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Le renforcement de la coordination

Le renforcement de la coordination des politiques économiques et monétaires

La question monétaire dans la Communauté économique européenne (CEE) ne peut pas rester à l'état de simple coordination pour des raisons externes et internes. D’une part, l’idée que la stabilité monétaire européenne repose in fine sur la capacité des autorités américaines à préserver la convertibilité en or de leur monnaie subordonne l’intégration européenne à la politique américaine. Or les intérêts poursuivis par celle-ci ne correspondent pas forcément à ceux européens.

De fait, dès le début des années 1960, la fragilité du système monétaire international et de la situation européenne est soulignée par Robert Triffin, économiste belgo-américain, proche du vice-président de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires Robert Marjolin1. D'autre part, les premières années d'existence de la CEE se déroulent sans difficulté économique majeure: la dévaluation française de 1958 est gérée sans trop d'encombres2, les instruments et procédures de politique monétaire des États membres convergent.

Ces circonstances diverses invitent à approfondir la coordination monétaire et à envisager une future intégration monétaire.

1Voir ainsi les deux ouvrages de référence de Robert Triffin, Europe and the Money Muddle: from bilateralism to near-convertibility, New Haven, Yale University Press, 1957; et Gold and the Dollar Crisis: the future of convertibility, New Haven, Yale University Press, 1960.

2Voir le récit qu'en fait le président du comité monétaire de l'époque, Emiel van Lennep, dans: Monetary Committee, Twenty years of the Monetary Committee 1958-1978, Basel, 1978, pp. 5-6.

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