« L'échelle continentale : Le projet d'une Europe politique depuis le congrès de la Haye (1948) »
Introduction : Si fonder une Europe politique unie est une idée qui remonte au XIXème siècle (Victor Hugo l’évoque dès 1849), elle ne commence cependant à se réaliser concrètement qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
L’Union européenne possède aujourd’hui les symboles d'une nation : un drapeau depuis 1955 (unité, solidarité et harmonie entre les peuples y sont mis en avant ; cercle = solidarité et union ; 12 étoiles car 12 ds l'Antiquité représente la perfection), un hymne (« Hymne à la joie » de Beethoven, la 9ème symphonie, qui exprime l'idéal de fraternité) et un jour de fête depuis 1985 (le 9 mai, anniversaire de la déclaration de Schuman le 9 mai 1950).
Le congrès de la Haye en 1948 marque le point de départ véritable de la construction européenne. → la construction européenne est la tentative d’union la plus poussée entre les Etats d’un même continent et la seule qui ait vraiment l’ambition d’aboutir à leur intégration politique.
Mais le projet d'union économique avance alors plus vite que les projets d'union politique, qui eux voient se confronter différentes conceptions sur la façon d’envisager une Europe politique.
Pbtique : Comment la construction européenne, principalement économique au départ, tente-t-elle d'évoluer vers la construction d'une Europe politique ? En quoi cette construction d'une Europe politique se heurte-t-elle encore aujourd'hui à des difficultés et des limites ?
I. Espoirs et déceptions d'une Europe politique (1948-1954)
— A. Un contexte d'après guerre favorable à la renaissance de l'idée européenne.
1. Le traumatisme de la guerre et la perte de puissance des Etats européens
2. Une Europe occidentale unie contre la menace communiste
Caricature de Shepard sur l'engagement européen de Winston Churchill (12 mai 1948)
ImageDès 1946, Churchill appelle à la construction d' «Etats -unis d'Europe » :
« les canons ont cessé de cracher la mitraille et le combat a pris fin, mais les dangers n'ont pas disparu. Si nous voulons créer les Etats-Unis d'Europe, (...) il nous faut commencer maintenant » (discours à Zürich, sept 1946).
« les canons ont cessé de cracher la mitraille et le combat a pris fin, mais les dangers n'ont pas disparu. Si nous voulons créer les Etats-Unis d'Europe, (...) il nous faut commencer maintenant » (discours à Zürich, sept 1946).
— B. Des projets divers liés aux différentes conceptions de l’Europe qui s’affrontent (1948-1951)
—— 1) Du congrès de la Haye au conseil de l'Europe : dossier p 348 et 6 p 349
Caricature de Leger sur les lenteurs du processus d'unification européenne (18 mars 1950)
Image"Les gens bien élevés: Je vous prie, après vous !" Le 18 mars 1950, le caricaturiste allemand Leger illustre les interminables tergiversations des pays d'Europe occidentale autour du processus d'intégration européenne.
Caricature sur l'action du Conseil de l'Europe (août 1949)
Image"Conseil de l'Europe....Pas de pronostics. Je déclare ouverte la première séance....Avec ceci, je clos la dernière séance". En août 1949, le périodique satirique allemand Der Tintenfisch s'interroge sur la réelle efficacité de la nouvelle organisation européenne.
Le congrès de la Haye propose la création du conseil de l'Europe qui naît le 5 mai 1949 à Strasbourg par 10 Etats et vise à promouvoir le rapprochement politique, économique et culturel entre Etats européens. Il combat pr la démocratie, les droits de l'Homme et la paix.
Création d’une Convention européenne des droits de l’Homme.
C'est la 1ère étape d'une union politique. (aujourd'hui il comprend tous les Etats européens sauf la Biélorussie).
Mais ce conseil n'a pas de pouvoir sur les Etats ; c'est un lieu de dialogue plus que de décision ; il manque de moyens; ce qui suscite vite des déceptions.
Création d’une Convention européenne des droits de l’Homme.
C'est la 1ère étape d'une union politique. (aujourd'hui il comprend tous les Etats européens sauf la Biélorussie).
Mais ce conseil n'a pas de pouvoir sur les Etats ; c'est un lieu de dialogue plus que de décision ; il manque de moyens; ce qui suscite vite des déceptions.
Caricature de Köhler sur le Conseil de l'Europe (1951)
Image"Europe à Strasbourg: Des messieurs très ordonnés, ils ne laissent aucune trace de leurs travaux !" En 1951, le caricaturiste allemand Köhler pose la question du rôle et de l'action du Conseil de l'Europe.
—— 2) l'émergence des premières institutions européennes p 350-351
Caricature de Curry sur les enjeux du plan Schuman (11 mai 1950)
Image«“Le combinat”» Schuman-Adenauer». Le 11 mai 1950, le caricaturiste Curry insiste sur l'importance du nouveau partenariat entre la France et la République fédérale d'Allemagne à l’origine du plan Schuman et illustre la mise en commun des ressources franco-allemandes de charbon et d'acier. Le chancelier fédéral Konrad Adenauer (à droite) vient alimenter le haut-fourneau français (visage de Schuman) avec du charbon allemand. La déclaration du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman est la première chance offerte à l'Europe de briser les carcans nationalistes qui l’étouffent en proposant d’encadrer la mise en commun de la production du charbon et de l’acier des deux pays, dans une organisation supranationale ouverte aux autres pays d'Europe. Le plan Schuman constitue ainsi une étape décisive dans la construction européenne.
Les « pères fondateurs » de l'Europe sont issus de la démocratie chrétienne. Ils sont attachés aux valeurs de l’humanisme chrétien européen.
J. Monnet (commissaire au plan) et R. Schuman (ministre des aff étrangères) en France sont convaincus que la construction eur se fera pas à pas par des réalisations concrètes. Ils st à l'initiative du passage d'une simple coopération à une véritable intégration.
9 mai 1950 : déclaration de Schuman (préparée depuis plus d’un mois par Monnet) qui propose de placer la production de charbon et d'acier (fondement de la reconstruction industrielle) sous une « haute autorité commune » de nature supranationale pr favoriser la reconstruction et la réconciliation franco-allemande tout en laissant l'organisation ouverte aux autres pays d'Europe.
J. Monnet (commissaire au plan) et R. Schuman (ministre des aff étrangères) en France sont convaincus que la construction eur se fera pas à pas par des réalisations concrètes. Ils st à l'initiative du passage d'une simple coopération à une véritable intégration.
9 mai 1950 : déclaration de Schuman (préparée depuis plus d’un mois par Monnet) qui propose de placer la production de charbon et d'acier (fondement de la reconstruction industrielle) sous une « haute autorité commune » de nature supranationale pr favoriser la reconstruction et la réconciliation franco-allemande tout en laissant l'organisation ouverte aux autres pays d'Europe.
— C. Des débuts difficiles : l'échec d'une construction militaire et politique (1951-1954)
—— 1) le projet d'une Europe militaire et politique : p 352-53
Caricature d'Opland sur la CED (17 janvier 1953)
ImageLes EU veulent le réarmement de l'All (car aggravation de la guerre froide) ce qui suscite en Eur occ des inquiétudes et le désir d'encadrer ce réarmement ds une structure européenne.
Initiative aussi des pères de l’Europe : Jean Monnet le 8 octobre 1950 fait cette proposition adopté au conseil des ministres (plan Pleven): « création pour la défense commune, d'une armée européenne rattachée à des institutions politiques de l'Europe unie, placée sous la responsabilité d'un ministre européen de la défense, sous le contrôle d'une assemblée européenne, avec un budget militaire commun. Les contingents fournis par les pays participants seraient incorporés dans l'armée européenne, au niveau de l'unité la plus petite possible
Les Etats de la CECA créent donc en le 27 mai 1952 par le traité de Paris la Communauté européenne de défense (CED) avec des institutions inspirées de celles de la CECA, des forces armées communes sous commandement suprême de l'OTAN et un budget commun.
En parallèle, émerge l'idée d'une communauté politique européenne avec le désir de créer une autorité politique européenne chapeautant les organisations existantes et contrôlant la future armée. Le projet prévoit une construction fédérale et un marché commun.
Initiative aussi des pères de l’Europe : Jean Monnet le 8 octobre 1950 fait cette proposition adopté au conseil des ministres (plan Pleven): « création pour la défense commune, d'une armée européenne rattachée à des institutions politiques de l'Europe unie, placée sous la responsabilité d'un ministre européen de la défense, sous le contrôle d'une assemblée européenne, avec un budget militaire commun. Les contingents fournis par les pays participants seraient incorporés dans l'armée européenne, au niveau de l'unité la plus petite possible
Les Etats de la CECA créent donc en le 27 mai 1952 par le traité de Paris la Communauté européenne de défense (CED) avec des institutions inspirées de celles de la CECA, des forces armées communes sous commandement suprême de l'OTAN et un budget commun.
En parallèle, émerge l'idée d'une communauté politique européenne avec le désir de créer une autorité politique européenne chapeautant les organisations existantes et contrôlant la future armée. Le projet prévoit une construction fédérale et un marché commun.
—— 2) ... mais échec de la CED
II. D’une Europe des Etats à une Europe de plus en plus intégrée (1955-1992)
— A. La relance de l'Europe par le volet économique
1. Les traités de Rome; le choix d'une Europe économique
2. Un compromis sur les institutions
Caricature de Behrendt sur la question du réarmement de la RFA (Août 1954)
Image«Konrad aura bien un uniforme – mais lequel?» En août 1954, dans le cadre des débats sur la mise en place d'une Communauté européenne de défense (CED), le caricaturiste Fritz Behrendt ironise sur la proposition «a minima» de Pierre Mendès France, président du Conseil et ministre français des Affaires étrangères, concernant l'éventuel réarmement de la République fédérale d'Allemagne (RFA).
En 1954, l'Assemblée nationale française rejette la ratification du traité (les communistes s'opposent à ce traité car la construction eur est ancrée à l'ouest et et les gaullistes au nom de la souveraineté nationale) par 319 voix contre 264. L'échec de la CED entraîne l'échec de la CPE (communauté politique eur) et la fin durable de tte tentative d'intégration supranationale ds le domaine militaire et politique. C'est dc un coup d'arrêt au projet d'union politique.
Caricature de Behrendt sur le rôle de Paul-Henri Spaak dans la préparation des traités de Rome (17 février 1957)
Image"Un, deux, trois". Le 17 février 1957, évoquant les négociations à Val Duchesse des six pays membres de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) sur le Marché commun et sur l'Euratom, le caricaturiste Fritz Behrendt souligne le rôle joué par Paul-Henri Spaak, ministre belge des Affaires étrangères et président de la Conférence intergouvernementale, pour relancer l'intégration européenne et faire aboutir les négociations sous le regard curieux des observateurs américain et soviétique.
Caricature sur la signature des traités de Rome (4 avril 1957)
ImageLe 4 avril 1957, Force ouvrière, hebdomadaire syndical de la Confédération générale du travail (CGT)-Force ouvrière (FO), illustre l'importance pour les six pays signataires du traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE).
A la conférence de Messine en juin 1955, les 6 ministres des affaires étrangères proposent une relance sur le terrain économique dont le but est de favoriser une intégration progressive par secteur et la création à terme d’un marché commun
25 mars 1957, les traités de Rome créent :
• la CEE (communauté économique européenne) qui vise à réaliser en 12 ans un Marché commun où circuleraient librement les biens et services, les hommes et les capitaux ;
• l'Euratom (communauté européenne de l'énergie atomique) qui doit permettre le développement du nucléaire civil.
25 mars 1957, les traités de Rome créent :
• la CEE (communauté économique européenne) qui vise à réaliser en 12 ans un Marché commun où circuleraient librement les biens et services, les hommes et les capitaux ;
• l'Euratom (communauté européenne de l'énergie atomique) qui doit permettre le développement du nucléaire civil.
Caricature d'Opland sur l'entrée en vigueur des traités de Rome (11 janvier 1958)
Image2) Un compromis sur les institutions :
Les institutions de la CECA servent de modèle à la CEE. Le pouvoir est partagé entre :
• la Commission (expression de l'intérêt général européen) (membres nommés par les gvts, peut faire des propositions de règlements et directives au conseil des ministres et veille à l'application des décisions)
• Le Conseil des ministres (qui incarne les intérêts des Etats) (il vote à l'unanimité les décisions importantes et à la majorité qualifiée les autres)
• le Parlement (pouvoirs surtt consultatifs ; nombre de députés par Etat membre proportionnel à sa population. Chaque député européen représente la population européenne et non la population de son Etat). La cour de justice (qui vérifie que les lois européenne sont conformes aux traités) est un organe de contrôle.
Mais la Commission a moins de pouvoirs que la haute autorité de la CECA donc les institutions sont moins supranationales (nouveau recul du projet fédéral) ; il y a un équilibre entre supranationalité et intergouvernementalité.
Les institutions de la CECA servent de modèle à la CEE. Le pouvoir est partagé entre :
• la Commission (expression de l'intérêt général européen) (membres nommés par les gvts, peut faire des propositions de règlements et directives au conseil des ministres et veille à l'application des décisions)
• Le Conseil des ministres (qui incarne les intérêts des Etats) (il vote à l'unanimité les décisions importantes et à la majorité qualifiée les autres)
• le Parlement (pouvoirs surtt consultatifs ; nombre de députés par Etat membre proportionnel à sa population. Chaque député européen représente la population européenne et non la population de son Etat). La cour de justice (qui vérifie que les lois européenne sont conformes aux traités) est un organe de contrôle.
Mais la Commission a moins de pouvoirs que la haute autorité de la CECA donc les institutions sont moins supranationales (nouveau recul du projet fédéral) ; il y a un équilibre entre supranationalité et intergouvernementalité.
— B. La vision gaullienne de l’Europe : une Europe des Etats (1958-1969)
—— 1) la conception gaullienne : le refus d'un projet d'Europe fédérale …doc 2 p 355
Caricature de Faizant sur l'attitude du général de Gaulle à l'égard du Royaume-Uni (14 août 1960)
Image«Circuit de Sachsenring. Méfie-toi des Anglais!... Ils ne mènent jamais mais on les retrouve toujours placés au sprint!» Le 14 août 1960, dans le cadre du rapprochement franco-allemand, le caricaturiste français Jacques Faizant ironise sur les bons conseils prodigués par le président de Gaulle au chancelier fédéral Adenauer concernant le Royaume-Uni. Le général de Gaulle demeure très méfiant à l’encontre des Anglais et refuse toute idée d’une adhésion britannique au Marché commun. Ce rejet témoigne d'une rivalité entre les deux pays pour le leadership en Europe. De plus, le président français voit avec beaucoup de scepticisme les relations entretenues par la Grande-Bretagne avec les États-Unis. De gauche à droite, si le tandem franco-allemand (Konrad Adenauer et Charles de Gaulle) mène la course en tête, il faut cependant se méfier du troisième coureur dans le peloton, le Premier ministre britannique Harold Macmillan.
Caricature de Behrendt sur De Gaulle et l'Europe (15 août 1960)
Image"Nous sommes tous d'accord sur le fait que l'Europe doit enfin marcher comme un seul homme !" Le 15 août 1960, Fritz Behrendt montre dans le quotidien néerlandais Algemeen Handelsblad les ambiguités de Harold Macmillan, de Konrad Adenauer et du général de Gaulle dans l'idée qu'ils se font de l'unité européenne et du leadership de l'Europe communautaire.
Caricature d'Ekö sur la politique européenne du général de Gaulle (7 septembre 1960)
Image«La voie européenne de Charles de Gaulle: Pas ensemble, mais côte à côte.» Après la conférence de presse du 5 septembre 1960, le général de Gaulle est accusé de rejeter la voie de la supranationalité pour unifier l'Europe et développe notamment sa conception d'une Europe des États. Le caricaturiste allemand Ekö ironise sur la vision très personnelle de la construction européenne défendue par le général de Gaulle. À droite du président français, le chancelier allemand Konrad Adenauer.
—— 2) … qui bloque en partie les avancées européennes…
Caricature de Cummings sur les enjeux de l'adhésion britannique à la CEE
Image"Un mariage forcé me suffit, mais deux à la fois...." Le caricaturiste britannique Cummings illustre le dilemme qui s'offre au Royaume-Uni, demeurer fidèle au Commonwealth ou adhérer à la Communauté économique européenne.
Caricature de Cummings sur les conditions d'adhésion du Royaume-Uni aux CE
ImageIllustrant l'opposition du général de Gaulle, président de la République française, à l'adhésion du Royaume-Uni aux Communautés européennes, le caricaturiste britannique Cummings ironise sur la liste des exigences françaises que doit faire valoir le Premier ministre français Georges Pompidou.
Caricature de Cummings sur De Gaulle et l'adhésion du Royaume-Uni à la CEE (24 février 1965)
ImageLe 24 février 1965, le quotidien français Le Figaro représente le général de Gaulle en posture de chef de l'Europe qui ne montre guère d'enthousiasme face à la délégation britannique venue négocier les conditions d'adhésion du Royaume-Uni aux Communautés européennes.
Caricature de Lap sur la crise de la chaise vide (13 juillet 1965)
Image«Cimetière de l'Europe. Pardon, le père la Chaise vide, s.v.p.?» Le 30 juin 1965, le général de Gaulle provoque la crise de la chaise vide pour marquer notamment son désaccord avec le principe du vote à la majorité et ne pas avoir à discuter des aspects institutionnels du Marché commun. Le 13 juillet, par un jeu de mot faisant référence au célèbre cimetière du Père-Lachaise à Paris, le caricaturiste français Lap ironise sur la situation de blocage dans laquelle est plongée l'Europe.
Caricature de Faizant sur la crise de la chaise vide (14 juillet 1965)
Image«Visiteurs attendus. Spaak, Luns, Fanfani, G. Ball. Tenez, Couve, je vous ai préparé des notes que vous pourrez consulter au cours de vos entretiens. Non. Et Non!» Le 14 juillet 1965, dans le cadre des négociations pour solutionner la crise de la chaise vide, le caricaturiste français Jacques Faizant illustre l’intransigeance du général de Gaulle à l’égard de ses partenaires européens et américains. La marge de manœuvre de Maurice Couve de Murville, ministre français des Affaires étrangères, semble assez restreinte, au vu des directives du président de Gaulle (à droite).
Caricature d’Hartung sur les dissensions franco-allemandes sur l'Europe (28 janvier 1966)
Image«CEE – Le chat de la mésentente à Bruxelles. Permettra-t-il de rejouer au Luxembourg?» Le 28 janvier 1966, à l’occasion du Conseil européen extraordinaire à Luxembourg, le caricaturiste allemand Wilhelm Hartung illustre les difficiles négociations pour trouver une solution à la crise de la chaise vide, qui paralyse depuis six mois le fonctionnement de la Communauté. Un compromis politique est-il possible, afin de clore l'épreuve de force engagée entre la France et ses cinq partenaires européens? De plus, les relations entre le général de Gaulle (à droite) et le chancelier fédéral Erhard (à gauche) vont-elles enfin s’améliorer, car depuis l’arrivée de Ludwig Erhard au poste de chancelier, les rapports entre les deux dirigeants se sont nettement refroidis.
Caricature sur le compromis de Luxembourg (1er février 1966)
Image"Ah, enfin libre !" Le 1er février 1966, le quotidien socialiste autrichien Arbeiter-Zeitung illustre le compromis de Luxembourg qui met un terme à la crise de la chaise vide et à la paralysie de la Communauté économique européenne (CEE) suite au boycott temporaire de la France.
—— 3)… Mais affirmation du couple franco-allemand comme moteur de la construction européenne
Caricature de Lang sur la France et l'Allemagne face à la construction de l'Europe (24 mai 1961)
Image«Pour le Grand Prix d'Europe. Le champion de Gaulle: “Il faut d’abord pousser, mon ami, ensuite sauter dans la voiture.”» Le 24 mai 1961, le caricaturiste allemand Ernst Maria Lang ironise sur les conceptions du général de Gaulle en matière d'union politique européenne et sur le rôle attribué au chancelier Adenauer dans le projet français. Le général de Gaulle est un fervent partisan d'une Europe des États souverains qui graviterait autour d'un noyau central franco-allemand. À ceci près que le général de Gaulle se réserve le rôle de leader (c'est lui qui tient le volant du bolide «France»), tandis que le chancelier allemand sous les traits d'un mécanicien, enveloppé par les gaz d’échappement, a la tache ingrate de pousser le véhicule pour qu'il démarre.
Caricature de Faizant sur le traité de l'Élysée (23 janvier 1963)
Image«Voilà une bonne chose de faite! Je l'ai nommé inspecteur général d'administration en mission extraordinaire dans nos provinces pacifiées d'Allemagne». Le 23 janvier 1963, malgré la signature du traité de l'Élysée, le caricaturiste français Jacques Faizant ironise sur la conception très gaullienne des relations internationales et sur le sort réservé au pacte passé avec le partenaire allemand. En effet, le général de Gaulle veut rendre à la France sa place dans le monde en lui donnant les moyens d'une politique d'indépendance et de grandeur qui passe par un rééquilibrage des rapports avec les États-Unis et un refus de toute idée d’une Europe supranationale. Le rôle quelque peu ingrat qui échoie donc au chancelier fédéral Adenauer, semble irriter ce dernier. De gauche à droite : Georges Pompidou, Premier ministre et Marianne, figure allégorique de la République française sont informés des suites du traité de l'Élysée par le président de Gaulle, tandis que le chancelier Adenauer quitte le palais présidentiel pour retourner en RFA.
— C. Les avancées de l'Europe politique : de lents approfondissements (1969-1992)
—— 1) les années 1970 : l'Europe des 9, des progrès politiques modestes
Caricature de Faizant sur l'adhésion britannique aux CE (29 octobre 1971)
ImagePubliée dans le quotidien français Le Figaro, cette caricature de Faizant dépeint les efforts consentis par les six pays fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE) pour faciliter l'adhésion de la Grande-Bretagne au Marché commun.
De Gaulle se retire du pouvoir en 1969 ; cela permet aux 6 de décider l'approfondissement de la CEE et son élargissement à la Grande-Bretagne, l'Irlande et au Danemark en 1973.
Caricature de Behrendt sur la demande de renégociation britannique (1974)
Image"Vous voulez de nouveau descendre?" En 1974, les États membres des Communautés européennes s'inquiètent de la décision de Harold Wilson, Premier ministre britannique, de remettre en question les conditions d'adhésion du Royaume-Uni aux Communautés.
Caricature d'Haitzinger sur la tentative du tandem Schmidt-Giscard pour relancer la construction européenne (4 septembre 1974)
Image"N'es ce pas le même endroit, où nous sommes descendus!?" Le 4 septembre 1974, le caricaturiste allemand Horst Haitzinger illustre la tentative conjointe du président français Valéry Giscard d'Estaing et du chancelier fédéral Helmut Schmidt pour relancer le moteur de la construction européenne. Dans les cieux, deux anges, le général de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer, les pères du traité de l’Élysée de 1963, observent avec attention les efforts du nouveau tandem franco-allemand pour faire avancer l'Europe.
En 1974, le conseil européen est créé ; il fonctionne sur le mode intergouvernemental, doit se réunir au moins deux fois par an pour régler les questions les plus importantes et fixer les gdes orientations ; il est chargé de faire entendre « la voix de l'Europe » ; c'est le lieu d'impulsion de la construction européenne.
Caricature de Trez sur l'action du couple franco-allemand en faveur de l'Europe (14 février 1976)
Image«Une cuillerée pour Valéry… Une cuillerée pour Helmut…». Le 14 février 1976, à l’issue du sommet franco-allemand de Nice, le caricaturiste français Alain Tredez illustre l’étroite collaboration entre le président Giscard (à gauche) et le chancelier fédéral Schmidt (à droite) pour que l’Europe affirme son rôle politique sur la scène internationale. Afin de palier à cette absence de capacité politique, les deux dirigeants, tels deux parents donnant à manger à un enfant assis sur une chaise haute, veillent à la croissance et maturation de la petite et jeune «Europe».
Caricature de Behrendt sur l'unification européenne (29 mars 1977)
ImageLe 29 mars 1977, le caricaturiste Fritz Behrendt figure dans les colonnes du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung l'Europe des Neuf comme "L'Europe en route" handicapée par une succession de crises gouvernementales et de dissensions internes.
Caricature de Hanel sur les difficultés de la coopération politique européenne (1978)
ImageEn 1978, face à la toute puissance des États-Unis, de l'Union soviétique, de la Chine et des pays arabes exportateurs de pétrole, le caricaturiste allemand Hanel ironise sur les lenteurs de l'intégration politique en Europe.
Caricature d'Haitzinger sur le Parlement européen (Janvier 1979)
Image"La photo de mariage de l'année". En janvier 1979, dans la perspective des premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct, le caricaturiste Horst Haitzinger ironise sur le manque de pouvoirs et de compétences de l'assemblée.
Le Parlement est renforcé (en contrepartie du conseil eur qui est une concession faite à l'Eur des Etats) : le CEE se dote ds les années 1970 de ressources propres et le budget est contrôlé par le Parlement dont les pouvoirs s'accroissent donc ; du coup les 9 décident de son élection à partir de 1979 au SUD pr un mandat de 5 ans. Ms il n'a tjs pas de compétences législatives et ses pouvoirs restent qd même limités.
—— 2) les années 1980 : l'Europe des 12, le blocage britannique et la relance par l'Acte unique
Caricature de Behrendt sur l'élargissement de la CEE vers le Sud (1980)
Image"Les autostoppeurs..." En 1980, le caricaturiste Fritz Behrendt illustre le futur élargissement de l'Europe communautaire à la Grèce, à l'Espagne et au Portugal.
Caricature de Behrendt sur la contribution britannique au budget communautaire (1980)
Image"Un geste pour l'Europe." En 1980, le caricaturiste Behrendt fait part de l'exaspération des Britanniques quant à leur contribution financière au budget communautaire.
Caricature de Geisen sur la contribution britannique au budget communautaire européenne (Août 1982)
Image"Je crains, Gentlemen, que vous soyez obligés à l'avenir de faire cuire le gâteau-CE sans moi !" En août 1982, 25 ans après la création de la Communauté économique européenne, le caricaturiste Hans Geisen dresse un portait peu idyllique de l'Europe des Dix et pointe l'attitude intransigeante de Margaret Thatcher, Premier ministre du Royaume-Uni, sur la contribution britannique au budget communautaire.
Caricature de Hanel sur le financement du budget européen: le Conseil européen de Stuttgart (20 juin 1983)
Image«Sommet de Stuttgart. Économies-CE». Le 20 juin 1983, à l’occasion du sommet européen de Stuttgart, qui se déroule sous la présidence du chancelier fédéral Helmut Kohl, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre les difficiles négociations sur le financement du budget communautaire européen et plus particulièrement sur la réduction de la contribution budgétaire britannique. Le chancelier Kohl (assis sur la tirelire), soucieux de débloquer la situation, a vivement insisté auprès de ses collègues, notamment le président François Mitterrand pour qu'au moins en partie, satisfaction soit donnée au Premier ministre britannique Margaret Thatcher.
Caricature de Faizant sur les difficiles négociations autour de la contribution britannique au budget communautaire (20 mars 1984)
Image«Bruxelles – Tournis des Dix Nations. C'est foutu, Helmut! Elle amène l'arbitre de France-Écosse!» Le 20 mars 1984, le caricaturiste français Jacques Faizant ironise sur les difficiles négociations avec Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, qui risque d’être intraitable, quant à la question de la contribution du Royaume-Uni au budget communautaire. Le président français François Mitterrand fait part de ses craintes au partenaire allemand, le chancelier fédéral Helmut Kohl. Pour renforcer l’idée de négociations très tendues, le caricaturiste dresse un parallèle entre le monde sportif et le monde politique. Le 17 mars à Murrayfield, lors du dernier jour du tournoi de rugby des Cinq Nations, l’Écosse bat la France et remporte le deuxième Grand Chelem de son histoire. Les Français critiquèrent vivement l’arbitrage du Gallois Winston Jones (à gauche).
Fortes oppositions de M. Thatcher qui souhaite une Europe des Etats et obtient en 1984 que la contribution britannique au budget européen n'excède pas ce que le pays reçoit en retour, refusant ainsi le principe de solidarité financière au sein de la CEE.
Caricature de Plantu sur le projet franco-allemand d'union européenne (29 juin 1985)
Image«On a une super-idée: et si on construisait l'Europe!» Le 29 juin 1985, le caricaturiste français Plantu ironise sur le projet de traité d’union européenne mis au point par le président français François Mitterrand (à gauche) et le chancelier allemand Helmut Kohl (à droite) et présenté à leurs partenaires européens lors du Conseil européen de Milan. Ces derniers semblent dubitatifs face à la proposition franco-allemande.
Caricature de Plantu sur l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans les Communautés européennes (1er janvier 1986)
ImageLe caricaturiste français Plantu ironise sur l'adhésion de l'Espagne et du Portugal dans la CEE qui, le 1er janvier 1986, passe de 10 à 12 membres.
L'Europe des démocraties : La CEE s'élargit vers le Sud (Grèce en 1981, Esp et Port en 1986). Ces pays consolident ainsi leur ancrage ds la démocratie après la chute des régimes dictatoriaux.
Caricature de Hanel sur l'Acte unique européen (18 février 1986)
ImageLa signature de l'Acte unique européen (AUE), le 17 février 1986 à Luxembourg, n'est qu'un demi-succès pour le caricaturiste allemand Walter Hanel. La réforme souhaitée par Communautés européennes ne va pas assez loin et de nombreux pays expriment leur déception face au contenu insuffisant de l’AUE. Il faut également attendre le 28 février 1986, pour que le Danemark, l'Italie et la Grèce signent à leur tour l'AUE à La Haye.
L'Acte unique européen réunit en février 1986 ds un même traité l'approfondissement politique et économique de l'Europe (proposé par le français Jacques Delors (président de la commission).
Cet Acte unique programme la réalisation d'un grand Marché unique pr 1993 ; instaure la majorité qualifiée au conseil pr les décisions concernant le marché intérieur ; renforce les pouvoirs du parlement européen ; prévoit une coopération accrue en matière de politique étrangère.
La contribution de l'Acte unique à la construction politique est dc importante.
Cet Acte unique programme la réalisation d'un grand Marché unique pr 1993 ; instaure la majorité qualifiée au conseil pr les décisions concernant le marché intérieur ; renforce les pouvoirs du parlement européen ; prévoit une coopération accrue en matière de politique étrangère.
La contribution de l'Acte unique à la construction politique est dc importante.
Caricature de Pancho sur les conséquences d'une possible réunification allemande (14 octobre 1989)
Image«Rassurez-vous, tout va continuer comme avant!...» Le 14 octobre 1989, le caricaturiste Pancho illustre les craintes du président français Mitterrand face à la possibilité d’une réunification de l’Allemagne et d’un retour de l’hégémonisme allemand en Europe. Malgré les bonnes relations entre Paris et Bonn, le président Mitterrand (à gauche) ne semble pas rassuré face aux propos tenus par le chancelier Kohl, qui lui tient la main et dont la taille démesurée est celle d’un géant. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le mur de Berlin tombe devant les caméras du monde et un an plus tard, le 3 octobre 1990, l’Allemagne célèbre sa réunification.
Caricature de Plantu sur la Convention d'application de l'accord de Schengen (Juin 1991)
ImageEn juin 1991, le caricaturiste français Plantu illustre les conséquences de la signature de la convention d'application de l'accord de Schengen qui définit les conditions d'application de la libre circulation des personnes entre la République fédérale d'Allemagne (RFA), la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas et qui tend à la suppression graduelle des contrôles aux frontières communes des États signataires.
Accords Schengen signés en 1985 par cinq des membres de la CEE soit la RFA, la France et les pays du Benelux, ces accords sont la première étape de la création de l'espace Schengen. Présentés comme un « laboratoire de l'Europe », leur objectif est de parvenir à une suppression graduelle des contrôles à leurs frontières communes compensée par une surveillance plus efficace de leurs frontières extérieures.
—— 3) la naissance de l'UE suite au traité de Maastricht : vers une union politique et économique
Le traité de Maastricht : en février 1992, l'UE est créée marquant ainsi un recul des souverainetés nationales et confirmant l'évolution vers une logique supranationale.
Le traité regroupe 3 piliers (supprimés par le traité de Lisbonne)
•la communauté européenne tjs ancrée sur l'établissement d'un Marché unique et la création d'une monnaie unique ; cela relance le processus d'union économique et monétaire.
•une PESC (politique étrangère et de sécurité commune). Défense européenne ne signifie pas défense collective des pays européens contre une agression extérieure (OTAN pour cela) mais gestion des conflits hors UE (EUFOR au Congo en 2006, EUFOR en Bosnie en 2004)
•une coopération politique et judiciaire qui donnent à l'UE une dimension politique inédite.
Une banque centrale est créée ; une citoyenneté européenne est instituée ; le Parlement est doté de nvx pouvoirs notamment législatifs ; le vote à la majorité qualifiée continue de progresser au conseil pr faciliter les décisions.
Caricature de Hanel sur le référendum français pour la ratification du traité de Maastricht (5 septembre 1992)
ImageLe 5 septembre 1992, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre les enjeux du référendum populaire organisé le même mois en France pour la ratification du traité de Maastricht. L’électeur français semble porter à lui seul l'avenir du processus d'intégration européenne. Le couple franco-allemand Mitterrand-Kohl, ainsi que les autres partenaires européens agrippés au taureau, s’inquiètent de l'issue incertaine du vote français. La victoire du non serait un coup dur pour l'avenir de l'Europe.
Caricature de Hanel sur le référendum français pour la ratification du traité de Maastricht (Septembre 1992)
ImageEn septembre 1992, le caricaturiste allemand Hanel illustre la courte victoire du "oui" (par 51,04 %) lors du référendum populaire organisé le même mois en France pour la ratification du traité de Maastricht.
Une ratification difficile : seulement 51,04% de Oui en France lors du référendum en septembre 1992 (car traité jugé trop fédéraliste et CEE jugée responsable des difficultés économiques et de la hausse du chômage) ; 1er référendum danois = Non puis Oui au 2nd vote en 1993.
Les trois piliers de l'Union européenne (Maastricht, 7 février 1992)
SchémaLe traité signé le 7 février 1992 à Maastricht jette les bases d'une nouvelle architecture européenne. Il établit une " Union européenne " qui réunit en son sein tant les trois Communautés européennes que deux domaines de coopération politique entre leurs États membres (la PESC et la JAI). Le but est de permettre le développement futur de ces trois éléments dans un cadre unifié. Cette nouvelle architecture est communément représentée en forme de temple grec à trois piliers: le pilier communautaire à caractère supranational et les deuxième et troisième piliers à caractère intergouvernemental.
III. Une Europe politique toujours en chantier depuis 1992
Caricature de Pancho sur la communauté internationale face à la guerre en ex-Yougoslavie (8 janvier 1993)
Image«Ici le répondeur automatique de Slobodan Milosevic. Laissez-moi votre menace après le bip sonore. Merci.» Le 8 janvier 1993, le caricaturiste Pancho illustre l’impuissance de la communauté internationale face au conflit meurtrier en ex-Yougoslavie. Les négociations avec Slobodan Milosevic, président de la République de Serbie, pour faire cesser les hostilités sont un échec. De gauche à droite: le président américain Georges Bush, le chancelier allemand Helmut Kohl, le président français François Mitterrand et le Premier ministre britannique John Major.
— A. Un élargissement sans précédent et ses enjeux…
—— 1) de l'Europe des 12 à l'Europe des 28
Caricature de Behrendt sur l'élargissement de l'UE (1993)
Image"Maman !" En 1993, le caricaturiste allemand Behrendt illustre la position difficile dans laquelle se trouve l'Union européenne confrontée aux nombreuses demandes d'adhésion émanant des pays d'Europe centrale et orientale (PECO).
Caricature d'Haitzinger sur les conditions nécessaires pour l'adoption d'une monnaie unique (26 mars 1998)
Image"Bienvenue !" Le 26 mars 1998, le caricaturiste Horst Haitzinger ironise sur les retards accumulés par certains États membres de l'Union européenne dans la préparation de la deuxième phase de l'Union économique et monétaire (UEM).
Caricature de Hanel sur le nouveau poids de l'Allemagne sur la scène internationale (25 mars 1994)
Image«Répartition du poids». Le 25 mars 1994, dix ans après que le chancelier fédéral Helmut Kohl et le président français François Mitterrand, unissent fraternellement leurs mains en septembre 1984 à Verdun, le caricaturiste allemand Walter Hanel illustre le changement du rapport de force au sein du couple franco-allemand. Si en 1984, ce rapport de force se fait au bénéfice de la France (à gauche, François Mitterrand dépasse en taille un petit chancelier Kohl), les choses ont bien évolué en 1994. L’Allemagne unifiée, puissance économique, a supplanté le partenaire français au sein du tandem franco-allemand et affirmé son rôle sur la scène internationale, notamment en vue de l’élargissement de l’UE à l’Autriche et aux pays scandinaves, ainsi que dans le dialogue avec la Fédération de Russie dirigée par Boris Eltsine.
Caricature d'Haitzinger sur l'Eurocorps (Juillet 1994)
Image"Soucieux de faire bonne impression: Soldats allemands de l'Eurocorps sur les Champs-Élysées". En juillet 1994, le caricaturiste Horst Haitzinger évoque à sa manière la participation, le 14 juillet, de soldats allemands au défilé de la fête nationale française sur les Champs-Élysées à Paris.
Caricature de Hanel sur le nouvel élargissement de l'UE (2000)
ImageEn 2000, le caricaturiste allemand Hanel illustre la longue marche des pays d'Europe centrale et orientale (PECO) sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne.
En 1995 : l'Autriche, la Suède et la Finlande entrent ds l'UE ; ils sont rejoints en 2004 par 10 nvx Etats (d'anciens pays socialistes + Chypre et Malte) ; puis en 2007 par la Roumanie et la Bulgarie.
Le passage de 17 Etats membres à 27 oblige l'UE à repenser son mode de fonctionnement, ses politiques et son financement. Ex : il faut redéfinir le mécanisme de vote au conseil des ministres.
Le passage de 17 Etats membres à 27 oblige l'UE à repenser son mode de fonctionnement, ses politiques et son financement. Ex : il faut redéfinir le mécanisme de vote au conseil des ministres.
Caricature de Matuska sur le cinquième élargissement de l'UE (2004)
ImageEn 2004, le caricaturiste tchèque Pavel Matuska ironise sur la capacité de l'Union européenne à bien gérer l'adhésion de dix nouveaux pays portant à vingt-cinq le nombre de ses États membres.
—— 2) la question des frontières de l'Europe
Caricature de Hanel sur la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE (2004)
Image"N'aie pas peur, ce ne sont pas les Turcs. Ce ne sont que la lune et l'étoile du soir". En 2004, le caricaturiste allemand Hanel illustre les craintes d'une partie de l'opinion publique européenne face à l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
L'élargissement pose la question des limites de l'Europe qui n'ont tjs pas été définies. Par ex, l'adhésion éventuelle de la Turquie divise l'opinion publique et les classes politiques. Les partisans de cette entrée estiment qu'elle constitue un atout géopolitique majeur ds les relations avec le Moyen-Orient et une chance pr les économies européennes tandis que les opposants à ce projet mettent en avant le non respect des droits de l'Homme et les différences culturelles pr justifier leur refus.
L'identité européenne de plus est difficile à définir car il ya des différences de traditions politiques, culturelles et économiques entre les Etats. Certains craignent que les élargissements ne nuisent à la cohésion de l'UE et à son fonctionnement institutionnel. Avec des Etats membres de + en + nombreux, l'Eur doit repenser son fonctionnement sous peine de paralysie.
L'identité européenne de plus est difficile à définir car il ya des différences de traditions politiques, culturelles et économiques entre les Etats. Certains craignent que les élargissements ne nuisent à la cohésion de l'UE et à son fonctionnement institutionnel. Avec des Etats membres de + en + nombreux, l'Eur doit repenser son fonctionnement sous peine de paralysie.
Caricature de Plantu sur la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE (7 octobre 2005)
ImageLe 7 octobre 2005, le caricaturiste français Plantu illustre les nombreux obstacles qui jalonnent le chemin menant à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne, notamment la question de la reconnaissance par la Turquie du génocide arménien en 1915 et la question de Chypre.
— B. …qui rend indispensable des réformes institutionnelles
—— 1) la difficile adaptation des institutions…
Caricature de Plantu sur le pacte de stabilité et de croissance (15 décembre 1996)
Image«Pacte de stabilité. – “Arrête Helmut! Ça va te filer des crampes!”» Le 15 décembre 1996, à l'issue du sommet européen de Dublin, le caricaturiste français Plantu illustre les difficiles négociations entre le président Jacques Chirac (à gauche) et le chancelier allemand Helmut Kohl (à droite) sur les derniers détails du pacte de stabilité et de croissance. Adopté par les quinze chefs d'état ou de gouvernement, le pacte de stabilité et de croissance fixe les règles de discipline budgétaire que doivent observer les pays de la zone euro, après l'entrée en vigueur de la monnaie unique en janvier 1999. Le chancelier Kohl, tel Moïse au mont Sinaï, brandit la table qui édicte les règles du pacte de stabilité pour bien en affirmer l'importance.
Caricature de Stuttmann sur les lenteurs de la réforme institutionnelle de l'UE (26 mai 1997)
Image«Réforme UE. Les 15 pédales de frein fonctionnent parfaitement… mais où, pour l'amour du ciel, se trouve l’accélérateur ?!!» Le 26 mai 1997, le caricaturiste allemand Klauss Stuttmann ironise sur les lenteurs et blocages de la réforme de l’Union européenne. Pour le Premier ministre britannique Tony Blair, l’Europe des 15 est en panne et n’avance plus, au grand désespoir du couple franco-allemand qui se veut le moteur de la construction européenne. Au premier rang, le chancelier allemand Helmut Kohl et le président français Jacques Chirac font grise mine.
L'Europe s'étant élargie, les institutions doivent s'adapter (surtout que mode intergouvernemental déjà fréquemment bloqué à 12 et perspective d'élargissement important en 2004). Mais les divisions lors des négociations ne permettent que des avancées limitées pour les traités d'Amsterdam (1997) et Nice (2001).
Caricature d'Haitzinger sur le Conseil européen de Nice (8 décembre 2000)
Image"Garage de réparations Nice". Le 8 décembre 2000, à l'occasion du Conseil européen de Nice, le caricaturiste Horst Haitzinger évoque les difficultés qu'éprouve l'Union européenne à faire face à ses futurs défis politiques et institutionnels.
Caricature de Mohr sur les débats concernant la pondération des voix lors du Conseil européen de Bruxelles (13 décembre 2003)
Image"La pondération des voix". Le 13 décembre 2003, le Conseil européen de Bruxelles se trouve dans l'incapacité de trouver un accord sur une future Constitution pour l'Europe. Le caricaturiste allemand Mohr illustre l'intransigeance de l'Espagne et de la Pologne concernant la réforme du système de vote à majorité qualifiée et du mécanisme de pondération des voix. Cette situation provoque l'agacement du couple franco-allemand et du président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing.
Caricature de Plantu sur le couple franco-allemand et la question du traité constitutionnel européen (27 avril 2005)
Image«Je vous rappelle que le Pape est allemand! On s'en tape! Il plaisante, il plaisante!». Le 27 avril 2005, au lendemain du Conseil des ministres franco-allemand à Paris, le caricaturiste français Plantu ironise sur le soutien apporté par le chancelier Gerhard Schröder (au milieu) au président Jacques Chirac (à droite), pour essayer de convaincre les électeurs français de se prononcer en faveur du traité constitutionnel européen. Malgré le soutien du partenaire allemand, le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe du 29 mai 2005, se solde par la victoire des partisans du non.
Caricature de Plantu sur le refus de la France de ratifier le traité constitutionnel européen (2005)
ImageLe 29 mai 2005, le référendum organisé en France pour la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe aboutit à la victoire des partisans du "non". Le caricaturiste Plantu illustre les conséquences du vote français sur l'avenir du processus de ratification du traité constitutionnel européen et ironise sur les vifs débats au sein de l'opinion publique à l'égard de la question européenne.
Caricature de Schneider sur le "non" français et néerlandais au référendum sur le traité constitutionnel (2005)
ImageEn 2005, le caricaturiste luxembourgeois Schneider illustre le résultat négatif des référendums organisés en France et aux Pays-Bas sur la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe et insiste sur la crise de l'opinion publique à l'égard de l'Europe.
—— 2) … que cherche à résoudre le traité simplifié de Lisbonne (2007)
Caricature de Gottscheber sur le blocage de la réforme institutionnelle de l'UE (13 juin 2007)
Image«Réforme UE. La double stratégie polonaise». Le 13 juin 2007, le caricaturiste allemand Josef Gottscheber illustre le blocage du processus de réforme institutionnelle de l’Union européenne par la Pologne. Les frères Kaczynski, dont l’un est le président de la République de Pologne et l’autre Premier ministre, refusent catégoriquement tout système de vote à la majorité qualifiée, qui aurait à leurs yeux l'inconvénient de favoriser l'Allemagne. Une semaine avant le Conseil européen de Bruxelles des 21 et 22 juin, les autorités polonaises menacent d’apposer leur veto, si nécessaire, à l’ouverture d’une Conférence intergouvernementale (CIG) destinée à finaliser un «traité simplifié». La chancelière allemande Angela Merkel, sous les traits d’un chef de gare, et le président français Nicolas Sarkozy font part de leur agacement face à la stratégie d’obstruction des frères Kaczynski.
Caricature d'Haitzinger sur le couple Sarkozy-Merkel, moteur de l'intégration européenne (21 novembre 2009)
Image«Vraiment mignons!... et ils ne gâchent pas la vue sur l'essentiel!». Le 21 novembre 2009, le caricaturiste allemand Horst Haitzinger ironise sur le rôle qu’entend jouer le tandem franco-allemand sur la scène européenne et fustige les nominations controversées de Herman Van Rompuy au poste de président de l'Union européenne, et de Catherine Ashton Haut, comme représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. En choisissant des profils bas, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se réjouissent de la situation créée, car ils voient des nains en face d'eux qui, faute de charisme et de notoriété réelle, s’effacent totalement devant l’omniprésence du couple franco-allemand. Ce dernier contemple donc avec admiration les deux énormes autoportraits qui leur sont dédiés. À gauche, le président français Sarkozy apparaît sous les traits de l’empereur Napoléon, tandis que la chancelière allemande Merkel revêt les attributs de la grande Germania.
Caricature d'Ollis Marktplatz sur la mise en place du Fonds européen de stabilité financière (29 octobre 2011)
Image«FESF». Le 29 octobre 2011, le caricaturiste allemand Oliver Sebel illustre les efforts du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel pour arracher un accord sur la Grèce avec les banques privées. Deux jours auparavant, un sommet européen de la zone euro débouchait sur un ensemble de mesures pour résoudre la crise, dont l'effacement de 50 % de la dette grecque envers ses créanciers privés et le renforcement du Fonds européen de stabilité financière. Ce dernier voit sa capacité d'intervention portée à 1 000 milliards d’euros. L'un des mécanismes prévus consiste à créer un ou plusieurs fonds spéciaux destinés à attirer les investisseurs extérieurs privés ou publics, comme les pays émergents. De gauche à droite, les principaux leaders européens soutiennent l’initiative franco-allemande pour accéder au coffre-fort des banques privées: le Premier ministre grec Geórgios Papandréou, une perceuse à la main, accompagne Jean-Claude Juncker, chef de l’Eurogroupe poussant des bouteilles d'acétylène, tandis que Manuel Barroso, président de la Commission européenne, s’active autour d’un chalumeau.
— C. Mais l’Europe politique reste encore à construire
—— 1) un "nain" diplomatique et politique
La PESC permet le passage d'une simple coopération en matière de politique extérieure à une politique commune voire à une défense commune. Mais l'absence d'unité sur la scène internationale reste malgré tout flagrante. La PESC a du mal à parler d'une seule voix (cf guerre en Irak en 2003).
L'UE n'est pas une puissance militaire : l’Europe est protégée par les parapluies nucléaires américain, britannique et français ; elle dépend encore de l'OTAN pr sa défense ; n'a presque pas d'armée commune capable d'agir hors des frontières.
Elle n'est pas non plus une puissance diplomatique : l'influence du haut représentant pr les Affaires étrangères à l'ONU dépend de l'action de la France et du R-U.
UE représentée par le président de la Commission et du Conseil au sommet du G8 et UE représentée à l’OMC par le commissaire européen pour le commerce.
Caricature de Plantu sur la crise en Yougoslavie (Juillet 1991)
ImageEn juillet 1991, le caricaturiste français Plantu évoque l'impuissance de la diplomatie européenne face au conflit meurtrier dans les Balkans.
Caricature de Delize sur la crise de la dette au sein de la zone euro (16 mai 2012)
Image«Pas de crédit Herr Hollande. Pas plus pour la Grèce que pour la France.» Le 16 mai 2012, au lendemain de la première rencontre entre le président Hollande et la chancelière Merkel à Berlin, le caricaturiste français Delize illustre le souhait du président français de rouvrir les négociations sur le pacte européen de discipline budgétaire pour y ajouter des mesures de croissance. Le projet français se heurte à l'orthodoxie en matière monétaire défendue par la chancelière Merkel, qui refuse de mutualiser une partie de la dette par l’émission d’eurobonds et d'en faire baisser ainsi le coût par une économie d'échelle. Pour Merkel, les choses sont claires, pas question pour les Allemands de payer pour les pays dépensiers, que ce soit la Grèce ou la France.
Caricature de Plaßmann sur l'action du couple Merkel-Hollande en faveur de l'Europe (16 mai 2012)
Image«En avant, Europe. Ravi de vous connaître. Moi de même!» Le 16 mai 2012, le caricaturiste allemand Thomas Plaßmann illustre les divergences qui s’annoncent au sein du nouveau couple franco-allemand Hollande-Merkel concernant les questions européennes. Dès sa prise de fonction, le 15 mai, le nouveau président français rencontre la chancelière Angela Merkel à Berlin pour un premier échange de vues. Les points de discorde sont nombreux entre les deux chefs d’État, notamment par rapport au pacte budgétaire, que Paris souhaite renégocier.
Caricature d'Aurel sur les moyens pour lutter contre la crise de la zone euro (18 juillet 2012)
Image«On a dit à droite! Je mets juste mon clignotant à gauche...ça me rassure» Le 18 juillet 2012, dans le cadre des débats sur le projet de ratification du traité budgétaire européen, le caricaturiste français Aurélien Froment illustre les divergences au sein du couple franco-allemand sur les politiques à suivre pour lutter contre la crise au sein de la zone euro. Le président français François Hollande, chantre de la croissance en Europe s'oppose à la chancelière allemande Angela Merkel, défenseur d'une politique de rigueur économique. Ce traité, négocié en pleine crise financière et économique, pose le principe d'un retour à l'équilibre des finances publiques des États membres de la zone euro et impose des politiques de redressement contraignantes.
En 2011, la crise de l'euro pose la question de la cohérence des politiques économiques des pays de la zone euro. Pr certains, le fédéralisme serait une issue possible pr renforcer la cohésion, alors que les souverainistes, quant à eux, imaginent un retour aux monnaies nationales.
Caricature de Tomicek sur le 50e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée (23 janvier 2013)
Image«Voisinage étroit. À la continuation de notre bonne amitié!» Le 23 janvier 2013, dans le cadre des célébrations franco-allemandes du 50e anniversaire de la signature du traité de l’Élysée, le caricaturiste allemand Jürgen Tomicek illustre la situation peu enviable du tandem franco-allemand qui se trouve confronté aux dangers de la crise de la zone euro.
—— 2) L’euroscepticisme p 360-361
Le traité de Maastricht a institué une citoyenneté européenne. Les citoyens européens ont ainsi des droits européens garantis notamment par la Charte des droits fondamentaux de 2000, tels que les droits de circuler, de travailler, d'étudier...ds les Etats membres. Le renforcement du rôle du parlement et le traité de Lisbonne ont par ailleurs conforté le poids des citoyens ds l'union.
Malgré des symboles forts comme l'euro, l'identité européenne est encore balbutiante. Or l'unification passe d'abord par les populations elles-mêmes. Celles-ci semblent peu concernées et sont surtout préoccupées des pbs nationaux, alors que le droit européen -qui prime sur les droits nationaux- régit de + en + leur quotidien.
La libre circulation, les programmes Erasmus, la monnaie unique les symboles peuvent cependant encourager l'affirmation d'une identité européenne parmi les citoyens eur.
Caricature de Willem sur le sauvetage de la Grèce (4 novembre 2011)
Image«Au secours! – Lâche-moi! – T'es sauvé! – Quel ingrat...». Le 4 novembre 2011, le caricaturiste néerlandais Willem ironise sur la tentative de sauvetage de la Grèce par le couple franco-allemand. Face à l’ampleur de la crise de la dette publique grecque, la chancelière Angela Merkel (à gauche) et le président Sarkozy (à droite) sont déterminés à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, menacé par l'annonce surprise du Premier ministre grec, Georges Papandreou (le noyé), de le soumettre à un référendum national.