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1010_RODIERLAVOIE_HENRIE

L'Allemagne est depuis longtemps, l'objet de nombreuses inquiétudes de la part de la communauté internationale. Après la Première Guerre mondiale, elle fut saignée à blanc économiquement et militairement afin qu'elle ne cause plus de tort. Par la suite, avec Hitler au pouvoir, l'Allemagne a pu se relever et suivre les aspirations du IIIe Reich en débutant la Deuxième Guerre mondiale. C'est à la fin de celle-ci, pour éviter d'autres catastrophes, que les vainqueurs c'est-à-dire les Alliés décidèrent de prendre en charge l'Allemagne. Cependant, dans un contexte à l'aube de la guerre froide, les tensions entre les Occidentaux et les Soviétiques étaient de plus en plus palpables. Par conséquent, le territoire allemand se divisa en deux États allemands soit le bloc occidental et le bloc soviétique. Afin de bien saisir le contexte historique en Allemagne dans les années d'après-guerre, il est nécessaire d'expliquer le fonctionnement du régime des Alliés et ses suites. Bref, en quoi la politique d'occupation de l'Allemagne par les trois grands soit la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne mènera à la fondation de la République Fédérale d'Allemagne? L'objectif de la présente recherche est donc d'expliquer le rôle des pays occidentaux dans la politique d'occupation en Allemagne de 1945 à 1949, mais aussi dans l'aboutissement de cette politique qui mènera à la fondation de la RFA. Dans cette recherche, il sera question des désaccords aboutissant à la division de l'Allemagne sur les accords de Potsdam et la question de la Ruhr, de la politique d'occupation en Allemagne des Occidentaux et de moyens mis en place par ceux-ci pour instaurer une vie politique plus active en Allemagne et finalement créer la RFA qui deviendra plus tard la République Démocratique d'Allemagne. En débutant la recherche par l'utilisation de la théorie constructive, il a été possible d'élaborer une problématique menant a un objectif. Néanmoins, il est utile de décrire afin de bien saisir le contexte et toutes les notions qu'il implique. Théoriquement, la politique d'occupation en Allemagne dans les années de l'après-guerre se définit comme étant un moyen entreprit par un ou des pays pour occuper le territoire d'un autre pays lorsque la paix ne peut être garantie (Hubrecht, 2004, p.418). En outre, celle-ci s'inscrit dans un contexte où les relations internationales entre les pays sont primordiales. Plus précisément, elles désignent les rapports entre les États et l'ensemble des échanges entre sociétés nationales ayant une dimension politique ( De Senarclens,2002, p.9). La naissance de deux États allemands est en fait l'aboutissement de nombreux désaccords entre les Alliés. La majorité d'entre eux portaient sur l'application des accords de Potsdam et sur la question du traité de paix. Après la capitulation de 7 mai 1945, les Américains et les Britanniques désiraient remettre rapidement sur pied l'économie allemande pour cesser leur assistance économique et financière. Dans le cas contraire, priver l'Allemagne de son ancienne puissance économique en plus de l'obligation de réparer les dommages causés par la guerre aurait entrainé une misère susceptible de provoquer une ferveur communiste (Jean Solchany, p.310, 2003). Cette première idée des Américains et des Britanniques fut rapidement écartée au profit de la reconstruction de l'économie de l'Allemagne. De plus, la Ruhr est un élément très important en ce qui concerne la démilitarisation de l'Allemagne. C'est pourquoi, les Anglo-américains désirent que l'URSS ne s'implique pas dans cette question. Les Soviétiques accusent les États-Unis et la Grande-Bretagne de vouloir transformer que la société et l'économie et de ne pas prendre en considération la conférence de Potsam où il était question de réformer l'agriculture, de la décartellisation, de faire renaître les anciennes classes dirigeantes et de démilitariser l'Allemagne ainsi que se départir des industries de guerres (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.36, 1996). Pourtant, il est dans l'intérêt des États-Unis et de la Grande-Bretagne de bâtir une agriculture plus forte, car ceux-ci doivent investir 500 millions de dollars pour importer des produits alimentaires. Pour minimiser la menace communiste ainsi que la division de l'Europe, Truman réplique en avril 1945 aux demandes du général de Gaulle en proposant de reconstruire l'Allemagne, mais aussi l'Europe occidentale (Jean Solchany, p.310, 2003). C'est alors, que l'Allemagne devient pour les États-Unis le pôle central d'une organisation occidentale contre le communisme. Les rapports entre les blocs Est-Ouest devinrent alors le moteur de la politique allemande des Anglo-Américains. Les Américains créèrent le conseil de Länder le 17 octobre en nommant des ministres-présidents qui géraient les gouvernements des Länder dans la zone américaine (Horst Möller, p.117). En 1946, les Anglo-américains répliquent, car le désarmement de l'Allemagne tarde et l'URSS prépare une unité de police formée militairement. De plus, en organisant l'élection des conseils municipaux, les Américains débutèrent les premiers une participation politique active tandis que les Britanniques eux formèrent des partis par la suite. L'année 1947 fut décidément une année cruciale la politique étrangère des États-Unis et dans la politique d'occupation en Allemagne ( Horst Moller, p.119). Au mois de novembre et décembre 1947, à la conférence de Londres qui était la dernière tentative de réconciliation, les Américains et les Britanniques décident de réunir les trois zones occidentales. Il est alors impossible de s'entendre avec l'URSS. En février, la mission économique dirigée par Hoover recommande fortement la fusion des zones américaines et britanniques. Ensuite, le « coup de Prague» de février 1948 accentue le désir de bâtir une Allemagne occidentale solide. Par la suite, l'URSS quitte le Conseil de contrôle parce qu'elle n'a pas accès aux négociations de Londres qui selon les alliés concernent qu'eux. Le 2 avril 1948, la conférence se poursuit, mais les négociations sont difficiles. À cette époque, le but des Américains est alors d'inclure les trois zones occidentales dans le plan Marshall. En étant de plus en plus insistants auprès des Français, ils finissent par obtenir le véto français. Ainsi, les trois zones occidentales furent bénéficières de l'aide Marshall et l'Allemagne occidentale fut le pays le plus aidé par les États-Unis au grand damne de la France (Corine Defrance, p.5, 2000). Les Anglo-américains désirent aussi un gouvernement fédéral comportant une assemblée élue par le moyen du suffrage universel direct. À propos de la Ruhr, ceux-ci veulent mettre en place un organisme de contrôle qui est l'Autorité internationale de la Ruhr ainsi qu'un Office militaire de sécurité. La politique des Anglo-américains est alors incohérente puisqu'ils aident à rétablir l'économie, mais ne peuvent pas au même moment mettre fin aux réparations à cause de leurs alliés. En réaction au blocus de Berlin, ils répliquent aux Soviétiques avec un pont aérien pour le ravitaillement des secteurs occidentaux. À cause du trop grand nombre d'effectifs, le blocus qui a duré de mars 1948 à juin 1949 est un échec. Il est possible d'observer la gravité de la situation par la menace de guerre des États-Unis à l'URSS si celle-ci détruit le pont aérien. Avec l'implication de l'ONU, le conflit se règle, mais c'est désormais le Conseil des ministres des Affaires étrangères qui s'occupe désormais de la question allemande. Toute cette crise eue de nombreuses répercutions. Les Anglo-américains considéraient maintenant les Allemands comme des nouveaux alliés à défendre tandis que la création de deux États allemands approchait. Lorsque la France a rejoint la Bizone en avril 1948, ils ont décidé à l'aide d'une assemblée de construire une constitution fédérale et un conseil national allemand incluant les droits des individus et des Länder. Bref, la formation de la constitution impliquera des élections libres en Allemagne et le retrait des trois pays. Lorsque le projet de loi est présenté aux Alliés en 1949, ceux-ci estiment que les responsabilités financières de la constitution sont trop importantes. C'est le 23 mai 1949, que la loi fondamentale est annoncée ratifiant du même coup les Länder et encourageant les Allemands à voter par référendum le sort de leurs institutions laissant planer le doute d'une possible réunification de l'Allemagne. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.39, 1996). Néanmoins, l'article 26 interdit la guerre d'agression ce qui est rassurant pour les Alliés puisque la loi ne peut être changer sans leur accord. Même si les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne abandonnent leur souveraineté, ils peuvent la reprendre pour des raisons internationales, de sécurité ou pour la démocratie de l'Allemagne. Quant à la Ruhr elle demeure utilisée pour la reconstruction de l'Europe et il est impossible pour l'Allemagne d'en tirer profit. Bref, la création de ces deux états-allemands c'est à dire la RFA pour les Occidentaux et la RDA pour les Soviétiques ne régla pas la question allemande qui continua d'évoluer selon les rapports Est-Ouest. Après la Conférence de Yalta du 4 au 11 février 1945, la France fait maintenant partie des pays qui occupent l'Allemagne. Entre les années 1945 et 1949, elle a envoyé environ 11 000 hommes pour s'occuper de la politique d'occupation, soit 18 Français pour 10 000 Allemands. (Roncayoco, p.143, 1971) Après les accords de Potsdam, dont la France a été écartée, celle-ci alloue beaucoup d'importance à la rééducation de l'Allemagne, car c'est un point très important dans sa politique. Cette rééducation est primordiale pour elle, car elle lui procure une sécurité garantie. Selon la France, la sécurité est assurée si elle change la façon de penser des Allemands, si elle réussit à détruire le nationalisme qui existe en Allemagne. De plus, elle veut intégrer des idéaux au peuple, dont la démocratie et la collaboration internationale. La sécurité est l'aspect que la France a toujours recherché face à son pays voisin, c'est, la plupart du temps, l'aspect qui la pousse à commettre ses actions durant l'occupation du peuple allemand. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.18-19, 1996) La France a deux objectifs bien définit par rapport à l'Allemagne, pendant sa politique, elle désire que celle-ci collabore à la reconstruction du pays de façon économique, donc en fournissant de la marchandise allemande, des ressources naturelles (comme le charbon) et de la main d'œuvre provenant de l'Allemagne même. Son désire d'obtenir des ressources naturelles pousse le gouvernement français à vouloir annexer la Sarre à son pays et internationaliser la Ruhr pour en profiter économiquement. Elle désire la possession des régions industrielles allemandes. Puis, l'autre objectif est de se protéger contre toute menace allemande, donc réduire l'Allemagne économiquement et sur les bases de sa puissance, car elle affirme que le peuple allemand rêve de dominer le monde, comme le disait De Gaulle vers la fin de la Deuxième guerre mondiale. Elle affirme, qu'à partir de la région de la Sarre et de la Ruhr, l'Allemagne pourrait rétablir une puissance allemande et par la suite l'envahir de nouveau ou essayer de la contrôler. Elle désire donc la possession de la région de la Sarre et de la Ruhr. Les Anglo-américains lui ont permis de s'allié directement de manière économique à la région de la Sarre. Pour ce qui est de la région de la Ruhr, ses alliés ne lui ont pas accordé la possession de cette région industrielle, mais ils ont conclu de créer un organisme de contrôle, afin que la France se sente plus sécure. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.24-25, 1996) La France a également signé un pacte franco-soviétique avant l'occupation de l'Allemagne, en 1944, afin que les deux pays prennent les mesures nécessaires s'il adviendrait qu'il y aurait une nouvelle menace allemande. Ce pacte démontre effectivement son manque de sécurité face à la relation franco-allemande. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.25, 1996) Elle s'oppose même à ses alliés lorsqu'elle adopte l'unité économique de Byrnes en 1947, car elle organise des plans qui ont pour but de démembrer l'Allemagne économiquement, ce qui contredit ce que les Anglo-américains désirent. De cette manière, elle s'oppose à la remontée de l'Allemagne. (Horst Möller, p.119) Pendant son occupation de l'Allemagne, la France en profite pour se servir dans l'économie afin de reconstruire son pays comme il était avant que les Allemands l'envahissent. Elle use donc de son pouvoir pour réparer son pays, tandis qu'il y avait un accord avec les Anglo-américains concernant la reconstruction économique du pays en occupation. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.35, 1996) Parmi les trois Grands, la France est le pays qui est le plus réticent face à la création de la RFA, comme le démontre sa politique d'occupation en Allemagne, contrairement à la Grande-Bretagne et les États-Unis. Elle se méfie beaucoup de la création d'une politique dans l'Allemagne de l'Ouest, qui pour le pays, n'est pas concevable. La France a plusieurs raisons qui la poussent à désapprouver cette création proposée par les Américains et appuyée par la Grande-Bretagne. Depuis la Première Guerre mondiale, lorsque le pays a été durement touché et ruiné par les batailles contre les Allemands, les Français éprouvent une obsession pour la sécurité du pays. La France ne désire pas donner son accord tant qu'elle ne saura pas son pays hors de tout danger possible provenant de l'Allemagne, si on remet le pouvoir à cette dernière en créant une politique allemande afin qu'elle puisse gérer son peuple et son pays. La France est toujours obstruée par la politique de Clémenceau que De Gaulle renforce également dans sa politique. En 1945, la France confirme son approbation pour la formation de partis allemand, qui découle de l'initiative du général Koenig. (Horst Möller, p.117) Après toutes les mesures prises pour satisfaire la sécurité française de la part des Anglo-américains, celle-ci reste toujours inquiète face à un danger qui pourrait ressusciter. Après 1946, le courant pacifiste en France a beaucoup augmenté, ce qui provoque un changement de la vision française face à la politique qu'elle effectue en Allemagne. Il y a trois causes qui expliquent ce changement de comportement à la suite de son obsession sur la sécurité. Son isolement vis-à-vis sa politique d'occupation fait réagir la population française, ce qui pousse le gouvernement à avouer son échec face à sa politique adoptée face au peuple allemand. Ensuite, la France est soumise aux pressions américaines vis-à-vis sa politique et sur la plan de créer un État allemand. De plus, la menace soviétique apparaît à partir de 1947, ce qui la pousse à s'allier davantage aux Anglo-américains, donc adhérer au plan d'un État allemand occidental. En 1948, les accords de Londres sont finalement acceptés, la France ne voit plus d'autres choix que d'intégrer l'Allemagne aux nations européennes, elle entrevoit même une relation franco-allemande. Finalement, celle-ci accepte la création de la RFA en 1948, malgré son désire d'avoir une confédération, cette république sera fédéral et elle donne le droit aux Länder et au peuple. (Gilbert Krëbs et Gérard Schneilin, p.26-28, 1996) Pour conclure, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont toujours adopté une politique qui consistait dans un premier temps à réduire la puissance allemande afin qu'elle ne se relève pas contre eux encore une fois. Cependant, ils ont fait preuve de compréhension en ne réduisant pas le peuple allemand à une pauvreté en décidant de remonter économiquement l'Allemagne. Malgré les nombreuses réticences françaises et les nombreux problèmes éprouvés avec les Soviétiques, ces deux pays n'ont pas cessé leur demande de créer un État allemand fédéral. Pour ce qui est de la France, son manque de sécurité face à l'Allemagne l'a souvent bloqué face à sa politique d'occupation. La relation franco-allemande n'était pas à son meilleure durant la politique d'occupation en raison des actions allemandes qui ont causés beaucoup de dommage à la France. Ces dommages ont provoqué une recherche de sécurité à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et durant l'occupation de l'Allemagne ainsi qu'une haine face aux Allemands. Cependant, elle a pu mettre de côté son obsession pour la sécurité et accepter de créer un État allemand fédérale, malgré ses craintes. Sans l'intervention des Alliés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que serait devenu l'Allemagne entre les mains des Soviétiques?