Le 30 juillet 1942, les bureaux de l'Inde et de la Birmanie à Londres communiquent une série d’informations de différentes agences de presse sur la situation en Inde. Ils reviennent notamment sur les réactions face à l’échec de la mission de Sir Stafford Cripps. En mars 1942, la menace japonaise avait en effet conduit Winston Churchill à envoyer Sir Richard Stafford Cripps, lord du Sceau privé et leader de la Chambre des communes, en Inde pour y négocier avec les leaders indiens leur soutien à l'effort de guerre britannique, contre la promesse d’un statut de dominion. Or, les propositions de Cripps ont été rejetées.
Le 18 août 1942, le commandant en chef des armées en Inde, Sir Archibald Wavell, adresse un télégramme au bureau de la Guerre à Londres dans lequel il fait le point sur la situation des émeutes en Inde, qui avaient éclatées après le célèbre appel «Quit India» lancé par Gandhi en juillet-août 1942. Gandhi avait en effet invité les Indiens à mener une désobéissance civile non violente contre l’autorité britannique, mais, toutes les manifestations n'étaient pas pacifiques et le Royaume-Uni répondait aussitôt par des arrestations en masse.
Mohandas Karamchand Gandhi, surnommé le Mahatma (la «grande âme»), est un grand leader nationaliste indien et guide spirituel important de l'Inde. Gandhi s'engage dans la lutte contre la domination britannique, mobilise les Indiens dans la désobéissance civile et joue un rôle majeur dans l'accession à l'indépendance de l'Inde en 1947.
Le 8 août 1945, le secrétaire d’État à l’Inde, Lord Pethick-Lawrence, fait circuler une note, qui date du 15 juillet 1945, du vice-roi des Indes, Lord Archibald Wavell, sur la conférence de Simla. Lord Wavell revient sur le déroulement et les causes de l’échec de la conférence qu’il avait convoquée le 25 juin 1945 pour apaiser les dissensions des communautés indiennes.
Le 6 décembre 1945, dans une déclaration adressée au gouvernement britannique, Muhammad Ali Jinnah, dirigeant de la Ligue musulmane, exige la création d'un État musulman indépendant, le Pakistan. Il note que les musulmans ne pourront jamais vivre en paix s'ils sont en minorité face aux hindous et souligne l’incompatibilité des deux sociétés à cohabiter dans un même ensemble.
Muhammad Ali Jinnah, chef de la Ligue musulmane de 1913 jusqu'à l'indépendance du Pakistan le 14 août 1947, puis premier gouverneur général du pays (1947-1948).
Le 9 février 1946, Muhammad Ali Jinnah, dirigeant de la Ligue musulmane, adresse une lettre à Sir Richard Stafford Cripps, envoyé spécial du gouvernement britannique en Inde, dans laquelle il demande aux Britanniques de prendre position quant à leur politique menée en Inde. Muhammad Ali Jinnah ne voit pas l’intérêt d’instaurer un gouvernement provisoire et récuse toute idée d’un État indépendant unitaire, mais réclame la création d’un État proprement musulman, le Pakistan.
Le 15 mars 1946, Clement Attlee, Premier ministre britannique, prononce devant la Chambre des Communes un discours soulignant les difficultés mais aussi la nécessité pour l'Inde d'accéder à l'indépendance.
Dans un rapport militaire du 24 août 1946, le quartier général de l'Eastern Command expose la situation des émeutes à Calcutta. En effet, après la journée d'action du 16 août 1946, lancée par la Ligue musulmane afin d'imposer la partition de l'Inde et la création d'un État musulman indépendant, le Pakistan, des violents heurts entre hindous et musulmans s'ensuivent, faisant plusieurs milliers de morts à Calcutta.
Le 19 février 1947, un jour avant l'annonce du Premier ministre Clement Attlee d'accorder l'indépendance à l'Inde, le ministère britannique des Affaires étrangères expose dans un télégramme secret la politique menée par le Royaume-Uni en Inde, en expliquant notamment le processus de self-government entrepris depuis longtemps par les Britanniques. Le ministère revient sur les problèmes liés à la création d'un gouvernement provisoire, mais souligne la ferme intention du gouvernement d'évacuer l'Inde au plus tard pour juin 1948.
Le 20 février 1947, le secrétaire d’État à l’Inde, Lord Pethick-Lawrence, prépare la déclaration que le Premier ministre Clement Attlee fera sur la politique britannique en Inde. Il s'agit en effet de la décision du gouvernement britannique d'évacuer l'Inde au plus tard pour juin 1948, même en absence d'un accord entre les nouveaux leaders. Pour le gouvernement, il s'agit de l'aboutissement du processus de self-government entrepris depuis longtemps par les Britanniques.
Le 28 février 1947, le ministère britannique des Affaires étrangères rassemble une série d'articles de presse sur les réactions aux États-Unis après l'annonce du 20 février du Premier ministre Clement Attlee d'évacuer l'Inde au plus tard pour juin 1948.
Le 21 mai 1947, Winston Churchill, leader du Parti Conservateur britannique, adresse une lettre manuscrite au Premier ministre britannique Clement Attlee dans laquelle il manifeste le soutien de son parti à l'indépendance de l'Inde et confirme sa volonté d'attribuer le statut de dominion aux nouveaux États issus de la partition de l'Inde.
Dans un mémorandum du 22 mai 1947, le Premier ministre britannique Clement Attlee revient sur la mission attribuée à Lord Mountbatten, vice-roi des Indes, de préparer l'indépendance des Indes. Alors que le gouvernement britannique préfère la solution d'un État uni, Lord Mountbatten ne voit plus de solution pour convaincre les différents leaders politiques de son plan. Une partition de l'Inde semble inévitable.
Le 3 juin 1947, Lord Mountbatten et les principaux leaders des Indes concluent à New-Delhi la partition du pays selon le plan britannique. De g. à dr.: Pandit Jawaharlal Nehru, vice-président du gouvernement par intérim, Lord Ismay, conseiller de Lord Mountbatten, Lord Mountbatten, vice-roi des Indes et Ali Jinnah, président de la ligue musulmane pour les Indes.
Le 14 juin 1947, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung analyse les conséquences de l'indépendance politique de l'Inde et craint un regain de violence entre les communautés hindoues et musulmanes suite à la partition effective entre l'Inde et le Pakistan.
Promulgué et adopté par le Parlement britannique, l'Indian Independence Act reçoit la sanction royale le 18 juillet 1947. La Loi sur l'indépendance indienne crée deux nouveaux dominions indépendants: l'Union indienne (hindoue) et le Pakistan (musulman) lui-même divisé en deux territoires (le Pakistan occidental et le Pakistan oriental). Les provinces auparavant directement administrées par les Britanniques seront rattachées à l'un ou l'autre des deux États selon l'appartenance majoritaire de la population à la religion hindoue ou musulmane. Quant aux États princiers, ils décideront librement de leur appartenance au Pakistan ou à l'Inde. Le 14 août 1947 marque la création du Pakistan. Le 15 août 1947, l'Union indienne acquière son indépendance.
Carte indiquant la division de l'Inde, en 1947, entre l'Union indienne, le Pakistan occidental et le Pakistan oriental, qui devient en 1971 le Bangladesh.
Carte montrant la frontière indo-pakistanaise, telle que fixée par la Commission des frontières le 17 août 1947, ainsi que le problème des déplacements de population lié à la partition de l'Inde britannique.
Le 10 septembre 1947, Sir Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, adresse à Christopher Addison, secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth, un télégramme dans lequel il rend compte de l'évolution de la situation en Inde et au Pakistan après la partition de l'Empire des Indes britanniques. Il se réfère notamment à quelques articles de presse et revient sur les troubles communautaires entre hindous, musulmans et sikhs ainsi que sur le problème des réfugiés et des déplacements de populations.
Le 15 septembre 1947, Sir Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, adresse au bureau des Relations du Commonwealth un télégramme dans lequel il rend compte de la situation en Inde et au Pakistan après la partition de l'Empire des Indes britanniques. Il revient notamment sur les troubles communautaires entre hindous, musulmans et sikhs ainsi que sur le problème des réfugiés et des déplacements de populations.
Le 18 septembre 1947, le bureau des Relations du Commonwealth informe Sir Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, de la réaction soviétique à l'égard de la situation en Inde. Il revient sur un article paru dans le quotidien soviétique Pravda, dans lequel Yuri Zhukov expose les troubles communautaires qui secouent l’Inde et le Pakistan. Selon le journaliste russe, ces violences sont une directe conséquence du plan de partition britannique et notamment de la division du Pendjab.
Le 20 septembre 1947, le bureau des Relations du Commonwealth transmet une lettre du Premier ministre britannique Clement Attlee adressée au gouverneur général du Pakistan Muhammad Ali Jinnah. Ce dernier avait en effet demandé l’aide britannique afin de contenir les explosions de violence qui secouent l’Inde et le Pakistan depuis la partition des Indes britanniques en août 1947. Clement Attlee est cependant d’avis qu’une aide extérieure ne contribuera pas à réduire les tensions, mais que les deux gouvernements indien et pakistanais doivent résoudre leurs problèmes en interne.
Le 22 septembre 1947, Sir Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, adresse au bureau des Relations du Commonwealth un télégramme dans lequel il détaille les événements survenus récemment en Inde et au Pakistan après la partition de l'Empire des Indes britanniques. Il revient notamment sur les troubles communautaires, fait le bilan des victimes et expose les problèmes liés aux réfugiés et aux déplacements de populations.
Le 2 octobre 1947, lors d’une conversation entre Lord Ismay, conseiller du vice-roi des Indes Lord Mountbatten, et Jawaharlal Nehru, Premier ministre de l’Inde, ce dernier revient notamment sur les conséquences de la partition des Indes britanniques et plus particulièrement sur les troubles survenus au Pendjab et à Junagadh.
Le 3 octobre 1947, lors d’une conversation entre Lord Ismay, conseiller du vice-roi des Indes Lord Mountbatten, et Muhammad Ali Jinnah, gouverneur général du Pakistan, ce dernier revient sur les conséquences de la partition des Indes britanniques dont les déplacements de populations. Les violences entre les communautés qui accompagnent ces déplacements sont, selon Ali Jinnah, de la faute du gouvernement indien, de Gandhi, des sikhs et des Britanniques.
Dans une note personnelle du 5 octobre 1947, Lord Ismay, conseiller du vice-roi des Indes Lord Mountbatten, analyse les conséquences de la partition des Indes britanniques. Il revient notamment sur les violences entre hindous, sikhs et musulmans qui ont été engendrées par les déplacements de populations.
Le 14 octobre 1947, Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, adresse à Philip John Noel-Baker, secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth, un télégramme dans lequel il rend compte de la situation en Inde et au Pakistan après la partition de l'Empire des Indes britanniques. En se référant à des articles de presse, il revient notamment sur les troubles communautaires au Pendjab et au Bengale, sur le problème des réfugiés ainsi que sur les futures relations entre le Commonwealth et les deux nouveaux États.
Dans un mémorandum du 20 octobre 1947, le gouvernement britannique revient sur les futures relations entre le Royaume-Uni, l’Inde et le Pakistan. Il analyse plus particulièrement l'attitude à adopter face aux demandes d’aide venant du Pakistan.
Le 31 octobre 1947, Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, transmet à Philip John Noel-Baker, secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth, un mémorandum sur les conséquences économiques qui ont été engendrées par les troubles au Pendjab oriental après la partition des Indes. D'après la note, la partition qui a provoqué d'importants déplacements de populations et de massacres entre les différentes communautés a également causé de graves problèmes pour l’agriculture, l’industrie et l’économie en général.
Le 2 novembre 1947, le ministère de l'Information en Inde fait le bilan des déplacements de populations, notamment des réfugiés musulmans quittant l'Inde et des réfugiés non-musulmans quittant le Pakistan.
Le 15 décembre 1948, Philip John Noel-Baker, secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth, informe le Premier ministre britannique Clement Attlee du résultat des discussions qu'il a eues avec le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru sur les futures relations entre l’Inde et le Commonwealth. Le principal problème qui se pose est celui de l’allégeance de l’Inde à la Couronne britannique.
Le 24 décembre 1948, le bureau des Relations du Commonwealth adresse à Terence Allen Shone, haut-commissaire du Royaume-Uni en Inde, un télégramme dans lequel il rend compte des conversations avec le haut-commissaire de l'Inde au Royaume-Uni, Vengalil Krishnan Krishna Menon, sur les futures relations entre l’Inde et le Commonwealth. La principale question qui se pose est celle de l’allégeance de l’Inde à la Couronne britannique.
Le 24 janvier 1950, l'Assemblée constituante de l'Inde adopte l'hymne national indien inspiré d'une chanson écrite et composée par le lauréat du Prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore.
L'indépendance de la Birmanie, du Ceylan et de la Malaisie
En mai 1945, le secrétaire d’État pour l’Inde et la Birmanie Leo Amery présente la politique du Royaume-Uni menée en Birmanie. Vu la situation inquiétante du pays, le gouvernement britannique a décidé de ne pas encore accorder le self-government à la Birmanie, mais de mettre en place des initiatives pour rétablir l'ordre politique, économique et militaire.
Le 24 juillet 1947, le Premier ministre britannique Clement Attlee fait le point des négociations menées avec le président de l'Assemblée constituante birmane Thakin Nu sur l'indépendance de la Birmanie et revient plus particulièrement sur l'organisation du transfert du pouvoir.
Le 17 octobre 1947, le Premier ministre britannique Clement Attlee et le président de l'Assemblée constituante birmane Thakin Nu concluent un accord donnant naissance à la République de l'Union birmane comme État souverain et indépendant, hors du Commonwealth, à partir du 4 janvier 1948.
Le 10 février 1948, le haut-commissaire du Pakistan au Royaume-Uni, Habib Ibrahim Rahimtoola, prononce un discours lors des festivités organisées à l'occasion de l'indépendance du Ceylan.
Le 10 février 1948, David Rees-Williams du bureau des Colonies prononce un discours lors des festivités organisées à l'occasion de l'indépendance du Ceylon.
Après la proclamation d'indépendance du Ceylan le 4 février 1948, a lieu l'inauguration du nouveau Parlement le 10 février 1948. Sur la photo: le Duc de Gloucester, président de la cérémonie (au centre); Don Stephen Senanayake, Premier ministre du Ceylan indépendant (à gauche).
Dans une lettre du 3 mars 1948, le secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth Philip John Noel-Baker décrit le déroulement des festivités organisées à l'occasion de l'indépendance du Ceylan le 10 février 1948.
Dans une note du 10 janvier 1956, le bureau des Colonies donne des précisions sur les négociations en cours avec la Fédération malaise concernant l’utilisation des forces britanniques en Malaisie après l'indépendance du pays. Le Royaume-Uni souhaite en effet conserver des bases militaires dans la région.
Dans un télégramme du 23 août 1957, le bureau des Relations du Commonwealth s'interroge sur la responsabilité de la sécurité intérieure en Malaisie après l'indépendance du pays. La Fédération malaise sera en effet entièrement responsable de la sécurité intérieure, les forces du Commonwealth n'interviendront que dans des circonstances exceptionnelles ou pour protéger des ressortissants d'un pays du Commonwealth.
Dans un télégramme du 24 août 1957, le Premier ministre britannique Harold Macmillan félicite le Premier ministre malaise Tunku Abdul Rahman pour l'indépendance de son pays le 31 août 1957.
Le 31 août 1957, le Premier ministre malaise Tunku Abdul Rahman prononce un discours lors des festivités organisées à l'occasion de l'indépendance de la Fédération de Malaisie.