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INTRODUCTION Il y a eu plusieurs conflits dans l'histoire de l'humanité, ce qui est tout à fait normal car l'homme est reconnu pour aimer le pouvoir. Ainsi, plusieurs désaccords entre certains êtres humains ou encore entre certains peuples distincts ont fort tendance à survenir. Nous avons juste à jeter un coup d'œil du côté de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. Il s'agit de deux gros conflits entre plusieurs pays qui se sont soldés par plusieurs morts. Cependant, la plupart du temps, ces conflits vont finir par se régler. Par exemple, les relations franco-allemandes n'allaient pas toujours bien à une certaine époque. Quelques années après la Deuxième Guerre mondiale, le réputé général Charles De Gaulle fait un retour après que le président Coty ait fait appel à lui le 29 mai 1958. Les discussions entre les Français et les Allemands ont alors repris. Ils vont même signer le traité de l'Élysée le 22 janvier 1963. Cependant ce n'est pas tout le monde qui sera en accord. Dans le texte suivant, notre objectif sera d'expliquer les relations franco-allemandes entre 1958 et 1963. Nous allons commencer avec un aperçu des rapports entre la France et l'Allemagne avant 1958, pour ensuite traiter du retour au pouvoir du général Charles de Gaulle, des quelques rencontres du chancelier Adenauer avec ce dernier et nous allons terminer avec le traité franco-allemand. DÉVELOPPEMENT Depuis bien des années, les relations entre la France et l'Allemagne ont été analysées à maintes reprises et ont souvent fait l'objet de plusieurs discussions. En ce sens, afin de bien couvrir les relations entre ces deux pays durant la période de 1958 à 1963, il semble essentiel de remonter les années et de traiter des relations franco-allemandes à partir de 1945. Ainsi, cette année marque la fin officielle de la Deuxième Guerre mondiale. La victoire des Alliés face à l'Allemagne nazie d'Hitler aura laissé d'importantes séquelles chez plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne qui ont toutes deux été littéralement ruinées. Cependant, leur situation respective était loin d'être la même : l'Allemagne avait droit au statut de pays vaincu (elle avait vu son territoire être amputé à l'est et était occupée par l'URSS, la Grande-Bretagne, les États-Unis et la France). Quant à elle, la France jouissait d'un statut de vainqueur, et ce, en grande partie grâce aux prouesses du général Charles de Gaulle. « Parmi ses compatriotes de taille moyenne, il fait figure avec son 1,90m et plus, de géant étranger. Son langage est dépourvu de plaisanteries et de tournures spirituelles. Il lui manque les qualités de rondeur et de bonhomie qui ont rendu célèbres les diplomates français. Mais De Gaulle est un orateur séduisant, doué d'une grande prestance et d'une logique imperturbable » (Binoche, Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours, 1996, p. 248). Cependant, De Gaulle, lassé de la vie politique et en opposition au régime actuel des différents partis français, démissionnera de ses fonctions de chef du gouvernement provisoire de la République française l'année suivante, sois le 20 janvier 1946. Cette démission amènera un vent de fraicheur sur la politique du pays et, dès 1947, la France s'inspirera grandement de la politique anglo-américaine afin d'établir ses relations avec l'Allemagne. De plus, reprenant de l'aplomb, elle verra rapidement apparaître un renouveau tant au niveau économique que démographique, ce qui lui permettra de retrouver ses lettres de noblesses et de reprendre sa place parmi les autres pays européens développés. Pour sa part, l'Allemagne subira, dès la fin des années quarante, de nouvelles modifications territoriales. Ainsi, durant le mois de mai 1949, les gouvernements français, anglais et américains lui offriront la possibilité de se reconstituer, tant sur le plan politique que sur le plan financier. Par ailleurs, on verra apparaître la RFA (République fédérale d'Allemagne) sur la partie ouest du territoire allemand. En réponse à ce nouvel État, l'URSS créera la RDA (République démocratique allemande) sur la partie est du pays : « En octobre 1949, à la suite de la création de la RFA, les Soviétiques décident de créer dans leur zone la République démocratique allemande sur les bases d'un État communiste intégré dans le système et stratégique allemand » (Binoche, Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours, 1996, p. 229). Cette division du pays entrainera par la suite de nombreuses tensions entre l'est et l'ouest du pays. Ces situations seront entre autres dues à la métamorphose de la RFA, elle qui parviendra à redresser rapidement son économie et qui, dès octobre 1954, ferra son entrée dans l'Union de l'Europe occidentale et à l'OTAN. Par la suite, la continuelle rivalité et les incessantes tensions entre les États allemands mèneront, le 13 aout 1961, à la construction du mur de Berlin. Par ailleurs, il est essentiel de mentionner que Konrad Adenauer a été le premier homme politique allemand à être nommé à titre de chancelier fédéral de la RFA. Étant originaire de la Rhénanie, celui-ci accordait une importance capitale aux relations qu'entretenait la République fédérale d'Allemagne avec ses voisins de l'ouest. Ainsi, dès son arrivée au pouvoir en 1949, il fit de la France l'une des pierres angulaires de sa nouvelle politique étrangère. De cette façon, l'entente franco-allemande s'améliora et devint, surtout le territoire allemand, de plus en plus souhaitée et appréciée. En effet, les allemands y là voyait plusieurs avantages immédiats, tant sur le plan économique que sur le plan territoriale (restitution de la Sarre). En ce sens, malgré le fait que les deux pays aient développé quelques craintes et quelques conflits au fils du temps, les relations franco-allemandes restèrent stables et profitèrent tant à la France qu'à l'Allemagne durant la majeure partie des années cinquante. L'année 1958 marqua une nouvelle ère dans la politique européenne, et plus particulièrement, dans la politique française. En effet, le 29 mai de la même année la population assista au retour au pouvoir du général Charles De Gaulle. Étant tout ce temps resté dans l'entourage du gouvernement de la France, celui-ci fut appelé à succéder au président de la IVe République, René Coty. Dès son entrée en fonction, celui-ci s'attardera à redorer la situation et l'image de la France : « De Gaule convie les Français à renouer avec une politique très nationaliste et à redonner à la France une notoriété et un rôle sur la scène internationale comme elle en avait eu autrefois au XVIIIe et au XIXe siècle » (Binoche, Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours, 1996, p. 258). En effet, la nouvelle politique du président marquera son retour au pouvoir alors qui s'occupera entre autres de l'assainissement des finances publiques, qui introduira le nouveau franc et qu'il s'impliquera dans le confit algérien. De plus, le général De Gaulle prendra activement part à la politique européenne de la France en rencontrant, le 14 septembre 1958, le chancelier de la RFA : Konrad Adenauer. Les réactions allemandes face à son retour au pouvoir, furent quelque peu mitigées : « Au printemps 1958, l'opinion allemande observe avec circonscription la rentrée politique de De Gaulle…Le journal Der Spiegel annonce la prise du pouvoir par Jean d'Arc et déclare que De Gaulle, un peu comme Hitler, a fait preuve dans ses discours d'une maîtrise de champion pour faire dire à la foule ce qu'elle avait envie d'entendre » (Binoche, Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours, 1996, p. 258-259). En effet, la population allemande craignait que sa présence comme chef du pays affecte les relations entre la France et l'Allemagne. Sa personnalité plutôt égoïste, égocentrique et patriotique, ses expressions comme la France, la gloire, la grandeur et son manque de connaissance flagrant dans des domaines comme l'économie, font de lui une figure incertaine à la tête d'un des pays les plus influents de l'Europe. Quelques années plus tard, soit du 2 au 8 juillet 1962, le chancelier Konrad Adenauer visita à nouveau le général De Gaule en France. Il eut droit à un accueil incroyable. Il y avait plusieurs manifestations de toutes sortes, mais qui avaient tous comme seul but de se délivrer du démon qui hantait les relations entre la France et de l'Allemagne depuis plusieurs décennies. Deux mois plus tard, c'est au tour de Gaulle de faire son entrée en Allemagne. Il y sera du 4 au 9 septembre de cette même année. Par la suite, les deux hommes auront plusieurs rencontres ensemble, environ 15 fois entre 1958 et 1962. Nous voyons que dès le retour de Monsieur de Gaulle, il y avait une complicité entre les deux hommes politiques. Le but du chancelier allemand ainsi que du président français était très clair, améliorer les relations franco-allemandes. « Le rapprochement amical de nos deux pays est sans conteste l'un des événements les plus importants et éclatants de tous ceux que l'Europe et le monde ont vécus au long des siècles » (Binoche, De Gaulle et les Allemands, 1990, p. 143). Voila ce qu'a dit le président de la République fédérale allemande de l'époque, Heinrich Lübke, le 4 septembre 1962. De Gaulle, pour sa part, expliquait que sans l'Allemagne, la France est dans le pétrin, même chose pour l'Allemagne si la France refuse de s'entendre. « Tout ce qui met en danger l'Alliance atlantique menace la France. Cela menace aussi l'Allemagne » (Binoche, L'Allemagne et le général De Gaulle, 1974, p. 166). De Gaulle dit que les deux pays se complètent à merveille et que les deux peuples peuvent très bien coopérer, entre autre dans le domaine des relations internationales. Les Soviétiques ainsi que les États-Unis étaient beaucoup trop menaçants à cette époque, puisqu'elles étaient les deux grandes puissances mondiales. « La politique nouvelle des relations franco-allemandes repose sur une base populaire incomparable » (Binoche, De Gaulle et les Allemands, 1990, p. 144). Voici la principale raison pour laquelle Charles de Gaulle est rempli de confiance en ce qui attrait à l'avenir des deux pays. Tout semblait se dérouler dans l'ordre et la relation qu'avait Adenauer et de Gaulle n'était qu'un plus pour que ce projet fonctionne. Toutefois, vers la fin de 1962, plusieurs partisans allemands se disaient déçus de la tournure des événements. Cette alliance entre la RFA et la France n'avait rien donné jusqu'à présent. Le projet avançait à pas de tortue. « L'Europe intégrée n'avait pas avancé. Au contraire, c'était l'Europe du général de Gaulle qui semblait progresser » (Binoche. L'Allemagne et le général De Gaulle, 1974, p. 169). De Gaulle n'avait donc pas répondu aux attentes des allemands jusqu'à présent. C'est en janvier 1963, peu de temps après que les allemands aient démontré un certain mécontentement et à la suite d'une rencontre du général de Gaulle en Allemagne, que le traité franco-allemand prend des couleurs. Konrad Adenauer disait que c'était primordial d'avoir une bonne collaboration entre la France et l'Allemagne, afin qu'il y ait une transformation dans le monde. Adenauer et de Gaulle vont finalement signer le traité de l'Élysée le 22 janvier 1963. Ce traité marque alors une réconciliation entre les deux pays. Cependant, ce traité n'a pas fait que des heureux. Ce n'est que deux semaines après la signature du traité que les Soviétiques ont manifesté leur mécontentement. Le 5 février 1963, le gouvernement soviétique de l'époque va d'ailleurs envoyer une note au gouvernement français pour protester contre ce traité. Malheureusement, il n'y a pas seulement les Soviétiques qui ne sont pas en accord avec le traité de l'Élysée, il y a aussi beaucoup de gens qui travaillent dans le gouvernement du chancelier Konrad Adenauer qui s'y opposent. Les socialistes allemands sont aussi en désaccord. La grande majorité des généraux allemands croient que ce traité est bien beau mais qu'il n'a absolument aucune signification. Les deux pays ont des stratégies tout à fait différentes. Ça ne fait donc aucun sens que l'Allemagne soit alliée avec la France. Il y a aussi le Bundestag qui s'en est mêlé. Le Bundestag est un régime parlementaire qui représente les intérêts des Allemands. Le 16 mai 1963, les membres du Bundestag sont unanimes et décident de modifier le traité qui relie la France et l'Allemagne. Ils vont faire en sorte de renverser toutes les virtualités du traité. Parmi les gens qui travaillent pour Adenauer, il y a le ministre de l'Économie, Ludwig Erhard. C'est d'ailleurs lui qui prendra la place d'Adenauer comme chancelier, après que celui-ci ait donné sa démission le 16 octobre 1963. CONCLUSION À titre de conclusion, il est possible d'affirmer que, même si le traité franco-allemand aura finalement été aboli, les relations entre la France et l'Allemagne se sont tout de même améliorées entre 1958 et 1963. Ainsi, elles auront assurément permit aux deux pays d'évoluer et de se remettre des dommages causés par la Deuxième Guerre mondiale. En ce sens, suite à la démission de Konrad Adenauer, il serait intéressant de se questionner à savoir si les relations franco-allemandes auront été en mesure de se poursuivre et même de progresser au fils des ans. MÉDIAGRAPHIE Archives DE GAULLE, Charles. « Mémoires d'espoir ». Éna. [En ligne]. http://www.ena.lu/mce.swf?doc=24268&lang=1. (Page consultée le 9 avril 2009). Une consécration. Éna. [En ligne]. http://www.ena.lu/mce.swf?doc=12060&lang=1. (Page consulté le 9 avril 2009). Livres BINOCHE, Jacques. « De Gaulle et les Allemands ». Éditions complexe. (1990), p. 143. BINOCHE, Jacques. « Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours ». Masson/Armand/Colin. (1996), p. 224-277. BINOCHE, Jacques. « L'Allemagne et le général De Gaulle ». Éditions Pilon. (1974), p. 166. MÉNUDIER, Henri. « Le couple franco-allemand en Europe». Publication de l'Institut d'Allemagne. (1993), p. 23-25. Dictionnaire ou encyclopédie « De Gaulle, 1958-1962 » dans Dictionnaire encyclopédique d'histoire. Bordas, 1986. p. 2025-2027. MOURRE, Michel. « Dictionnaire d'histoire universelle ». Bordas. (2004), p. 17. Articles périodiques Europe fermé, Europe ouverte? Dans Le Monde. [En ligne]. http://www.ena.lu/mce.swf?doc-7830&lang=1. (Page consultée le 9 avril 2009). FACKLER, Maxime. « Union avec la France ». Süddeutsche Zeitung. [En ligne]. http://www.ena.lu/mce.swf?doc=3823&lang=1. (Page consultée le 9 avril 2009).