Le serpent


Le Serpent monétaire européen est créé par les Accords de Bâle du 10 avril 1972. Par cet accord, les gouverneurs des banques centrales réduisent la marge de fluctuation intra-communautaire. Alors que le tunnel prévoit une marge de fluctuation de 2,25 % de part et d'autre de la parité fixe, le serpent n'autorise plus qu'un écart instantané maximal de 2,25 % autour de la parité fixe. La marge est donc réduite de moitié par rapport à ce qui a été convenu au Smithsonian Institute de Washington le 18 décembre 1971. Le système prévoit l'intervention automatique des banques centrales européennes lorsque les limites maximales de fluctuation sont atteintes. L'unité de compte (UC), définie par rapport à l'or, remplace le dollar comme monnaie de compte dans la Communauté économique européenne (CEE).


Ainsi est créé le Serpent monétaire européen, qui évolue dans le tunnel international qui autorise toujours une variation maximale de 4,5 %. A défaut d'une union monétaire véritable, le serpent fait donc office de béquille créant une zone de stabilité relative face au désordre monétaire international.


Les trois futurs nouveaux membres de la Communauté (Grande-Bretagne, Irlande et Danemark) qui évoluent déjà dans le tunnel, entrent dans le système du serpent le 1er mai 1972 mais ils ne peuvent s'y maintenir longtemps puisqu'ils font l'objet de pressions spéculatives et se montrent incapables de tenir la marge étroite qu'impose le système. La livre sterling, la livre irlandaise et la couronne danoise se mettent à flotter. La Grande-Bretagne devra même sortir du tunnel en juin 1972.


Les tensions entre la France et l'Allemagne réapparaissent quand Karl Schiller exige que la France continue à soutenir le dollar. Déjà fortement critiqué après avoir proposé le flottement concerté des monnaies européennes, les contestations sont cette fois tellement nombreuses que le ministre allemand de l'Économie est contraint à la démission en juillet 1972.

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