'Occident. Le Conseil de l'UEO souligne qu'il porte une attention toute particulière à l'évolution des relations Est/Ouest et que les pays membres de l'UEO sont favorables à tous les mécanismes de concertation politique permettant de parvenir à une appréciation commune des situations de crise mettant en danger la paix internationale. En effet, le Conseil estime qu'il est impossible de dissocier la sécurité des territoires couverts par le traité de Washington de celles des autres parties du monde. La réponse finale du Conseil reprend intégralement le texte de la proposition française (C (82) 46).
Recommandation 383 de l’Assemblée de l’UEO sur le problème des armes nucléaires en Europe (Paris, 16 juin 1982)
TexteDans le contexte de la crise des euromissiles, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte le 16 juin 1982 la recommandation 383 sur le problème des armes nucléaires en Europe. Constatant que l’Union soviétique dispose d’une supériorité inquiétante dans le domaine des missiles intercontinentaux lourds et des forces à portée intermédiaire, l’Assemblée recommande au Conseil de l’UEO d’insister auprès du Conseil de l’Atlantique Nord pour que les pourparlers sur les INF (Intermediate-Range Nuclear Forces) aboutissent à un accord sur l’option zéro. Néanmoins, elle conseille de poursuivre en parallèle les préparatifs pour un éventuel déploiement, à partir de 1983, des missiles de croisière et des Pershing II en Europe de l’Ouest.
Projet de réponse de la délégation britannique du Conseil de l’UEO à la recommandation 383 de l’Assemblée sur le problème des armes nucléaires en Europe (Londres, 31 août 1982)
TexteLe 31 août 1982, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse du Conseil de l’UEO, préparé par la délégation britannique, à la recommandation 383 de l’Assemblée sur le problème des armes nucléaire en Europe. Le Conseil de l’UEO partage bon nombre des opinions de l’Assemblée, en particulier l’importance de la signature en 1979 des accords SALT II (Strategic Arms Limitation Talks), l’ouverture des négociations START (Strategic Arms Reduction Treaty), ainsi que la poursuite des consultations au sujet des INF (Intermediate-Range Nuclear Forces). Le Conseil est également persuadé que le contrôle des armements et les mesures de défense doivent se compléter mutuellement dans le cadre d’une politique de sécurité équilibrée. Et tout comme l’Assemblée, il est d’accord de poursuivre les préparatifs pour un éventuel déploiement de missiles de croisière et de Pershing II en Europe de l’Ouest.
Intervention de François Mitterrand sur la crise des euromissiles (2 janvier 1983)
TexteLe 2 janvier 1983, le président de la République française, François Mitterrand, intervient au cours du journal d'Antenne 2 sur la crise des euromissiles. Il revient sur la force de dissuasion française et expose la position de la France face aux plans de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) de déployer des missiles Pershing II en Europe occidentale, afin de rétablir l'équilibre des forces suite à l'installation à l'ouest de l'URSS de missiles soviétiques SS-20.
"Cheysson renouvelle son soutien aux missiles américains" dans The Guardian (8 juin 1983)
TexteDans le cadre de la crise des euromissiles, le quotidien britannique The Guardian, dans son édition du 8 juin 1983, revient sur l’annonce du gouvernement français du renouvellement de son soutien à l’installation de missiles américains en Europe.
""Trous" au sein de l'argument des missiles occidentaux" dans The Guardian (16 août 1983)
TexteDans le contexte des pourparlers sur les INF (Intermediate-Range Nuclear Forces ), le quotidien britannique The Guardian, dans son édition du 16 août 1983, revient sur le désaccord touchant l’exclusion des armes britanniques et françaises des négociations visant le démantèlement, par les États-Unis et l'URSS, des forces nucléaires à portée intermédiaire.
Déclaration de François Mitterrand sur la crise des euromissiles (16 novembre 1983)
TexteLe 16 novembre 1983, le président de la République française, François Mitterrand, intervient dans le cadre de l'émission «l'heure de vérité» sur Antenne 2 sur la crise des euromissiles. Suite aux premiers déploiements en Grande-Bretagne de missiles de croisière, afin de rétablir l'équilibre des forces après l'installation à l'ouest de l'URSS de missiles soviétiques SS-20, François Mitterrand analyse le rapport de force entre les différentes puissances nucléaires et revient notamment sur la force de dissuasion française et l'absence de la France aux négociations de Genève sur la réduction des armements stratégiques.
Allocution de Pierre Mauroy sur la défense de la France (20 septembre 1983)
TexteLors d'une allocution prononcée le 20 septembre 1983 à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le Premier ministre français, Pierre Mauroy expose les grandes orientations de la politique de défense de son gouvernement. Il revient notamment sur la force de dissuasion nucléaire française, décrit les liens de la France avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et l'Union de l'Europe occidentale (UEO) et expose la position française face à la crise des euromissiles.
Interview de Francis Gutmann (Paris, 10 septembre 2014) – Extrait: la France et la crise des Euromissiles
VidéoDans cet extrait d'interview, Francis Gutmann, fonctionnaire au ministère français des Affaires étrangères de 1951 à 1957 et secrétaire général du ministère des Relations extérieures de 1981 à 1985, revient sur la genèse du discours de François Mitterrand du 20 janvier 1983 au Bundestag à Bonn. Dans ce discours, le président de la République française se déclare notamment favorable à l'installation par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de missiles Pershing II dans les États membres de l’OTAN en réponse à l’installation par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) de missiles SS-20. François Mitterrand y souligne également que la France se réserve le droit d’intervenir avec ses capacités nucléaires propres notamment dans l’éventualité d’une agression soviétique à l’égard de l’Allemagne.
Quel débat au sein de l’UEO?
Réponse du Conseil de l’UEO à la question 192 posée par un membre de l’Assemblée sur les conséquences de l’accord SALT II (Londres, 22 mars 1979)
TexteLe 22 mars 1979, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse définitive du Conseil de l’UEO à la question 192 posée par un membre de l’Assemblée sur les conséquences de l’accord SALT II. Comme l’accord n’a pas encore été signé, le Conseil explique que bon nombre des détails demeurent confidentiels, mais il se réfère à une publication américaine de 1978 sur les missiles de croisière qui confirme que le gouvernement des États-Unis prend soin de sauvegarder les options les plus importantes de leur défense. En ce qui concerne les conséquences pour les gouvernements européens, le Conseil précise que SALT II est un accord bilatéral entre les États-Unis et l’Union soviétique, et n’aura donc pas de contraintes pour des pays tiers en matière de développement de techniques militaires. Le Conseil rappelle en outre que la stratégie dissuasive de riposte graduée de l’OTAN est basée sur le maintien d’une série d’options pour faire face à une éventuelle agression, mais ceci n’implique pas que l’OTAN doive opposer aux systèmes d’armes utilisés par le pacte de Varsovie des systèmes correspondants.
Recommandation 334 de l’Assemblée de l’UEO sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis (Paris, 21 juin 1979)
TexteLe 21 juin 1979, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 334 sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis. L'Assemblée considère notamment que la sécurité de l'Europe, qui est fondée sur l’Alliance atlantique, exige une meilleure concertation entre les États membres européens et les États-Unis et un examen des implications du déploiement de nouvelles armes par l'Union soviétique. Elle exige en outre l'adoption de positions communes par les pays membres européens de l'Alliance atlantique et estime que l'Europe occidentale devra veiller à l'organisation d'une coopération européenne en matière de production d'armements.
Projet de réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 334 de l’Assemblée sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis (Londres, 30 octobre 1979)
TexteLe 30 octobre 1979, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 334 de l’Assemblée sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis. Le document présente la proposition italienne originale et une série d’amendements d'autres délégations, dont ceux des délégations française et britannique, pour la plupart repris dans la version finale (C (79) 148). Elles rappellent notamment que des consultations régulières ont lieu entre les pays membres de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), et en conséquence, entre les pays membres de l'UEO, qui en font partie (seule la France n'en fait pas partie). En ce qui concerne le déploiement de nouvelles armes nucléaires par l'Union soviétique, les délégations soulignent que l'OTAN suit attentivement cette problématique. Elles rappellent en outre que les accords bilatéraux signés entre les pays membres de l'UEO et les États-Unis ne nuisent pas à la réalisation d'une coopération européenne en matière de production d'armements.
Quel débat au sein de l’UEO?
Réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 334 de l’Assemblée sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis (Londres, 22 novembre 1979)
TexteLe 22 novembre 1979, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 334 de l’Assemblée sur les divers aspects de la coopération entre l'Europe et les États-Unis. Le Conseil rappelle que des consultations régulières ont lieu entre les pays membres l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), et en conséquence, entre les pays membres de l'UEO, et se félicite notamment des échanges de vues qui ont été menés au sein de l'Alliance dans le cadre des négociations SALT. Le Conseil de l'UEO estime en outre que les accords bilatéraux signés entre des pays membres de l'UEO et les États-Unis, ne font pas obstacle à l'organisation d'une coopération européenne en matière de production d'armements.
Recommandation 345 de l’Assemblée de l’UEO sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre (Paris, 2 juin 1980)
TexteDans le contexte de la crise des euromissiles, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte le 2 juin 1980 la recommandation 345 sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre. Déplorant l’accroissement de la menace nucléaire que représente le déploiement par l'Union soviétique de nouveaux systèmes d'armes nucléaires, dont notamment le missile SS-20 et le bombardier Backfire, l'Assemblée recommande au Conseil de l’UEO d'inciter le Conseil de l'Atlantique nord à chercher à rétablir l'équilibre entre les forces du pacte de Varsovie et celles de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Afin de parer à la menace soviétique, elle demande notamment de se remettre à toute la gamme des systèmes d'armes actuellement basés en Europe, en mer et aux États-Unis. Néanmoins, l'Assemblée conseille de poursuivre en parallèle les efforts en vue d'arriver à un accord sur la limitation et la réduction mutuelle et équilibrée des armes nucléaires.
Réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 345 de l’Assemblée sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre (Londres, 12 novembre 1980)
TexteLe 12 novembre 1980, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 345 de l’Assemblée sur les armes nouvelles, la stratégie de défense et la modernisation des forces nucléaires de théâtre. Le Conseil partage notamment l’avis de l’Assemblée qu’il est essentiel pour l’Alliance atlantique de maintenir des forces suffisantes pour assurer une dissuasion adéquate devant le renforcement continu des forces militaires soviétiques. Le Conseil note cependant que les systèmes actuels à longue portée de l’Alliance sont vétustes et que c’est dans ce contexte que les alliés ont décidé, le 12 décembre 1979, de moderniser les forces nucléaires de théâtre à longue portée stationnées en Europe et de déployer à partir de la fin 1983 les missiles de croisières lancées du sol et les missiles balistiques Pershing II américains. Parallèlement, les pays membres de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) continuent à appuyer les négociations avec l’Union soviétique en vue d’un accord sur la limitation et la réduction des forces nucléaires. Le Conseil de l’UEO souligne en outre les efforts de l’Alliance pour stimuler le processus de contrôle des armements en Europe, notamment dans le domaine du contrôle des forces nucléaires de théâtre.
Recommandation 367 de l’Assemblée de l’UEO sur les pourparlers sur la réduction des forces nucléaires de théâtre à longue portée en Europe (Paris, 16 mai 1981)
TexteSuite au déploiement par l’Union soviétique de missiles SS-20, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte le 16 mai 1981 la recommandation 367 concernant les pourparlers sur la réduction des forces nucléaires de théâtre à longue portée en Europe. Elle recommande au Conseil de l’UEO d’insister auprès du Conseil de l’Atlantique Nord pour que les négociations sur la limitation des armements stratégiques dans leur ensemble soient reprises et demande à ce que les accords SALT (Strategic Arms Limitation Talks) ainsi que le traité sur les ABM (Anti-Balistic Missile) continuent d’être respectés. L’Assemblée souhaite en outre une évaluation objective et comparable de l’équilibre nucléaire.
Réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 367 de l’Assemblée de l’UEO sur les pourparlers sur la réduction des forces nucléaires de théâtre à longue portée en Europe (Londres, 22 octobre 1981)
TexteLe 22 octobre 1981, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 367 de l’Assemblée concernant les pourparlers sur la réduction des forces nucléaires de théâtre à longue portée en Europe. Le Conseil de l’UEO salue l’intention des États-Unis et de l’Union soviétique d’engager des négociations TNF (Theater Nuclear Forces). Il souligne que ces négociations devrait se placer dans le cadre plus large du processus SALT (Strategic Arms Limitation Talks) et que celles-ci devraient se dérouler par étapes, dont la première devrait être axée sur la menace la plus immédiate: le déploiement par l’URSS des missiles SS-20. Le Conseil annonce en outre qu’il maintient son attachement à la proposition française d’organiser une conférence sur le désarmement en Europe et se félicite de la récente publication par les États-Unis d’une analyse sur la menace nucléaire soviétique.
Recommandation 375 de l’Assemblée de l’UEO sur les négociations à propos des forces nucléaires de théâtre (Paris, 2 décembre 1981)
TexteLe 2 décembre 1981, dans le contexte de la crise des euromissiles, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 375 sur les négociations sur les forces nucléaires de théâtre. Constatant le nombre croissant des forces nucléaires de théâtre à base terrestre déployées par l’Union soviétique en Europe, l’Assemblée recommande au Conseil de l’UEO d’insister auprès du Conseil de l’Atlantique nord pour qu'il continue à se fonder sur la double décision du 12 décembre 1979 concernant les forces nucléaires de théâtre à longue portée – décision de l'OTAN d'installer des missiles en Europe occidentale pour riposter aux SS-20 soviétiques et d'engager en même temps des négociations pour en obtenir le retrait – en tant que base réaliste pour les futures négociations. L'Assemblée demande en outre au Conseil de tout mettre en œuvre pour que l'opinion publique ait une meilleure compréhension de la situation, notamment de l'équilibre des forces.
Réponse du Conseil de l'UEO à la recommandation 374 de l'Assemblée sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l'Occident, version finale (Londres, 24 mars 1982)
TexteLe 24 mars 1982, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) transmet la réponse finale à la recommandation 374 de l’Assemblée sur le nouvel examen des dangers courus par la paix du monde et la sécurité de l’Occident qui reprend intégralement le texte du projet de réponse présenté par la France le 5 février 1982 (WPM (82) 4).
Réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 375 de l’Assemblée sur les négociations sur les forces nucléaires de théâtre (Londres, 24 mars 1982)
TexteLe 24 mars 1982, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 375 de l’Assemblée sur les négociations sur les forces nucléaires de théâtre. Le Conseil partage notamment les vues de l’Assemblée sur la préoccupation au sujet du nombre croissant des systèmes nucléaires soviétiques à portée intermédiaire basés à terre. En ce qui concerne la recommandation de l'Assemblée sur la double décision du 12 décembre 1979, le Conseil rappelle que les alliés ont l'intention de mettre en œuvre les deux volets de la décision, à savoir la modernisation des forces nucléaires à portée intermédiaire ainsi que le contrôle des armements et que cette détermination a également convaincu les Soviétiques à négocier sans préalable. Pour ce qui est de l'opinion publique, le Conseil souligne l'importance du devoir d'information, et ceci surtout au vu de la propagande soviétique.
Interview de Charles Goerens (Sanem, 28 septembre 2009) – Extrait: l’Assemblée de l’UEO et la question du désarmement en Europe dans les années 1980
VidéoDans cette interview, Charles Goerens, ancien membre de l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) qu’il a présidée de 1987 à 1990, rappelle le rôle de l’Assemblée sur la question du désarmement en Europe dans le contexte de la question des euromissiles dans les années 1980.