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Introduction L'Europe a pratiquement toujours fait partie de l'élite mondiale sur les points économiques et militaires. Cependant, le grand nombre d'états qu'elle contient et la grande diversité des nations qu'on y trouve ont provoqué beaucoup de tensions les uns contre les autres. Donc, quels sont les motifs et les buts de l'instauration d'une coopération économique dans ce continent qui s'est fait la guerre si souvent dans l'histoire? Nous tenterons alors de comprendre comment la signature du traité de Rome est venue à aboutissement ainsi que la visée de cette coopération économique, soit la CEE, qui fut officialisée le 25 mars 1957, à Rome, avec ledit traité, qui porte le nom de la ville hôte. 1. Le contexte et les causes La création de la Coopération économique européenne (CEE) vient d'abord dans un contexte d'après-guerre. En effet, l'Europe, pour ne pas dire le monde entier, sort de la Seconde Guerre mondiale. Il est clair que l'on ne veut pas répéter les mêmes erreurs que dans le passé, car une troisième guerre de cette ampleur serait catastrophique. Un an seulement après la fin de la guerre, Winston Churchill avait déjà émis l'idée de former les États-Unis d'Europe. Cependant, la réelle apparition des mouvements proeuropéens ne se fait sentir qu'en 1947, lors du Congrès de La Haye, alors que les principaux dirigeants d'Europe se sont réunis afin de discuter d'une unification du continent. Cela alimenta favorablement la création du Conseil de l'Europe, en 1949. Ce dernier vient améliorer la protection des droits et la démocratisation européenne. L'Europe faisait un pas de plus vers la CEE. À cette époque, il y avait aussi la Guerre froide qui se faisait sentir. Advenant cela, seule une union au sein du continent pourrait aider à passer au travers de ces temps difficiles et résister aux communistes soviétiques. De plus, le plan Marshall, visant au développement des pays européens qui ne voulaient pas se communiser, venait sans doute aider l'unification. Le désir de l'Europe de se développer ensemble et l'aide économique du plan de George Marshall ont mené à la création de l'Organisation européenne de coopération économique. Malgré les difficultés dans les relations commerciales entre les pays, l'OECE a apporté une certaine amélioration sur ce point. Cependant, la cause principale de la création de cette organisation était de répartir l'aide monétaire du plan américain. À ce moment, l'acier et le charbon sont les deux ressources les plus importantes de l'économie (c'est d'ailleurs ceux qui permettent de faire la guerre). C'est alors que Jean Monnet conçoit secrètement l'idée d'unifier ces secteurs économiques, les plus puissants, entre les pays d'Europe. De plus, une telle association rapprocherait l'éventualité de la création des États-Unis d'Europe et éloignerait celle d'une guerre entre les principaux rivaux des deux guerres mondiales. C'est le 9 mai 1950 que le ministre des Affaires étrangères, Robert Schuman, rend public le projet de Monnet. Cette déclaration, qui fut bien accueillie par l'Europe occidentale, faisait monter une marche à l'unification du vieux continent vers la CEE avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Malgré les relations qui allaient bon train, le rejet de la Communauté européenne de défense, qui avait été proposée suite à la présence massive de troupes soviétiques aux bords de la République fédérale d'Allemagne (RFA), vient bouleverser les plans de l'unification. La proposition qui visait au réarmement de la RFA fut rejeté par la France, toujours réticente à cette idée. Alors dirigeant de la CECA, Jean Monnet décide de laisser son poste pour se concentrer sur son idée de départ : unifier l'Europe. Aidé par le ministre des Affaires étrangères belges, Paul-Henri Spaak, le projet d'une relance économique en Europe et de l'ouverture des frontières est remis en place. C'est au début juin 1950, lors de la conférence de Messine, que la volonté des pays de former une alliance devient plus claire. Cependant, certaines propositions causent encore des débats. Spaak prend alors la charge d'étudier les différentes alternatives. Le 21 avril 1956, il remet le rapport Spaak aux dirigeants des pays. Il est très clair dans ses propos en énonçant que dans la montée des puissances américaines et soviétiques l'Europe n'a aucune autre option que de s'unifier, d'ouvrir les barrières commerciales et de mutualiser l'énergie atomique. Le rapport émet que l'Europe occidentale devrait posséder une Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) et un marché commun (CEE). L'aboutissement de la CEE est alors imminent. Les conférences intergouvernementales de Val Duchesse se mettent alors en branle. Malgré les profonds désaccords entre certains dirigeants, le projet est intéressant pour ces derniers et chacun est prêt à accepter les demandes françaises pour en venir à une entente. L'omniprésence des troupes soviétiques et la crise de Suez viennent alerter les dirigeants et accélèrent les pourparlers. On se rend compte qu'une unification fortifierait grandement l'Europe. Malgré la discorde de la France face à la mise en commun du marché et ses grandes demandes, les autres pays, conscients qu'ils ont besoin des Français dans cette union, finissent par faire des compromis se soumettre aux revendications françaises. La rédaction du traité de Rome est alors commencée. La CEE prend finalement vie. 2. Les objectifs de la CEE C'est, finalement, le 25 mars 1957 que le traité de Rome, qui vise à officialiser la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique. La France, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et l'Italie signent finalement ce traité qui marque la réconciliation de deux ennemis de longue date. Le but du traité de Rome est fort simple, mais à la fois complexe. Le traité de Rome a pour but de développer une Europe forte et unie. Le traité de Rome est complexe puisque la relance économique n'est pas une tâche facile à accomplir pour les pays qui ont été dévastés suite à la Deuxième Guerre mondiale. Le traité de Rome vise à organiser la structure économique des six pays membres : l'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la France et l'Italie. La création de la CEE et d'Euratom est faite suite au traité de Rome, en plusieurs articles, mais on constate que l'article 2 résume bien le but de ce traité : « Art. 2. — La Communauté a pour mission, par l'établissement d'un marché commun et par le rapprochement progressif des politiques économiques des États membres, de promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans l'ensemble de la Communauté, une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, un relèvement accéléré du niveau de vie, et des relations plus étroites entres les États qu'elle réunit. » (Voilliard, 1964 [En ligne]) La Communauté économique européenne a pour but de favoriser un marché commun entre les six membres signataires du traité de Rome. Le marché commun, c'est l'instauration d'un espace économique commun, donc les marchandises circulent librement dans le territoire des six pays membres. Plusieurs mesures sont mises en œuvre pour favoriser le développement économique des pays membres. Par exemple, on désire faire disparaitre les droits de douane et les quotas sur les importations. La libre circulation de la marchandise fait partie du marché commun, mais la France et les Pays-Bas, ayant un très fort milieu de l'agriculture, désire que des aspects agricoles soient mis en place pour ne pas nuire à leur économie. La Communauté économique européenne favorise une plus grande production agricole avec, entre autres, la stabilité des prix et une garantie de revenu pour les agriculteurs. La Communauté économique européenne vise aussi la libre circulation des individus entre les frontières des pays membres et une unité dans les transports en commun pour promouvoir une meilleure circulation entre les six pays membres. Avec le traité de Rome, on assiste à la création de la Banque Européenne qui vise à financer les projets dans l'intérêt commun de l'Europe. Au niveau de la politique extérieure, les pays membres ont droit à des transactions économiques avec les pays d'outre-mer. Donc, les pays membres, ayant des intérêts avec des pays d'outre-mer pouvant être d'anciennes colonies, peuvent continuer d'avoir des liens avec ces pays. Le traité de Rome instaure une zone de libre échange entre les pays membres et leurs pays associés d'outre-mer. Suite au traité de Rome, on assiste à la création d'Euratom, qui vise à développer l'énergie nucléaire en Europe pour que les pays membres soient autosuffisants en matière d'énergie atomique. La création de cette communauté a dans son idéal l'élaboration d'une industrie nucléaire commune aux pays membres. Cependant, ce projet nucléaire est difficile à démarrer puisque certains pays sont sceptiques face à l'idée du développement d'une industrie nucléaire européenne. La création de la Communauté européenne de l'énergie atomique vise à rendre l'Europe autosuffisante dans l'énergie atomique. De plus, elle ne serait plus soumise, comme dans le passé, aux pays lui fournissant les matières nucléaires. Pour favoriser le bien commun de l'énergie nucléaire, les six membres doivent travailler conjointement pour améliorer son développement. Ils doivent former une unité puisque l'énergie nucléaire ne peut pas être développée à son plein potentiel individuellement. Les pays sont donc tous responsables du développement de l'énergie en Europe. La Communauté européenne de l'énergie atomique met en place un système d'approvisionnement des ressources que nécessite l'énergie nucléaire. Les pays membres auront besoin des pays riches en ressources nucléaires, mais ne seront pas dépendants. Les accords seront faits pour le bien commun et le développement de la paix. Conclusion Une telle coopération fut donc bénéfique pour le continent qui sombrait en sortant de la guerre. En somme, les principaux rivaux des deux grandes guerres se sont réconciliés avec la CEE en ne répétant pas les mêmes erreurs que dans l'entre-deux guerres. Cette coopération, qui existe toujours sous le nom d'Union européenne et qui contient, à ce jour, 21 états supplémentaires, indique bien le grand désir d'instauration de paix dans le continent qui est maintenant uni dans la diversité. Bibliographie Présente sur copie papier