Les enjeux de l’approvisionnement énergétique
Les positions de la France et du Royaume-Uni
Extrait du procès-verbal de la 166e réunion de la commission permanente de l'UEO: les négociations anglo-égyptiennes (20 octobre 1953)
TextLe 8 octobre 1953, lors de la 166e réunion de la commission permanente de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), Sir Frank Roberts, sous-secrétaire d'État adjoint aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, résume l'état des négociations anglo-égyptiennes sur la question de l'avenir de la base de Suez. À cette occasion, René Massigli, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France rend hommage aux efforts britanniques dans la région et rappelle l'importance du principe de liberté du canal de Suez. La commission permanente s'est également penchée sur la politique française en Tunisie et au Maroc.
Télégramme de Maurice Couve de Murville à Antoine Pinay sur le contrat d'armements égypto-soviétique (Washington, 2 octobre 1955)
TextLe 2 octobre 1955, Maurice Couve de Murville, ambassadeur de France à Washington, adresse à Antoine Pinay, ministre français des Affaires étrangères, un télégramme dans lequel il revient sur une conversation avec Charles Shuckburgh, sous-secrétaire d'État adjoint aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, sur les conséquences du contrat d'armements égypto-soviétique. S’inquiétant de la prise d'influence de l'URSS dans la région, Charles Shuckburgh énumère différentes options pour y faire face. Il souligne notamment l’importance pour les puissances occidentales de renforcer leur position auprès des autres États arabes.
Note de Harold Macmillan sur le pétrole du Moyen-Orient (Londres, 14 octobre 1955)
TextLe 14 octobre 1955, Harold Macmillan, ministre britannique des Affaires étrangères adresse au Cabinet un rapport sur les enjeux pétroliers au Moyen-Orient. Le document fait état de la nécessité d’un triplement des importations pétrolières pour satisfaire aux besoins énergétiques du Royaume-Uni pour les 20 prochaines années, le Moyen-Orient constituant la source exclusive. En raison des efforts croissants de l’Égypte, l'Arabie saoudite et de l’Union soviétique pour miner la position des Britanniques dans la région, le danger existe de voir le Moyen-Orient échapper au Royaume-Uni. Le ministre des Affaires étrangères appelle le gouvernement à souscrire au principe selon lequel le pétrole du Moyen-Orient est vital pour l'économie nationale et qu’il doit se préparer à augmenter ses investissements dans la zone afin d’y défendre ses intérêts stratégiques.
Note du ministre britannique des Affaires étrangères sur le premier rapport intérimaire du groupe de travail concernant la protection des approvisionnements en pétrole du Moyen-Orient (Londres, 14 novembre 1955)
TextLe 14 novembre 1955, Lord Reading, ministre d’Etat britannique aux Affaires étrangères, rédige une note sur le premier rapport intérimaire du groupe de travail mis en place pour examiner les actions nécessaires en vue de protéger l’approvisionnement en pétrole issu du Moyen-Orient. Le mémorandum du Comité chargé du pétrole du Moyen-Orient souligne les dangers résultant de l'offensive diplomatique soviétique dans la région. Le document détaille notamment les mesures économiques qui seraient susceptibles de contrer l’influence soviétique au Moyen-Orient et permettraient d’assurer ainsi la défense des intérêts stratégiques pétroliers du Royaume-Uni.
Nationalisation du canal de Suez (26 juillet 1956)
BildLe 26 juillet 1956, Gamal Abdel Nasser, président et Premier ministre d'Égypte, est acclamé par la foule après avoir prononcé un discours dans lequel il a annoncé la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez.
Télégramme d'Armand de Blanquet du Chayla à Christian Pineau (Le Caire, 27 juillet 1956)
TextLe 27 juillet 1956, au lendemain de l'annonce du président égyptien Gamal Abdel Nasser de nationaliser la compagnie du canal de Suez, l'ambassadeur de France au Caire, Armand de Blanquet du Chayla, adresse un télégramme au ministre français des Affaires étrangères, Christian Pineau. L'ambassadeur plaide pour une réaction immédiate et très énergique de l'étranger et conseille de donner un coup d'arrêt très net au colonel Nasser.
Télégramme du ministère britannique des Affaires étrangères à l'ambassade britannique à Paris sur la crise de Suez (28 août 1956)
TextLe 28 août 1956, le ministère britannique des Affaires étrangères à Londres envoie un télégramme à l'ambassade britannique à Paris dans lequel il recommande aux diplomates en poste, lorsqu'ils parleront au ministre français des Affaires étrangères Christian Pineau, d'informer celui-ci de l'avantage d'avoir également des discussions sur le problème de Suez au sein du Conseil permanent de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Le ministère britannique des Affaires étrangères considère que le forum de l'UEO offre un cadre plus intimiste propice à des discussions plus franches.
"Double danger" dans Le Monde (11 septembre 1956)
TextLe 11 septembre 1956, face aux préparatifs de la France et du Royaume-Uni pour une intervention militaire dans la zone du canal de Suez, le quotidien français Le Monde analyse les enjeux de la crise de Suez et détaille aussi bien les dangers d'une intervention militaire armée aux conséquences imprévisibles, que les risques de faire confiance à de vaines instances juridiques internationales pour régler le problème.
Extrait du compte rendu de la 63e réunion du Conseil de l'UEO (31 octobre 1956)
TextLe 31 octobre 1956, après l'intervention militaire israélienne sur le sol égyptien lors de la crise de Suez, le Conseil de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) se réunit à Londres pour analyser la situation au Moyen-Orient. À cette occasion, Lord Samuel Hood, représentant permanent du Royaume-Uni et son homologue français Francis Huré détaillent leur action commune et temporaire afin de parvenir à une cessation rapide des hostilités dans la région du canal de Suez et réaffirment la volonté du Royaume-Uni et de la France pour rétablir la paix au Moyen-Orient. Les deux pays regrettent notamment la décision du président égyptien Gamal Abdel Nasser, qui rejette la proposition franco-britannique d'un cessez-le-feu dans la région.
La crise de Suez (1956)
KarteCarte indiquant les offensives israéliennes et la riposte franco-britannique lors de la crise de Suez en 1956.
Le général britannique Sir Charles Keightley et le général français Jacques Massu lors de l’intervention militaire franco-britannique à Suez (1956)
BildLe général Sir Charles Keightley, commandant en chef des forces terrestres britanniques au Moyen-Orient et commandant en chef de l'opération «Musketeer» (mousquetaire), salue des parachutistes français à l’issue de l’intervention franco-britannique de novembre 1956 à Suez. À droite, le général français Jacques Massu, commandant la 10e division parachutiste. Du 5 au 6 novembre 1956, un corps expéditionnaire franco-britannique intervient à Port-Saïd et à Port-Fouad, à l'extrémité nord du canal de Suez, et reprend le contrôle du canal. Devant la pression des États-Unis qui exigent le retrait des forces occidentales et les menaces ouvertes de l'URSS à l’encontre de Londres et Paris, le Royaume-Uni et la France sont contraints d’accepter un cessez-le-feu et de retirer leurs troupes.
Vue aérienne de la zone du canal de Suez lors de l'intervention militaire franco-britannique (5 novembre 1956)
BildVue aérienne du canal de Suez, en date du 5 novembre 1956, prise lors de l'intervention militaire du corps expéditionnaire franco-anglais. Des colonnes de fumée s'élèvent au-dessus des réservoirs de pétrole en flammes.
Vue générale du canal de Suez obstrué par des navires endommagés et coulés par les autorités égyptiennes (Port Said, 1956)
BildVue générale du canal de Suez près de Port Said, obstrué par des navires endommagés et coulés par les autorités égyptiennes. En janvier 1957, un accord conclu entre les Nations unies et l'Égypte prévoit la remise en état du canal de Suez. Sous les auspices des Nations unies, une flottille de remorqueurs débute le renflouage de près d’une quarantaine de navires coulés par les Égyptiens afin de bloquer la navigation dans le canal. Ce dernier sera finalement rouvert en avril 1957.
Note de la Direction générale politique du Quai d'Orsay sur la crise de Suez (Paris, 10 novembre 1956)
TextLe 10 novembre 1956, la Direction générale politique au sein du ministère français des Affaires étrangères dresse le bilan de l'intervention de Suez et analyse les conséquences du fiasco diplomatique de la campagne franco-britannique. Elle remarque notamment que les alliés de la France portent dans cette affaire une part considérable de responsabilités et reproche notamment au Royaume-Uni de s'être montré hésitant dans l'action et maladroit dans l'exécution.
Conclusions d'une réunion du Cabinet au 10 Downing Street: prix du pétrole et Canal de Suez (Londres, 1er décembre 1956)
TextLe 1er décembre 1956, le Cabinet britannique tient une réunion au 10 Downing Street. Les deux sujets à l'ordre du jour sont les prix du pétrole et les retombées de la crise de Suez. Suite à l'interruption des approvisionnements en pétrole par le canal de Suez et le pipeline syrien, le coût d'acheminement du pétrole jusqu'au Royaume-Uni a augmenté en raison de la hausse des frais de transport découlant de l'acheminement du pétrole par le Cap, de l'augmentation des taux de fret pétroliers et des prix plus élevés dont le Royaume-Uni doit s'acquitter pour ses achats anormaux de pétrole dans l'hémisphère occidental. Le Cabinet est d'accord sur la demande formulée par les compagnies pétrolières d'augmenter le prix des produits pétroliers. Le Cabinet débat également de la version finale du projet préparé par le ministre français des Affaires étrangères consistant en une déclaration franco-anglaise de politique vis-à-vis du canal de Suez.
Mémorandum de Selwyn Lloyd sur le Golfe persique (Londres, 7 juin 1957)
TextLe 7 juin 1957, en préparation d'une réunion du Cabinet, Selwyn Lloyd, ministre britannique des Affaires étrangères, transmet un mémorandum sur le Golfe persique dans lequel il aborde la question fondamentale de l'avenir de la politique britannique dans la région. Le document explique l’importance stratégique de la zone du Golfe persique pour le Royaume-Uni et analyse les relations entretenues avec les États du Golfe en soulignant les perspectives pour les années à venir.
Note de la Direction des affaires économiques et financières du Quai d'Orsay sur la politique pétrolière française au Moyen-Orient (Paris, 2 juin 1958)
TextLe 2 juin 1958, la Direction générale des affaires économiques et financières du ministère français des Affaires étrangères détaille les politiques pétrolières de la France et du Royaume-Uni au Moyen-Orient. L’analyse porte notamment sur les intérêts stratégiques des deux pays dans la région notamment en ce qui concerne l’exploitation pétrolière.
Mémorandum de Lord Mills sur les approvisionnements en pétrole (Londres, 30 septembre 1958)
TextLe 30 septembre 1958, avant la prochaine réunion du Cabinet, Lord Mills, ministre britannique de l'Énergie, émet un mémorandum sur les approvisionnements en pétrole dans lequel il examine la question de la hausse des stocks de pétrole au Royaume-Uni à la lumière des événements survenus récemment au Moyen-Orient. Le mémorandum souligne les mesures à prendre par le Royaume-Uni pour faire face à une interruption subite ou une cessation des approvisionnements en pétrole en provenance du Moyen-Orient.
Recommandation 54 de l’Assemblée de l’UEO sur l'association de la Grande-Bretagne à la politique énergétique des Six (Paris, 30 novembre 1960)
TextLe 30 novembre 1960, face à une demande de plus en plus grande d’énergie des pays d’Europe et dans l'optique de veiller à la sécurité des approvisionnements européens, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 54 sur la question de l'association de la Grande-Bretagne à la politique énergétique des Six.
Projet de réponse de la délégation britannique à la recommandation 54 de l'Assemblée de l'UEO sur l'association de la Grande-Bretagne à la politique énergétique des Six (Londres, 18 mai 1961)
TextLe 18 mai 1961, dans le cadre des débats sur les rapports futurs entre la Grande-Bretagne et l'Europe des Six, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse de la délégation britannique à la recommandation 54 de l’Assemblée sur l'association de la Grande-Bretagne à la politique énergétique des Six. Le document rappelle la collaboration du gouvernement britannique avec la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) au sein d’un groupe de travail de l’énergie formé par le Comité du charbon du Conseil permanent d’association. Le Conseil souligne que l’élaboration d’une politique énergétique coordonnée dépend, dans une large mesure, de la suite qui aura été donnée à une éventuelle demande d’adhésion du Royaume-Uni aux Communautés européennes et que la sécurité économique repose fondamentalement sur un approvisionnement adéquat en énergie.
Intervention de Richard Butler sur la question de l'approvisionnement de l'Europe en pétrole (La Haye, 25 au 26 octobre 1963)
TextÀ l’occasion de la 234e réunion du Conseil de l'Union de l'Europe occidentale (UEO, qui se tient au niveau ministériel à La Haye, les 25 et 26 octobre 1963, le ministre britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth Richard Butler insiste sur le rôle joué par le Moyen-Orient dans l'approvisionnement en pétrole de l'Europe. Au regard des résultats décevants concernant la recherche de pétrole en dehors du Moyen-Orient, ce dernier attire l'attention de ses collègues sur le fait que les autorités gouvernementales britanniques considèrent comme une mission d'importance vitale la protection des sources de pétrole de cette région.
Note du gouvernement britannique sur les approvisionnements de l'Europe en pétrole provenant du Moyen-Orient (29 novembre 1963)
TextLe 29 novembre 1963, le secrétaire général de l'Union de l'Europe occidentale communique au Conseil de l'UEO, la note transmise par le ministre britannique des Affaires étrangères Richard Butler sur les résultats des recherches menées par le gouvernement du Royaume-Uni à propos des approvisionnements de l'Europe en pétrole provenant du Moyen-Orient. Il ressort des chiffres fournis, que dans sept ans, l'Europe occidentale, sera pour ses besoins en énergie, beaucoup plus étroitement tributaire de ses importations pétrolières issues du Moyen-Orient et qu'elle doit, tout en veillant à la constitution de stocks importants, étudier la question de la diversification des sources d'approvisionnements.
Mémorandum de George Brown sur les attitudes des pays arabes et les intérêts économiques britanniques au Moyen-Orient (Londres, 7 juillet 1967)
TextLe 7 juillet 1967, avant la prochaine réunion du Cabinet, George Brown, ministre d'État britannique aux Affaires étrangères, émet un mémorandum sur les attitudes des pays arabes et les intérêts économiques britanniques au Moyen-Orient. La note souligne les événements survenus dans la région au cours des 20 dernières années, qui ont menacé les approvisionnements du Royaume-Uni en pétrole et les intérêts économiques généraux au Moyen-Orient. Elle analyse également les politiques américaine, soviétique et israélienne menées dans la région et le développement des relations entre les gouvernements arabes. Le mémorandum souligne l'intérêt particulièrement marqué du Royaume-Uni pour rétablir ses relations avec les pays arabes et suggère d'adopter une politique de «désengagement maximum possible» du conflit entre les pays arabes et Israël, tout du moins d'un point de vue économique et militaire.
Mémorandum de George Brown sur la situation actuelle au Moyen-Orient (13 septembre 1967)
TextLe 13 septembre 1967, George Brown, ministre britannique des Affaires étrangères, transmet un mémorandum sur la situation actuelle au Moyen-Orient. Le document livre un aperçu du conflit entre les pays arabes et Israël, se concentrant sur la question de Jerusalem, le problème des réfugiés et les récents efforts diplomatiques déployés pour régler la crise.
Les positions de la France et du Royaume-Uni
Télégramme de Maurice Schumann à Roger Seydoux de Clausonne sur la coopération irako-soviétique dans le domaine pétrolier (Paris, 27 juin 1969)
TextLe 27 juin 1969, Maurice Schumann, ministre français des Affaires étrangères, adresse à l'ambassadeur de France à Moscou, Roger Seydoux de Clausonne, un télégramme dans lequel il revient sur l'ouverture à Moscou de négociations entre une délégation économique irakienne et les autorités soviétiques. S'inquiétant de la prise d'influence de l'URSS en Irak, Maurice Schumann veut notamment empêcher tout nouvel accord irako-soviétique en matière de gisement de pétrole.
Crise pétrolière en France (30 novembre 1973)
BildLes 16 et 17 octobre 1973, les pays arabes producteurs de pétrole annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole destinées aux États soutenant Israël dans la guerre du Kippour. D'octobre à décembre 1973, le prix du baril de brut est multiplié par cinq. C'est le premier choc pétrolier. Bien que la France ne soit pas soumise à l'embargo, le Premier ministre Pierre Messmer annonce dans une allocution télévisée prononcée, le 30 novembre 1973, une série de décisions en vue de diminuer les consommations d'énergie: l’interdiction de la publicité lumineuse, de l'éclairage des vitrines et des bureaux inoccupés entre 22 heures et 7 heures; la fin des émissions de télévision à 23 heures sauf les samedis, dimanches et jours de fête; l’économie de chauffage; la limitation de la vitesse automobile. Sur cette photo datée du 30 novembre 1973, un cycliste circule dans une rue parisienne et arbore une pancarte «S.V.P. de l'essence».
Pénurie de carburants dans une station-service française lors de la crise pétrolière (Lille, 30 novembre 1973)
BildLes 16 et 17 octobre 1973, lors de la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États qui soutiennent Israël et décident une réduction de la production de 25 %. L'arme du pétrole devient un instrument de lutte internationale contre Israël et ses alliés. Ces mesures et la multiplication du prix du baril de brut par cinq touchent durement les économies occidentales fortement dépendantes des approvisionnements en produits pétroliers. Même si la France ne subit pas l'embargo, certaines stations-services en rupture de carburants, comme ici à Lille, le 30 novembre 1973, sont obligées de fermer.
Projet de réponse de la délégation française à la recommandation 241 de l'Assemblée sur le problème de l'énergie et du pétrole (Londres, 19 février 1974)
TextLe 19 février 1974, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique le projet de réponse, préparé par la délégation française au sein du Conseil de l’UEO, à la recommandation 241 de l’Assemblée sur le problème de l’énergie et du pétrole, repris en général dans la réponse finale C(74)63. Face à la crise pétrolière qui touche de nombreux pays occidentaux, le Conseil se déclare conscient du lien qui existe entre la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l’Europe et sa politique de défense. Le document insiste sur le fait que des travaux sont en cours au sein de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et des Communautés européennes (CE) relatifs à la question pétrolière et aux enjeux d’une politique commune de l’énergie.
Crise pétrolière: délégation arabe à la conférence de l'OPEP à Vienne (16 mars 1974)
BildLes 16 et 17 octobre 1973, à l'occasion de la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États qui soutiennent Israël. La crise pétrolière entraîne une multiplication par quatre du cours du prix du baril de brut pendant cinq mois (17 octobre 1973 – 18 mars 1974) et touche durement les économies occidentales. Le 18 mars 1974, à l’issue de la conférence de l’OPEP à Vienne, et après des mois de bras de fer, les pays producteurs décident de lever l’embargo sur les livraisons de pétrole. Sur la photo prise le 16 mars 1974, la délégation arabe à la conférence de l'OPEP à Vienne. Au centre, souriant, le cheik Ahmed Zaki Yamani, ministre du pétrole d'Arabie saoudite.
Extrait du compte rendu de la 554e réunion du Conseil de l'UEO (14 décembre 1979)
TextLe 14 décembre 1979, lors d’une réunion du Conseil de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), les représentants français et britanniques indiquent leurs intérêts respectifs pour la préparation du projet de réponse à la recommandation 341 de l’Assemblée sur les conséquences de l’évolution de la situation au Proche-Orient pour la sécurité de l’Europe.
Quel débat au sein de l’UEO?
Compte rendu de la 58e réunion du Conseil de l’UEO (10 septembre 1956)
TextLe 4 septembre 1956, le Conseil de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) se réunit pour une séance spéciale sur l’évolution de la crise du canal de Suez. Le représentant britannique Sir Ivone Kirkpatrick détaille les raisons qui ont amené son gouvernement, en consultation étroite avec les autorités gouvernementales françaises, à convoquer cette réunion, soulignant l'esprit de l'alliance des pays d'Europe occidentale, plus étroit au sein de l'UEO. Sir Ivone Kirkpatrick défend l'urgence de l'action dans la zone du canal de Suez, sous peine d'une mise à l'écart complète de l'influence occidentale sur le «continent arabe». L’ambassadeur de France à Londres, Jean Chauvel, réaffirme que les conclusions de son gouvernement rejoignent en tous points celles du gouvernement anglais sur la résolution de la crise actuelle, évoquant les différentes raisons qui motivent l'attitude du gouvernement français et la plus sérieuse attention que les deux pays y portent.
Extrait du compte rendu de la 64e réunion du Conseil de l'UEO (7 novembre 1956)
TextLe 7 novembre 1956, le Conseil de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) se réunit à Londres pour analyser les développements de la situation au Moyen-Orient après l'intervention militaire franco-britannique dans la zone du canal de Suez en Égypte. Lors de la réunion, Lord Samuel Hood, représentant permanent du Royaume-Uni, et son homologue français Jean Chauvel, se félicitent de l'action commune de leurs deux pays et précisent que les objectifs ont été atteints. Répondant aux questions du représentant néerlandais Dirk Stikker, Lord Hood revient sur la remise en état de fonctionnement du canal de Suez et le problème du ravitaillement de l’Europe en pétrole, ainsi que sur les missions de la future force de police internationale. Lord Hood affirme par ailleurs qu'il serait souhaitable que les États membres de l'UEO participent à sa constitution.
Jean Chauvel, ambassadeur de France à Londres (4 février 1960)
BildJean Chauvel, ambassadeur de France au Royaume-Uni du 1er février 1955 au 16 mars 1962. Lorsqu'en 1956 éclate la crise de Suez, Jean Chauvel, qui est en poste à Londres, participera à de nombreuses entrevues diplomatiques franco-britanniques et informera les autorités gouvernementales françaises des positions du Royaume-Uni sur le dossier de Suez. Sur la photo: l'ambassadeur français assiste à une réunion du Conseil des ministres de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) à Londres, le 4 février 1960.
Projet de recommandation adopté en urgence par le Comité des présidents de l'Assemblée de l'UEO sur la reprise des hostilités au Proche-Orient (Paris, 18 octobre 1973)
TextLe 18 octobre 1973, dans le cadre de la guerre du Kippour qui oppose Israël aux armées égyptiennes et syriennes, le Comité des présidents, organe directeur de l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) adopte, selon une procédure d’urgence, un projet de recommandation, au nom de l’Assemblée plénière, sur la reprise des hostilités au Proche-Orient. Il y est fait part notamment de ses préoccupations quant aux conséquences du conflit sur la sécurité en Europe. Ce dernier crée, en effet, une situation d’instabilité à proximité immédiate de l’Europe et offre à l’Union soviétique, la possibilité d’étendre son influence dans la région, exposant ainsi les pays riverains de la Méditerranée à une menace accrue. L’Assemblée appelle à la tenue d’une réunion d’urgence au niveau ministériel du Conseil de l’UEO afin d’examiner les mesures à adopter pour assurer la sécurité de l’Europe et définir les modalités d’un embargo sur les livraisons d’armes aux belligérants.
Extrait du compte rendu de la 465e réunion du Conseil de l'UEO tenue le 24 octobre 1973
TextLe 24 octobre 1973, le Conseil de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) discute de la réponse à fournir à la recommandation de l'Assemblée concernant la convocation en urgence d'une réunion ministérielle sur la question du conflit en cours au Proche-Orient. Même si le Conseil partage les préoccupations qui ont inspiré cette recommandation, les États membres de l'UEO participent déjà à des discussions sur le sujet dans plusieurs instances internationales et par conséquent le Conseil se montre réservé quant à l'opportunité d'une telle réunion dans les circonstances actuelles.
Recommandation 241 de l’Assemblée de l’UEO sur le problème de l’énergie et du pétrole (Paris, 20 novembre 1973)
TextEn plein choc pétrolier, l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) adopte une recommandation sur le problème de l’énergie et du pétrole. L’Europe de l’Ouest, qui ne dispose pas des ressources énergétiques indispensables à son activité économique et à sa sécurité doit, par exemple, recourir pour son ravitaillement en produits pétroliers à d’abondantes importations, dont une grande partie provient des pays du Proche- et du Moyen-Orient. Le texte recommande notamment au Conseil de l’UEO, d’étudier les moyens pour faire face aux restrictions d'approvisionnement de pétrole et de promouvoir une politique commune de l’énergie en Europe, fondée sur des impératifs de sécurité.
Réponse du Conseil de l'UEO à la recommandation 241 de l'Assemblée sur le problème de l'énergie et du pétrole (25 avril 1974)
TextLe 25 avril 1974, face aux conséquences du choc pétrolier, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 241 de l’Assemblée sur le problème de l’énergie et du pétrole. Le Conseil est conscient du lien qui existe entre la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Europe et sa politique de défense. Étant donné que les principales mesures proposées dans la recommandation sont en cours d’étude dans les différentes enceintes internationales spécialisées, le Conseil est dans l’impossibilité de répondre plus amplement à la recommandation de l’Assemblée.
Recommandation 260 de l’Assemblée de l’UEO sur la crise de l’énergie et la sécurité européenne (Bonn, 26 mai 1975)
TextLe 26 mai 1975, face aux conséquences du choc pétrolier, l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 260 sur la crise de l’énergie et la sécurité européenne. L'Assemblée recommande notamment au Conseil de l'UEO de veiller à ce que les Neuf définissent rapidement leur politique commune dans le domaine de l'énergie, y compris en insistant sur la participation de la France à l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Tout en encourageant la concertation entre pays producteurs et pays consommateurs, en vue d'organiser le marché mondial du pétrole, la recommandation rappelle l'importance pour chacun des pays membres, de maintenir ou de constituer, des réserves stratégiques de produits pétroliers dont il fixera le niveau.
Réponse du Conseil de l'UEO à la recommandation 260 de l'Assemblée sur la crise de l'énergie et la sécurité européenne (Londres, 26 novembre 1975)
TextLe 26 novembre 1975, face aux défis que pose la crise pétrolière mondiale, le Secrétariat général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique la réponse du Conseil de l’UEO à la recommandation 260 de l’Assemblée sur la crise de l’énergie et la sécurité européenne. Le Conseil partage ainsi le vœu de l’Assemblée pour la définition d’une politique communautaire dans le domaine de l’énergie et rappelle l’importance d’associer des représentants de la Commission aux réunions internationales, notamment à celles de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le Conseil attire également l’attention sur le problème de la constitution et du maintien de réserves stratégiques de produits pétroliers à la fois à des fins civiles et militaires. Des accords internationaux dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), de l'AIE et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoient que les États occidentaux maintiennent des stocks en produits pétroliers et s’engagent à communiquer sur l’état des réserves. En outre, le Conseil est conscient de la question connexe liée à la sécurité du ravitaillement des pays occidentaux.
Recommandation 363 de l’Assemblée de l’UEO sur l’énergie et la sécurité (Paris, 4 décembre 1980)
TextLe 4 décembre 1980, l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) adopte la recommandation 363 sur l’énergie et la sécurité. Elle y rappelle que l'objectif le plus important de toute politique énergétique européenne doit être de parvenir, dans les plus brefs délais, au maximum d'indépendance à l'égard des importations de pétrole. Le document adresse une série de recommandations au Conseil pour inviter les États membres à adopter, à défaut d’un accord pour la mise en œuvre d’une politique ouest-européenne rigoureuse, des mesures convergentes concernant l’énergie, ainsi qu'à déterminer le seuil de sûreté et de sécurité acceptable d'approvisionnement du monde occidental. Des études doivent être menées sur l’utilisation d’autres ressources énergétiques telles que le charbon, le nucléaire et les énergies renouvelables. Finalement, les États membres sont invités à participer aux plans d'urgence destinés à maintenir ouvertes toutes les voies de navigation internationales, telles que le Detroit d'Ormuz.
Projet de réponse du Conseil à la recommandation 363 de l'Assemblée sur l'énergie et la sécurité: version amendée par la délégation britannique (Londres, 18 mars 1981)
TextLe 18 mars 1981, le secrétaire général de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) communique le projet de réponse du Conseil à la recommandation 363 de l'Assemblée de l'UEO sur l'énergie et la sécurité. Le texte, qui a fait l'objet de propositions d'amendements de la part de la délégation britannique repris dans la réponse finale du Conseil (C(81)70), insiste sur la nécessité d'avancer dans la voie de l'autosuffisance énergétique et sur l'importance de la diversification des sources d'approvisionnement afin de réduire la dépendance à l'égard du pétrole.
Réponse du Conseil de l'UEO à la recommandation 363 de l'Assemblée sur l'énergie et la sécurité (Londres, 29 avril 1981)
TextLe 29 avril 1981, le secrétaire général de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) communique le texte de la réponse du Conseil à la recommandation 363 de l'Assemblée sur l'énergie et la sécurité. Le Conseil partage les points de vue et les préoccupations exprimées par l’Assemblée. Les pays membres sont pleinement conscients des obstacles qui affectent le développement d’une politique énergétique commune à tous le pays occidentaux et ont défini les grandes lignes d’une politique énergétique pour la décennie allant jusqu’à 1990. Ils reconnaissent notamment la nécessité d’avancer dans la voie de l’autosuffisance énergétique par une réduction de la dépendance à l’égard des importations de pétrole et le développement d’autres sources d’énergies.
Projet de réponse révisé du Conseil de l’UEO à la recommandation 371 de l’Assemblée sur l’évolution de la situation dans la région du Golfe et la sécurité de l’Europe (Londres, 4 novembre 1981)
TextLe 4 novembre 1981, le secrétaire général de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) communique un projet de réponse révisé du Conseil de l’UEO à la recommandation 371 de l’Assemblée sur l’évolution de la situation dans la région du Golfe et la sécurité de l’Europe. Le document révisé a fait l’objet d'un premier projet de réponse britannique suivi de divers amendements, dont la plupart français et britanniques ont été repris dans la version finale. Dès à présent, les délégations, qui ne l’ont pas encore fait, sont priées de faire connaître leur accord formel sur le texte par l’envoi d’une lettre au Secrétariat général.
Interview de Francis Gutmann (Paris, 10 septembre 2014) – Extrait: une politique européenne de l’énergie
VideoDans cet extrait d'interview, Francis Gutmann, fonctionnaire au ministère français des Affaires étrangères de 1951 à 1957 et secrétaire général du ministère des Relations extérieures de 1981 à 1985, président de Gaz de France de 1988 à 1993 et président de l’Institut français du pétrole de 1993 à 1995, revient sur le fait que, en tant qu’organisme de défense, l’Union de l’Europe occidentale se devait de discuter les questions de sécurité énergétique. L’Ambassadeur décrit également les difficultés rencontrées à élaborer une politique énergétique commune entre les États membres de l’Union européenne compte tenu des politiques nationales très différentes.
Interview de Francis Gutmann (Paris, 10 septembre 2014) – Extrait: la crise de Suez en discussion au sein de l’UEO
VideoDans cet extrait d'interview, Francis Gutmann, fonctionnaire au ministère français des Affaires étrangères de 1951 à 1957 et secrétaire général du ministère des Relations extérieures de 1981 à 1985, explique pourquoi les questions liées à l’intervention militaire franco-britannique lors de la crise du canal de Suez en 1956 furent discutées au sein de l’Union de l’Europe occidentale (UEO).