«Yougoslavie: “Ça sent le brûlé! – Faudrait p’t’être aller voir. – Y’a pas l’feu! – Qui va payer l’eau? – Et les heures sup? – Poussez pas!”» En 1991, le caricaturiste français Georges Million illustre les hésitations et les vains efforts de la diplomatie européenne face au conflit dans les Balkans. Sur le sommet de l'échelle de pompier, Helmut Kohl, chancelier allemand, tient une lance à incendie, tandis que le président français François Mitterrand, une manivelle à la main, essaie de démarrer le moteur.
«Maastricht. Union politique». Le 9 décembre 1991, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre la volonté du chancelier allemand Helmut Kohl et de François Mitterrand, président de la République française, de profiter des négociations pour la révision des traités européens pour mettre en place une union politique européenne face à un John Major, Premier ministre britannique, assez peu enthousiaste.
«Piscine ouverte de Maastricht: “Suivez-moi! – Dis-nous s’il y a de l’eau dans le bassin!”». Le 9 décembre 1991, à la veille du Conseil européen de Maastricht, le caricaturiste Horst Haitzinger ironise sur l'engagement («Suivez-moi») du chancelier allemand Helmut Kohl en faveur de l'Union économique et monétaire (UEM) et du traité sur l'Union européenne. Le président français François Mitterrand, deuxième dans la file semble plus hésitant à se lancer: «Dis-nous s'il y a de l'eau dans le bassin», tandis que le Premier ministre britannique John Major s'apprête à quitter le plongeoir.
«Mot de passe? Maastricht! Mais où tu vas chercher tout ça?». Le 21 mai 1992, lors du 59e sommet franco-allemand à La Rochelle, le caricaturiste français Plantu illustre la décision du président François Mitterrand et du chancelier Helmut Kohl de créer un corps d’armée conjoint à vocation européenne.
«Eurocorps». Le 22 mai 1992, à l’occasion du 59e sommet franco-allemand à La Rochelle, le caricaturiste allemand Felix Mussil illustre la décision du président François Mitterrand (à droite) et du chancelier allemand Helmut Kohl (à gauche) de créer l’Eurocorps, un corps d’armée franco-allemand à vocation européenne. En arrière-plan, l'OTAN observe avec intérêt le nouveau jouet franco-allemand.
Le 5 septembre 1992, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre les enjeux du référendum populaire organisé le même mois en France pour la ratification du traité de Maastricht. L’électeur français semble porter à lui seul l'avenir du processus d'intégration européenne. Le couple franco-allemand Mitterrand-Kohl, ainsi que les autres partenaires européens agrippés au taureau, s’inquiètent de l'issue incertaine du vote français. La victoire du non serait un coup dur pour l'avenir de l'Europe.
«Oui. Si je puis me permettre M. le Président, je suis désolé de vous demander pardon, excusez-moi, mais c'est non!» Le 5 septembre 1992, dans le cadre du référendum sur la ratification du traité de Maastricht, le caricaturiste français Plantu illustre l’opposition de Philippe Séguin, ancien ministre des Affaires sociales et de l'Emploi (1986-1988) et fervent gaulliste, au traité de Maastricht. Deux jours plus tôt, le 3 septembre, se tient au grand amphithéâtre de la Sorbonne, un débat télévisé entre le président français François Mitterrand, partisan du traité et Philippe Séguin, le leader du non. Le chancelier fédéral Helmut Kohl, qui participe à cette émission en direct de Bonn, rappelle l’importance de l'amitié entre l'Allemagne et la France, et souligne les efforts des deux pays pour faire avancer l'unification politique et économique de l'Europe. De gauche à droite: Le couple franco-allemand Kohl-Mitterrand doit faire face à l’opposition de Philippe Séguin.
Le 26 septembre 1992, cinq jours après la courte victoire des partisans du «oui» lors du référendum populaire organisé en France pour la ratification du traité de Maastricht, le caricaturiste allemand Jürgen von Tomeï illustre les efforts du président français François Mitterrand (à gauche) et du chancelier fédéral Helmut Kohl (à droite), pour faire tenir l’édifice «Maastricht», qui menace de s’écrouler. Les nombreuses critiques à l’égard du traité émises par John Major, Premier ministre britannique (un marteau à la main) et le refus danois de ratifier le texte ont fortement fragilisé l’ensemble.
Le 30 septembre 1992, dans le cadre des débats sur la ratification du traité de Maastricht, le caricaturiste français Renald Luzier alias LUZ dénonce les dangers d’une Europe à deux vitesses. Pour les détracteurs du texte, le traité de Maastricht, ainsi que la mise en place d’une Union économique et monétaire (UEM) risquent de créer des différences criantes entre les États membres. Les conditions de la convergence économique et la nécessité d'introduire un plan strict d'ajustement économique peuvent favoriser l'apparition d'une Europe à deux vitesses. Une part importante des critiques adressées par les adversaires au traité porte sur la crainte d'une hégémonie allemande en Europe. Beaucoup de Français craignent, en effet, que l'Europe de Maastricht soit l'Europe allemande. À droite: Helmut Kohl, chancelier d’une Allemagne économiquement forte mène la danse au sein du couple franco-allemand et en Europe. LUZ fait également allusion à la maladie du président Mitterrand (en chaise roulante), qui avait été rendue publique le 16 septembre 1992.
«Ici le répondeur automatique de Slobodan Milosevic. Laissez-moi votre menace après le bip sonore. Merci.» Le 8 janvier 1993, le caricaturiste Pancho illustre l’impuissance de la communauté internationale face au conflit meurtrier en ex-Yougoslavie. Les négociations avec Slobodan Milosevic, président de la République de Serbie, pour faire cesser les hostilités sont un échec. De gauche à droite: le président américain Georges Bush, le chancelier allemand Helmut Kohl, le président français François Mitterrand et le Premier ministre britannique John Major.
«Bon anniversaire Konrad! Merci Charles!». Le 23 janvier 1993, le caricaturiste français Plantu illustre le 30e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée. Le président français François Mitterrand (à gauche) congratule le chancelier allemand Helmut Kohl. Les deux dirigeants s’appellent par les prénoms de leurs illustres prédécesseurs, qui ont signé le traité en 1963. Le rapport de force entre les deux pays a bien évolué depuis trente ans, comme en témoigne la stature imposante du chancelier allemand, signe du renforcement du poids de l'Allemagne réunifiée sur la scène internationale et européenne.
«Le sommet européen de Bruxelles. "Bon!...de quoi on parle?... J'sais pas moi, je croyais que tu avais préparé quelque chose?!..."» Le 30 octobre 1993, à la veille de l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, le caricaturiste français Plantu illustre la difficile relance économique d’une UE, minée par le chômage et la récession. Un jour plus tôt, lors du Conseil européen extraordinaire à Bruxelles, Jacques Delors, président de la Commission européenne, a exprimé son découragement face à la crise économique qui taraude l’Europe. Le couple franco-allemand Kohl-Mitterrand peut-il encore jouer un rôle moteur pour relancer la dynamique de la construction européenne?
«A-t-on pensé à repartir toutes les institutions européennes? Excusez-moi... Où se trouve le siège de l'Agence européenne pour l'emploi?» Le 3 novembre 1993, le caricaturiste français Pierre Potus ironise sur l’établissement du siège de la Banque centrale européenne à Francfort et illustre le beau geste du président français François Mitterrand (au milieu), qui donne personnellement son accord sur cette localisation au chancelier allemand Helmut Kohl (à gauche). En revanche, les citoyens européens s’inquiètent plus pour leur avenir professionnel et s’interrogent sur les initiatives européennes en matière d’emploi.
«Répartition du poids». Le 25 mars 1994, dix ans après que le chancelier fédéral Helmut Kohl et le président français François Mitterrand, unissent fraternellement leurs mains en septembre 1984 à Verdun, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre le changement du rapport de force au sein du couple franco-allemand. Si en 1984, ce rapport de force se fait au bénéfice de la France (à gauche, François Mitterrand dépasse en taille un petit chancelier Kohl), les choses ont bien évolué en 1994. L’Allemagne unifiée, puissance économique, a supplanté le partenaire français au sein du tandem franco-allemand et affirmé son rôle sur la scène internationale, notamment en vue de l’élargissement de l’UE à l’Autriche et aux pays scandinaves, ainsi que dans le dialogue avec la Fédération de Russie dirigée par Boris Eltsine.
Produite en 1996 par le Parlement européen, cette vidéo montre des images successivement consacrées à la rencontre à Verdun, le 22 septembre 1984, de François Mitterrand, président de la République française, et du chancelier allemand Helmut Kohl qui se recueillent ensemble devant les tombes des soldats allemands et français tombés sur le champ de bataille lors de la Première Guerre mondiale, au défilé militaire du 14 juillet 1984 sur les Champs-Élysées à Paris en présence notamment de François Mitterrand, d'Édouard Balladur, Premier ministre français, d'Helmut Kohl, de Felipe González, Premier ministre espagnol, de Jacques Santer, Premier ministre luxembourgeois et de Jean-Luc Dehaene, Premier ministre belge et enfin à l'inauguration, le 5 novembre 1993 à Strasbourg, de l'Eurocorps en présence notamment de François Léotard, ministre français de la Défense, de Volker Rühe, ministre allemand de la Défense, et de Leo Delcroix, ministre belge de la Défense.
«Essayez, quand-même, de garder un profil bas...». Le 14 juillet 1994, le caricaturiste Pancho évoque la participation de 200 soldats allemands intégrés à l’Eurocorps au traditionnel défilé militaire de la fête nationale française sur les Champs-Élysées. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des soldats allemands vont défiler en France, afin de symboliser la réconciliation franco-allemande dans un cadre européen. En tout, près de 800 hommes appartenant à cinq pays (France, Allemagne, Espagne, Belgique, Luxembourg) répartis dans une centaine de véhicules blindés seront présents à côté des troupes françaises. La participation de l’Eurocorps souligne la volonté politique des dirigeants européens d'œuvrer en faveur de la mise en place d'une défense commune.
Le 30 novembre 1994, à l’issue du 64e sommet franco-allemand à Bonn, le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl, répondent aux questions des journalistes et dressent un bilan de leurs entretiens bilatéraux qui ont porté sur l'évolution de la situation dans l'ex-Yougoslavie, notamment en Bosnie et la préparation de la réunion de l'OTAN (1-2 décembre), le sommet de la CSCE à Budapest (5-7 décembre) et le Conseil européen de Essen (9-10 décembre).
«Vive le Président! – Espérons que Chirac ne veuille pas un vélo à part!» Le 9 mai 1995, deux jours après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République française, le caricaturiste allemand Hans-Jürgen Starke ironise sur l'avenir du tandem franco-allemand. Face à l’entrée en scène d’un nouveau partenaire, le chancelier Helmut Kohl s’interroge sur la volonté du prochain président à poursuivre la coopération franco-allemande en matière de construction européenne.
«Europe. Espérons que le nouveau moteur fonctionnera aussi bien que l’ancien!» Le 19 mai 1995, le caricaturiste allemand Luff (Rolf Henn) illustre les interrogations autour du rôle moteur que pourra jouer le nouveau couple franco-allemand Chirac-Kohl dans le processus de la construction européenne au regard notamment de l’action commune menée par Helmut Kohl et François Mitterrand pendant près de 12 ans.
Le 16 novembre 1995, trois jours après le premier séminaire franco-allemand des ministres des Affaires étrangères à Paris consacré à l’approfondissement de la coopération dans le domaine de la politique étrangère et européenne, le caricaturiste allemand Karl-Heinz Schoenfeld illustre le rôle moteur du tandem franco-allemand dans la mise en place de l’Union économique et monétaire. Au milieu, le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Helmut Kohl guident les pays européens vers l’Union monétaire.
«Union monétaire 1999. Émeutes, grèves». Le 9 décembre 1995, dans le cadre des enjeux liés à la mise en place de l’union monétaire, le caricaturiste allemand Walter Hanel dresse un tableau ironique du couple franco-allemand et pointe notamment la mauvaise santé du partenaire français. Si l’Allemagne du chancelier Kohl se prépare aux échéances liées à la création d’une monnaie unique, la France est confrontée à une forte agitation sociale et à des grèves massives de la fonction publique et des services publics qui paralysent le pays. À gauche, le président Jacques Chirac porte les stigmates (béquille, bandages) du conflit social en France.
«Secouristes». Le 11 décembre 1995, quelques jours après le sommet franco-allemand à Baden-Baden, le caricaturiste autrichien Ironimus (Gustav Peichl) ironise sur l’action commune du président français Jacques Chirac et du chancelier allemand Helmut Kohl pour venir en aide à une Europe malade et relancer ainsi la construction européenne. Le 7 décembre, les deux hommes ont adressé une lettre commune aux dirigeants des États membres de l’Union européenne, fixant les objectifs de la Conférence intergouvernementale de 1996 (proposition d’introduire dans le traité de Maastricht une clause permettant des coopérations renforcées pour les États voulant accélérer le processus d’intégration des politiques).
«Un couple euro. – Il parait que tu aimes bien le sumo!... Moi aussi!..» Le 4 décembre 1996, quelques jours avant le Conseil européen de Dublin, le caricaturiste français Slim illustre les difficiles négociations entre le chancelier allemand Helmut Kohl (à gauche) et le président français Jacques Chirac (à droite) autour de la mise en place de la future monnaie unique. Pour Berlin, l'euro doit se faire aux conditions allemandes et être aussi fort que le deutschemark.
«Euro». Le 14 décembre 1996, le caricaturiste allemand Rainer Hachfeld illustre dans les pages du quotidien français Le Monde, le rôle important joué par le couple franco-allemand dans la naissance de la future monnaie européenne. De gauche à droite: le chancelier Helmut Kohl et le président Jacques Chirac sont réunis autour du berceau de l’euro. En arrière-plan, John Major, Premier ministre britannique, observe la scène, la classe politique du Royaume-Uni étant très divisée quant à une éventuelle participation du pays à la monnaie unique européenne, dont la mise en circulation est prévue au 1er janvier 1999.
«Pacte de stabilité. – “Arrête Helmut! Ça va te filer des crampes!”» Le 15 décembre 1996, à l'issue du sommet européen de Dublin, le caricaturiste français Plantu illustre les difficiles négociations entre le président Jacques Chirac (à gauche) et le chancelier allemand Helmut Kohl (à droite) sur les derniers détails du pacte de stabilité et de croissance. Adopté par les quinze chefs d'état ou de gouvernement, le pacte de stabilité et de croissance fixe les règles de discipline budgétaire que doivent observer les pays de la zone euro, après l'entrée en vigueur de la monnaie unique en janvier 1999. Le chancelier Kohl, tel Moïse au mont Sinaï, brandit la table qui édicte les règles du pacte de stabilité pour bien en affirmer l'importance.
«On regarde, mais on ne touche pas!». Le 18 janvier 1997, le caricaturiste Pancho ironise sur la coopération franco-allemande en vue des préparatifs pour l’introduction de la monnaie unique européenne en janvier 1999 et souligne notamment toute l’importance que revêt «l’euro» pour le chancelier allemand Helmut Kohl (à droite). À gauche, le président français Jacques Chirac se fait gronder par le partenaire allemand en essayant de toucher la future pièce de monnaie d’un euro.
«EUROPE». Le 7 avril 1997, dans le cadre de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne à Noordwijk, le caricaturiste néerlandais Willem illustre l'opposition entre la France et l'Allemagne sur la réforme des institutions européennes et ironise sur la proposition du président français Jacques Chirac (à gauche) d'accorder plus de poids aux grands pays au sein d'une Union européenne élargie. À droite, le chancelier allemand Helmut Kohl et les autres partenaires européens s'inquiètent de la proposition française.
«Réforme UE. Les 15 pédales de frein fonctionnent parfaitement… mais où, pour l'amour du ciel, se trouve l’accélérateur ?!!» Le 26 mai 1997, le caricaturiste allemand Klauss Stuttmann ironise sur les lenteurs et blocages de la réforme de l’Union européenne. Pour le Premier ministre britannique Tony Blair, l’Europe des 15 est en panne et n’avance plus, au grand désespoir du couple franco-allemand qui se veut le moteur de la construction européenne. Au premier rang, le chancelier allemand Helmut Kohl et le président français Jacques Chirac font grise mine.
«Sommet franco-allemand. Pacte de stabilité. – “Tu tiens vraiment bon, mon ami?”» Le 14 juin 1997, à l’issue du 9e sommet franco-allemand, qui s’est tenu au Futuroscope de Poitiers, le caricaturiste allemand Jürgen Tomicek illustre la mésentente entre le chancelier fédéral Helmut Kohl, qui semble porter sur ces épaules l’entièreté du poids du pacte de stabilité, et le partenaire français, représenté par le président Jacques Chirac, qui fait preuve d’une certaine désinvolture face aux exigences du pacte. Le pacte de stabilité est un instrument qui doit permettre aux pays de la zone euro de mieux coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d'éviter l'apparition de déficits publics excessifs.
Le 19 septembre 1997, le président français Jacques Chirac (à gauche) rencontre le chancelier fédéral Helmut Kohl lors du 70e sommet franco-allemand qui se tient au Château Belvedere à Weimar. À cette occasion, les deux dirigeants réaffirment leur volonté commune d’instituer l’euro à la date et selon les critères prévus par le traité de Maastricht.
Le 12 mars 1998 se tient à Londres la première réunion de la conférence européenne, qui marque le début d'une nouvelle ère dans la coopération européenne. Cette conférence européenne annuelle des chefs d’État ou de gouvernement des États membres de l’Union et des États candidats est instituée comme enceinte multilatérale de coopération politique pour traiter les questions d’intérêt général et développer la coopération dans les domaines de la PESC, de la justice et des affaires intérieures et de la coopération économique et régionale. Sur la photo: Jacques Chirac, président français (à droite), salue le chancelier fédéral Helmut Kohl. En arrière-plan, Romano Prodi, le président du Conseil des ministres italien.
«Banque centrale européenne. Étage du chef. Remue-ménage autour de l'étage de la direction». Le 22 avril 1998, le caricaturiste allemand Bernd Bruns ironise sur les tensions franco-allemandes autour de la désignation du futur président de la Banque centrale européenne dont le siège se trouve à Francfort. Le chancelier allemand Helmut Kohl souhaite placer un Néerlandais à la tête de la BCE, mais se heurte au président français Jacques Chirac, qui veut que le poste soit occupé par un Français.
«DUISENchet». Le 25 avril 1998, le caricaturiste allemand Oliver Sebel illustre les divergences entre le chancelier Helmut Kohl et le président français Jacques Chirac autour de la nomination du président de la future Banque centrale européenne. Si l’Allemagne se prononce en faveur de la nomination du néerlandais Wim Duisenberg à la tête de la future Banque centrale européenne, Jacques Chirac, conteste la méthode suivie et propose la candidature de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, estimant que si l’Allemagne avait le siège de la BCE, c’est à la France que devait revenir la présidence.
Le 5 mai 1998, trois jours après la fin du Conseil européen de Bruxelles, qui arrête la liste des onze États membres satisfaisant aux conditions requises pour permettre l'adoption de la monnaie unique au 1er janvier 1999, le caricaturiste français Plantu ironise sur les vives négociations entre le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Helmut Kohl sur la question de la présidence de la future Banque centrale européenne.
«Banque centrale européenne. Double baptême». Le 5 mai 1998, le caricaturiste allemand Gabor Benedek illustre les vives tensions au sein du couple franco-allemand sur la question de la nomination du président de la Banque centrale européenne. Lors du Conseil européen de Bruxelles du 2 mai 1998, le président français Chirac plaide avec force pour la nomination d'un Français, Jean-Claude Trichet. Après une journée de tractations avec le chancelier allemand Helmut Kohl, une solution est trouvée. Le Néerlandais Wim Duisenberg s'engage à ne pas accomplir entièrement son mandat de huit ans, mais à rester seulement jusqu'au passage à l'euro pour céder ensuite son fauteuil de président à Jean-Claude Trichet.
«Politique européenne commune». Le 8 mai 1998, le caricaturiste allemand Felix Mussil ironise sur la prétendue bonne entente franco-allemande autour d’une politique européenne commune. En réalité, la bataille est rude entre les deux dirigeants pour le leadership en Europe. De gauche à droite, derrière les sourires de façade, le président Jacques Chirac et le chancelier Helmut Kohl se disputent le premier rôle en Europe.
Le 21 octobre 1998, le caricaturiste français Cabu ironise sur l’avenir des relations franco-allemandes telles qu’envisagées par le futur chancelier Gerhard Schröder. Ce dernier souhaite en effet donner une nouvelle dynamique au couple franco-allemand et «dépoussiérer» une relation devenue routinière. Le Premier ministre français Lionel Jospin (à droite), a bien du mal à suivre le rythme imposé par le social-démocrate Gerhard Schröder, qui s’inspire du tandem historique Helmut Kohl-François Mitterrand. Depuis qu'elle a retrouvé son unité et sa souveraineté, l'Allemagne a changé sa politique européenne et s'attache d'abord à défendre sans complexes ses intérêts.
Le 30 septembre 1998, Gerhard Schröder (à droite), le futur nouveau chancelier allemand rencontre le président français Jacques Chirac au Palais de l'Élysée à Paris. Lors de leurs entretiens, Gerhard Schröder fait part de sa volonté de «dépoussiérer» la relation franco-allemande.
«Amours franco-allemandes. “Nous sommes tous des Juifs allemands! Ça va être comme ça jusqu’aux européennes?!!”». Le 1er décembre 1998, le caricaturiste français Plantu ironise sur la tournure des entretiens franco-allemands à Potsdam, près de Berlin. Ce 72e sommet entre les deux pays est le premier auquel participe le nouveau chancelier Gerhard Schröder, qui appelle à un profond dépoussiérage des relations franco-allemandes. Le Premier ministre français Lionel Jospin et le président Jacques Chirac semblent quelque peu irrités par le nouveau style du chancelier fédéral, mais la déclaration finale de Potsdam réaffirme le rôle moteur de la relation franco-allemande dans la construction européenne. Le slogan «Nous sommes tous des Juifs allemands!» se réfère aux événements de mai 1968 à Paris, lorsque en signe de solidarité avec Daniel Cohn-Bendit, qui sera traité d'anarchiste [juif] allemand par ses détracteurs, le mouvement étudiant lance sa réplique à travers une affiche, qui montre Daniel Cohn-Bendit, au sourire narquois, devant une haie de CRS, assortie de la légende: «Nous sommes tous des Juifs allemands». Désormais, ce slogan est devenu celui de la solidarité contre l’exclusion.
Le 2 décembre 1998, à l’issue du sommet franco-allemand de Potsdam, destiné à la réaffirmation et à la rénovation des relations entre les deux pays, le caricaturiste néerlandais Willem ironise sur le nouveau tandem Chirac-Schröder, qui ne doit pas déroger pas à la règle de l'amitié entre la France et l’Allemagne. À l'arrière-plan trônent les portraits des principaux acteurs des relations franco-allemandes depuis le couple mythique de Gaulle-Adenauer dans les années soixante.
"Le moteur franco-allemand". En mai 2000, le caricaturiste allemand Mohr ironise sur la réelle efficacité de l’action du couple franco-allemand (le président Jacques Chirac et le chancelier fédéral Gerhard Schröder) comme moteur de la construction européenne.
Lors d'une visite d'État à Berlin les 26 et 27 juin 2000, Jacques Chirac, président de la République française, prononce un discours devant le Bundestag dans lequel il expose, à la veille de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, ses convictions autour des questions européennes.
«Constitution. Mais, alors?!! Je suis le fruit d'une manipulation génétique?? Ben?...Tu ne le savais pas?» Le 28 juin 2000, le caricaturiste français Plantu ironise sur le rôle joué par le couple franco-allemand dans l’établissement d’une future Constitution européenne. Le monument commémoratif de 1984 rappelle l’acte symbolique de Helmut Kohl et François Mitterrand qui, à l'ossuaire de Douaumont (près de Verdun), rendent hommage, main dans la main, aux soldats des deux nations, morts au combat durant la Première Guerre mondiale, soulignant ainsi la réconciliation et la volonté de rapprochement entre les deux pays. Le 27 juin 2000, poursuivant l'oeuvre de Helmut Kohl et François Mitterrand, le président français Jacques Chirac, dans un discours prononcé devant le Bundestag à Berlin, lance l’idée une refondation institutionnelle de l'Union européenne. Une réflexion préparatoire visant la réorganisation des traités, et conduite de façon ouverte, pourrait mener à la première Constitution européenne. Il propose en outre la constitution d'un «groupe pionnier» de pays qui, rassemblés avec l'Allemagne et la France, participeraient à l'ensemble des coopérations renforcées.
C’est à Nice que se tient, les 7, 8 et 9 décembre 2000, au terme de la présidence française, le Conseil européen qui va décider des modifications à apporter au traité d’Union européenne. Il s’agit du plus long Conseil qui s’est jamais tenu, en raison surtout des très vives divergences et des débats houleux entre les gouvernements sur la réforme des institutions. Sur la photo: le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder (assis), tous les deux de bonne humeur, au début de la première séance de travail du Conseil.
«Nice 2000». Le 7 décembre 2000, à l’occasion du Conseil européen de Nice, qui doit notamment décider des futures modifications du système juridictionnel et institutionnel communautaire, le caricaturiste allemand Horst Haizinger fustige l’attitude du président français Chirac et du chancelier allemand Schröder, qui consiste à vouloir se partager l’Union européenne. Haitzinger s’inspire de l’œuvre du célèbre caricaturiste britannique James Gillray (1757-1815), connu pour ses dessins satiriques à caractère politique et social. Dans sa gravure datant de 1805, ”The Plumb-pudding in danger: — or — State Epicures taking un Petit Souper”, le Premier ministre du Royaume-Uni William Pitt, portant l’uniforme et un chapeau militaire, est assis à une table avec son adversaire français Napoléon. Les deux personnages se partagent un grand pudding aux fruits secs en forme de carte du monde. Comme dans l’œuvre de Gillray, le président français et le chancelier allemand portent l’uniforme et se partagent allégrement la destinée de l’UE.
«De retour de Nice». Le 11 décembre 2000, le caricaturiste autrichien Ironimus (Gustav Peichl) ironise sur les résultats décevants du Conseil européen de Nice et illustre les désaccords du couple franco-allemand concernant l’architecture institutionnelle future de l’Union européenne. Le chancelier allemand Gerhard Schröder (à gauche) et le président français Jacques Chirac (à droite) en ambulanciers de l'UE avancent dans des directions opposées.
"Parade européenne". Le 12 décembre 2000, le caricaturiste allemand Mohr ironise sur les résultats en demi-teintes du Conseil européen de Nice et critique notamment l'attitude du président français Jacques Chirac, dépeind en "coq gaulois" à l'égard de ses partenaires européens.
«Qu’a-t-il donc?» Le 12 décembre 2000, à l’issue du très difficile Conseil européen de Nice, le caricaturiste allemand Burkhard Mohr illustre les divisions entre Berlin et Paris sur la question de la future architecture institutionnelle de l’Union européenne et ironise sur l’avenir du couple franco-allemand, comme moteur de la construction européenne. De gauche à droite: le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder.
«“Les relations franco-allemandes sont excellentes.” – Le président français Jacques Chirac» Le 31 janvier 2001, le caricaturiste allemand Heiko Sakurai illustre le bras de fer entre le chancelier allemand Gerhard Schröder (à gauche) et le président français Jacques Chirac (à droite) sur les questions européennes. Le 31 janvier, les deux dirigeants se rencontrent à Strasbourg, une rencontre souhaitée par Chirac, pour raccommoder une relation franco-allemande qui bat de l'aile après les longues et difficiles négociations sur la réforme des institutions européennes lors du Conseil européen de Nice.
«Et quand elle arrive avec sa choucroute, tu dis: “Merci, madame l'Europe”! Non mais, comment il me parle lui !!» Le 1er février 2001, le caricaturiste français Plantu illustre les tensions au sein du couple franco-allemand et ironise sur la tentative de reprise du dialogue entre Paris et Berlin. Le 31 janvier, le président Jacques Chirac (à gauche) rencontre le chancelier allemand Gerhard Schröder (à droite) à Blaesheim en Alsace pour relancer les relations franco-allemandes, qui battent de l'aile depuis le difficile Conseil européen de Nice. Cette initiative de Chirac donne naissance au processus de Blaesheim, qui prévoit une concertation étroite et régulière, grâce à des réunions, tous les deux mois entre le président et le Premier ministre français avec le chancelier allemand en présence des ministres des Affaires étrangères des deux pays. Sur l'image: l'ancien chancelier Helmut Kohl et l'ancien président François Mitterrand observent avec inquiétude l'avenir du couple franco-allemand.
«Europe, vers où?». Le 5 février 2001, après la rencontre de Blaesheim, qui vise à redonner un nouveau souffle au couple franco-allemand, suite aux vives tensions entre les deux chefs d’État lors du Conseil européen de Nice, le caricaturiste allemand Berndt A. Skott ironise sur la lutte entre le chancelier Gerhard Schröder et le président Jacques Chirac pour le leadership en Europe. La destinée de l’Europe sera-t-elle allemande ou française?