En juillet 1954, le quotidien allemand Die Welt analyse les tensions qui divisent la France et ses protectorats du Maghreb et s'interroge sur la possibilité d'une nouvelle guerre d'indépendance au Maroc et en Tunisie.
En octobre 1950, le Parti indépendantiste marocain l'Istiqlāl publie un communiqué dans lequel il dénonce la répression policière à l'égard de ses membres et appelle le peuple du Maroc à faire preuve de maturité politique et à ne pas répondre aux provocations qu'elles attribuent aux milieux colonialistes français qui, à ses yeux, souhaitent freiner la marche vers l'indépendance du pays.
Le 16 novembre 1950, le Parti indépendantiste marocain l'Istiqlāl souligne l'importance d'abroger le protectorat français sur le Maroc et se félicite de l'action du sultan Sidi Mohammed ben Youssef qui vient de demander officiellement l'abrogation du traité de Fès de 1912. L'Istiqlāl voit dans le protectorat une subordination du peuple marocain sur le plan politique, économique et social, qui s'accompagne d'une privation de libertés, de censure et de répression policière.
Le 30 mars 1953, Abdelkader Benjelloun, secrétaire par intérim du Parti démocratique de l’indépendance (PDI) adresse une lettre au général Augustin Guillaume, résident général de la République française au Maroc, dans laquelle il insiste sur les racines du fort sentiment national marocain, dénonce la répression des autorités françaises à l'encontre de nombreux Marocains et fustige les injustices du régime actuel de protectorat français sur le pays.
Le 14 juillet 1953, à l'occasion de la fête nationale française, le sultan du Maroc Sidi Mohammed ben Youssef adresse une lettre au président de la République française, dans laquelle il rappelle les liens historiques forts qui unissent les deux pays et souligne son souhait de voir le peuple marocain connaître la liberté et la justice. Le sultan souhaite qu’un plan de réformes soit mis à l'étude pour faire évoluer le Maroc dans le respect des droits réciproques.
Le 28 septembre 1954, Mohamed Hassan Ouazzani, secrétaire général du Parti démocratique de l'indépendance (PDI) pour le Maroc, fait état des divergences qui existent entre les conceptions marocaines et françaises autour de l'avenir du protectorat de la France sur le Maroc.
Le 8 novembre 1954, le Parti communiste marocain (PCM), dans un appel lancé au peuple marocain, dénonce l'échec de la politique du gouvernement français de Pierre Mendès France et de Francis Lacoste, résident général au Maroc. Le PCM appelle tous les nationalistes à consolider leur union au sein d'un front national afin de lutter ensemble pour l'indépendance du pays et il souligne l'importance de la reconnaissance de la souveraineté du peuple marocain à gérer ses propres affaires.
Le 19 octobre 1954, le Parti démocratique de l'indépendance (PDI) dresse un état des lieux des négociations franco-marocaines autour de l’avenir du régime de protectorat au Maroc et livre son point de vue pour dénouer la crise. Le PDI estime qu'il faille tenir compte de la volonté du peuple marocain de recouvrir son indépendance, tout en garantissant les intérêts légitimes de la France et de ses ressortissants au Maroc.
L'Union pour la présence française qui lutte pour le maintien du protectorat au Maroc diffuse un tract qui appelle les Français et Européens du Maroc à s'unir pour la sauvegarde du pays et barrer la route à la trahison que représente l’indépendance du Maroc.
Dans un appel lancé à tous les Français du Maroc, le mouvement Conscience française, qui regroupe les partisans européens d'une indépendance jugée par beaucoup comme légitime et inévitable, souligne le principe inéluctable de l'indépendance du Maroc et insiste sur le devoir qui est celui de la France d'accompagner et de seconder, sans aucune arrière-pensée, les Marocains sur la voie de la construction d'un État moderne et indépendant.
En février 1955, l'Union pour la présence française, mouvement regroupant les défenseusr du protectorat français au Maroc, publie une déclaration dans laquelle elle insiste sur le rôle positif de la France au Maroc et dénonce ceux qui accusent la France d'y mener une politique colonialiste.
Le 17 juin 1955, Pierre Reveillaud, président du Parti républicain radical et radical-socialiste adresse une lettre à Edgar Faure, président du Conseil des ministres, dans laquelle il fait part de l'émotion de la population française au Maroc face aux menaces d'expulsion de certains Français du pays. Tout en protestant contre ces mesures, Pierre Reveillaud dénonce la politique des gouvernements successifs à l'encontre du Maroc et souligne l'engagement des Français du pays pour le rapprochement des divers éléments de la population.
Le 27 septembre 1955, le Comité national pour la solution du problème franco-marocain dénonce ceux qui essaient de saboter les efforts pour ramener le calme au Maroc et appelle les ministres, parlementaires et tous les Français à lutter pour faire renaître l'amitié entre le peuple marocain et français.
Le 16 novembre 1955, après deux ans d'exil à Madagascar, le sultan Sidi Mohammed ben Youssef connaît un retour triomphal au Maroc et retrouve son pays et son peuple. L'indépendance du Maroc est officiellement proclamée le 2 mars 1956.
Le 16 novembre 1955, le nouveau résident général français au Maroc André Louis Dubois prononce une allocution au palais impérial, en présence du sultan Sidi Mohammed ben Youssef, qui vient de faire son retour triomphal au Maroc. Le résident général souligne la volonté du gouvernement français de conduire le Maroc au statut d'État indépendant.
En novembre 1955, la direction générale de l’Intérieur de la résidence générale française à Rabat analyse la situation politique au Maroc après le retour triomphal du sultan Sidi Mohammed ben Youssef.
En décembre 1955, à l'occasion du congrès extraordinaire du Parti de l'Istiqlāl, Abderrahim Bouabid, membre du comité exécutif, expose le plan d'action du parti en faveur de l'indépendance du Maroc et revient sur les origines du mouvement national marocain.
Le 4 mars 1956, commentant l'indépendance du Maroc, le quotidien italien Il nuovo Corriere della Sera met en lumière la position de la France quant au processus de décolonisation en Afrique du Nord.
Le 6 mars 1956, le sultan du Maroc Mohammed V (Sidi Mohammed ben Youssef) fait son entrée dans le palais royal après son retour de Paris où il a présidé la première phase des négociations franco-marocaines, organisées après la proclamation de l'indépendance du Maroc le 2 mars 1956.
Suite à l'indépendance du Maroc le 2 mars 1956, la direction générale des Affaires marocaines et tunisiennes du ministère français des Affaires étrangères s'inquiète, du régime d'établissement des Français du Maroc et expose la position du gouvernement français à l'égard d'une future convention devant régler ce régime d'établissement.
Le 1er novembre 1945, Azzedine Azzouz, délégué tunisien au Congrès mondial de la jeunesse à Londres, retrace l'historique de la situation politique de la Tunisie. Lors de son intervention, il fustige avec force le colonialisme français et appelle son auditoire à agir auprès de leurs gouvernements respectifs pour faire cesser le colonialisme et l’impérialisme.
Le 10 juin 1950, suite aux revendications d’indépendance de la Tunisie, le quotidien français Le Monde revient sur les origines du protectorat français en Tunisie.
Le 12 juin 1950, suite aux revendications d’indépendance de la Tunisie, le quotidien français Le Monde analyse le système gouvernemental de la Tunisie ainsi que son évolution après l’arrivée des Français.
En janvier 1952, un appel est lancé par des Français résidant en Tunisie, en vue de la création d'un mouvement d'opinion pour une libre coopération franco-tunisienne, afin de préparer la voie d'une loyale entente entre la France et une Tunisie libérée du colonialisme. Ce mouvement souhaite, entre autres, que s'établisse une coopération confiante entre Français et Tunisiens, dans le respect absolu de l’indépendance tunisienne.
Le secrétariat général de la Fédération tunisienne du Parti socialiste-SFIO lance un appel au calme suite aux événements tragiques qui secouent le pays et demande que le cercle vicieux de la méfiance et des tensions entre communautés soit brisé et que le dialogue soit renoué. Il appartient ainsi à la France de s'engager la première dans la voie de l'apaisement par des gestes importants à l'égard de la Tunisie.
Le 5 février 1952, Son Altesse le Bey de Tunisie adresse une lettre à Jean de Hauteclocque, résident général de France à Tunis, dans laquelle il souligne l'extrême sévérité et la disproportion des mesures de répression des autorités françaises dans le pays, qui portent atteintes à la sécurité des personnes et des biens ainsi qu'à l'exercice de la souveraineté tunisienne. Depuis le début de l'année 1952, le pays fait face à une grave crise politique, doublée d'affrontements sanglants entre les partisans de l'indépendance et l'armée française.
Le 2 décembre 1952, Maurice Labi, membre du bureau national des Jeunesses socialistes à Paris, transmet à Élie Cohen-Hadria, secrétaire général de la Fédération socialiste SFIO de Tunisie, un rapport dans lequel il évoque la gravité de la situation et le climat de tension en Tunisie entre les partisans de l'indépendance et les défenseurs du protectorat français. Il évoque notamment les réformes qui pourraient sortir le pays de l'impasse et le faire évoluer vers son autonomie interne.
Le 11 août 1953, Jean de Hauteclocque, résident général de France en Tunisie, adresse une lettre à Georges Bidault, ministre français des Affaires étrangères, dans laquelle il fait le point sur la situation inquiétante qui persiste en Tunisie. Il condamne notamment les actions du Néo-Destour et invite le gouvernement français à continuer à mener une politique de fermeté contre tout mouvement nationaliste et indépendantiste.
Le 19 août 1954, de jeunes hommes manifestent leur joie dans les rues de Tunis et agitent une banderole de reconnaissance vis-à-vis du leader indépendantiste Habib Bourguiba et de Pierre Mendès France, président du Conseil français, qui a déclaré la Tunisie autonome le 31 juillet 1954.
Dans une note du 17 mai 1955 adressée aux États arabes, le secrétaire général du Néo-Destour Salah Ben Youssef s'oppose ouvertement au protocole d’accord conclu le 21 avril 1955 entre les gouvernements tunisien et français. Selon Ben Youssef, ce protocole qui doit conduire aux conventions d'autonomie interne de la Tunisie, constitue une atteinte à la cause de l'indépendance totale et immédiate de l'ensemble du Maghreb.
Le 21 septembre 1955, le haut-commissariat de France en Tunisie rassemble une série d'articles de presse sur les relations de la France avec la Tunisie, le Maroc et l'Algérie.
Le 26 août 1955, le gouvernement français présente un décret sur les pouvoirs du nouveau haut-commissaire de France en Tunisie. En effet, après la signature le 3 juin 1955 entre les gouvernements français et tunisien de plusieurs conventions instituant l'autonomie interne en Tunisie, le résident général de France en Tunisie sera remplacé à partir du 1er septembre 1955 par un haut-commissaire.
Le 18 octobre 1955, le haut-commissariat de France en Tunisie rassemble des articles de presse sur un discours de Salah Ben Youssef qu'il a prononcé après avoir été exclu de son parti le Néo-Destour. Ben Youssef, qui soutient le principe d'une indépendance totale et immédiate de l'ensemble du Maghreb, s'oppose ouvertement au protocole d'accord conclu entre les gouvernements tunisien et français.
Le 13 décembre 1955, la direction générale des Affaires marocaines et tunisiennes du ministère français des Affaires étrangères fait le point de la situation en Tunisie et revient notamment sur le climat de tension entre la tendance politique représentée par Habib Bourguiba, favorable aux conventions franco-tunisiennes, et celle du leader Salah Ben Youssef, hostile aux accords.
Dans une déclaration du 23 mars 1956, Salah Ben Youssef, ancien secrétaire général du Néo-Destour, critique violemment la signature du protocole franco-tunisien, qui prévoit l'indépendance de la Tunisie dans le cadre d'une interdépendance librement consentie avec la France. Il émet notamment des réserves sur les clauses, les limites et la portée de cette interdépendance et appelle le peuple tunisien à poursuivre la lutte contre l'occupation française.
Le 25 mai 1956, après la passation des pouvoirs au gouvernement tunisien de l'administration centrale de l'armée tunisienne précédemment placée sous la responsabilité d'un colonel français, le président tunisien Habib Bourguiba (à dr.) passe les troupes en revue.
Le 3 janvier 1957, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage français (SDECE) rédige une note dans laquelle il expose l'évolution et l'organisation de l'aide apportée par la Tunisie au Front de libération nationale (FLN) en Algérie.
Dans une note du 30 janvier 1959, le Service de renseignement de la Défense nationale française s'inquiète du maintien des intérêts français en Tunisie. En effet, au lendemain de l'indépendance de la Tunisie, les principales institutions, comme la sûreté intérieure et extérieure, l'appareil diplomatique et l'administration, sont progressivement tunisifiés. L'indépendance du système monétaire est réalisée en 1958 par la mise en place de la Banque centrale tunisienne et par le décrochage du dinar par rapport au franc français et par la sortie de la monnaie nationale de la zone franc. La Tunisie met en outre en cause la présence militaire française à Bizerte, une base navale méditerranéenne d'une grande importance stratégique.