Antécédents: l'idée d'une conférence paneuropéenne de sécurité
Projet de traité général de sécurité collective en Europe — Projet Molotov (Berlin, 10 février 1954)
TexteÀ l'occasion de la conférence des ministres des Affaires étrangères des Quatre Puissances (URSS, États-Unis, France et Royaume-Uni), qui a lieu à Berlin du 25 janvier au 18 février 1954, le ministre soviétique, Viatcheslav Molotov, présente un projet de traité général de sécurité collective en Europe et propose de convoquer une conférence des États européens en vue de sa conclusion.
Caricature sur la politique internationale de l'URSS (13 février 1955)
Image"Sécurité européenne à la Molotov" titre cette caricature autrichienne pour dénoncer la manière dont l'Union soviétique met la main sur l'Europe à coup de faucille.
Note du gouvernement soviétique au gouvernement français (31 mars 1954)
TexteLe 31 mars 1954, dans une note adressée aux gouvernements de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni, l'Union soviétique manifeste son opposition à la création de groupements militaires d'États européens et renouvelle sa proposition relative au "traité général européen de sécurité collective", lancée à l'occasion de la conférence des quatre ministres des Affaires étrangères du 25 janvier au 18 février à Berlin, en acceptant cette fois la participation des États-Unis.
Réponse du gouvernement français à la note soviétique du 31 mars 1954 (7 mai 1954)
TexteDans sa réponse du 7 mai 1954 à la note du gouvernement soviétique du 31 mars, le gouvernement français rejette la proposition soviétique relative au "traité général européen de sécurité collective", défend les associations défensives des États occidentaux et appelle les Soviétiques à supprimer les causes de la division en Europe en permettant notamment le règlement des problèmes autrichien et allemand.
Le Plan Rapacki (Varsovie, 14 février 1958)
TexteLe 14 février 1958, le gouvernement polonais adresse aux représentants à Varsovie de la Belgique, du Canada, du Danemark, de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la Tchécoslovaquie, de la République démocratique allemande (RDA) et de l’URSS, ainsi qu’au représentant de la Suède pour transmission à la République fédérale d’Allemagne (RFA), un mémorandum concernant sa proposition de création d’une zone dénucléarisée en Europe centrale.
Le Plan Rapacki II (Varsovie, 28 février 1964)
TexteLe 28 février 1964, le gouvernement polonais renouvelle son plan de création d’une zone dénucléarisée en Europe centrale (Plan Rapacki) et présente une proposition visant au gel des armements nucléaires et thermonucléaires en Pologne, Tchécoslovaquie, République démocratique allemande (RDA) et République fédérale d’Allemagne (RFA).
Communiqué du Comité politique consultatif du Pacte de Varsovie (20 janvier 1965)
TexteLe 20 janvier 1965, le comité politique consultatif du Pacte de Varsovie, s’opposant à la création d’une force nucléaire multilatérale de l’OTAN, donne son aval au second plan Rapacki de 1964 et relance l’idée de la mise en place d'une conférence paneuropéenne sur la sécurité en Europe.
Déclaration du Comité politique consultatif du Pacte de Varsovie sur le renforcement de la paix et de la sécurité en Europe (Bucarest, 5 juillet 1966)
TexteLe 5 juillet 1966, dans la déclaration sur le renforcement de la paix et de la sécurité en Europe, le comité politique consultatif du Pacte de Varsovie propose la suppression simultanée des deux blocs militaires, la reconnaissance de l'existence des deux États allemands, le développement des accords portant sur le désarmement en Allemagne et en Europe et la convocation d'une conférence générale européenne en vue d'examiner les problèmes relatifs à la garantie de la sécurité en Europe et à l'établissement d'une coopération générale européenne.
Déclaration des partis communistes et ouvriers d'Europe sur la sécurité en Europe (Karlovy-Vary, 26 avril 1967)
TexteRéunis à Karlovy-Vary le 26 avril 1967, les représentants des partis communistes et ouvriers d'Europe approuvent la proposition du Pacte de Varsovie sur la suppression simultanée des deux alliances militaires, demandent que tous les États reconnaissent le statu quo territorial de l’après-guerre et appellent à la création d’un système de sécurité collective fondée sur les principes de la coexistence pacifique entre États à systèmes sociaux différents.
Caricature de Geisen sur l'attitude du bloc de l'Est à l'égard de l'Europe occidentale (1967)
Image"Se rapprocher ou pas - Telle est ici la question?" En 1967, le caricaturiste Geisen illustre les enjeux de la réunion, du 24 au 26 avril 1967 à Karlovy-Vary (Karlsbad), des représentants des partis communistes et ouvriers d'Europe, qui s’interrogent notamment sur la création d'un système de sécurité collective fondée sur les principes de la coexistence pacifique entre États à systèmes sociaux différents.
Rapport du Conseil, Les futures tâches de l'Alliance (Rapport Harmel) (Bruxelles, 13 et 14 décembre 1967)
TexteEn décembre 1967, les ministres du Conseil de l’Atlantique Nord approuvent le rapport Harmel sur les futures tâches de l'Alliance atlantique. Le rapport encourage les Alliés à améliorer les relations avec l'Union soviétique et les pays d'Europe de l'Est, et les appelle à l'utilisation de l'Alliance dans l'intérêt de la détente.
Interview d'Egon Bahr (Metz, 10 juin 2006) – Extrait: le rapport Harmel
VidéoEgon Bahr, ancien directeur du service analyse et prévision au ministère allemand des Affaires étrangères auprès de Willy Brandt, insiste sur l’appui du gouvernement allemand au rapport Harmel sur les futures tâches de l'Alliance atlantique. Le rapport encourage les Alliés à améliorer les relations avec l'Union soviétique et les pays d'Europe de l'Est et préconise l’engagement de l'Alliance atlantique en faveur de la détente.
Interview d'Étienne Davignon (Bruxelles, 11 décembre 2007) – Extrait: les objectifs du rapport Harmel
VidéoDans cette interview, Étienne Davignon, chef de cabinet de 1966 à 1969 du ministre belge des Affaires étrangères Pierre Harmel, expose les motivations qui ont présidé à la rédaction du rapport Harmel sur les futures tâches de l'Alliance atlantique.
Interview d'Étienne Davignon (Bruxelles, 11 décembre 2007) – Extrait: l’accueil du rapport Harmel par les États membres de l’OTAN
VidéoDans cette interview, Étienne Davignon, chef de cabinet du ministre belge des Affaires étrangères Pierre Harmel de 1966 à 1969, précise l'attitude des États membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), notamment des États-Unis d'Amérique et de la France, concernant le rapport Harmel sur les futures tâches de l'Alliance atlantique.
Communiqué final de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord (Reykjavik, 24 et 25 juin 1968)
TexteConnu sous le nom de "signal de Reykjavik", le communiqué final de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord, des 24 et 25 juin 1968, réaffirme l'intention des Alliés de continuer à agir dans le sens de la détente et demande à l'Union soviétique et aux autres pays de l'Europe de l'Est de s'associer au processus conduisant à des réductions équilibrées et mutuelles de forces.
Message adressé par les États membres du Pacte de Varsovie à tous les pays européens (Budapest, 17 mars 1969)
TexteLe 17 mars 1969, dans un message adressé à tous les pays européens, les États membres du Pacte de Varsovie se prononcent pour l'établissement de relations de bon voisinage avec l'Occident et appellent à la mise en place d'une conférence paneuropéenne sur la sécurité en Europe.
Communiqué de la conférence pour la sécurité et la coopération européennes (Vienne, 1er décembre 1969)
TexteRéunissant 300 participants issus de différents mouvements politiques et socioculturels, la conférence pour la sécurité et la coopération européennes, à caractère non gouvernemental, qui se tient à Vienne du 29 novembre au 1er décembre 1969, plaide pour la convocation en 1970 à Helsinki d’une conférence des États européens, à laquelle participeraient les deux États allemands, ainsi que pour l’établissement d’un système de sécurité collective qui rendrait inutile l’existence des deux groupements militaires.
Communiqué final de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord (Bruxelles, 4 et 5 décembre 1969)
TexteÀ l’occasion de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord tenue à Bruxelles les 4 et 5 décembre 1969, les gouvernements alliés acceptent la possibilité de tenir prochainement une conférence générale, ou une série de conférences, sur la coopération et la sécurité en Europe à laquelle participeraient les membres nord-américains de l’Alliance.
Le traité de Moscou (12 août 1970)
TexteSigné à Moscou le 12 août 1970, le traité germano-soviétique inaugure l'Ostpolitik en ce qu'il ouvre la voie à la normalisation diplomatique et confirme le statu quo pacifique territorial entre l'Union soviétique et la République fédérale d'Allemagne (RFA).
Communiqué final de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord (Bruxelles, 3 et 4 décembre 1970)
TexteÀ l'occasion de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord tenue à Bruxelles les 4 et 5 décembre 1969, les gouvernements alliés se déclarent prêts à établir des contacts multilatéraux avec tous les gouvernements intéressés pour déterminer quand il sera possible de convoquer une conférence ou une série de conférences sur la sécurité et la coopération européennes dès l'instant où les pourparlers sur Berlin auront abouti de façon satisfaisante et pour autant que les autres conversations en cours se poursuivent favorablement.
"Conférence européenne: Pour quoi faire?" dans Le Figaro (25 novembre 1971)
TexteDans un article paru le 25 novembre 1971 dans le quotidien français Le Figaro, le professeur Raymond Aron se montre très critique à l'égard de la convocation d'une conférence européenne qui, à cause de la domination soviétique en Europe de l'Est, ne remplit pas les conditions pour une négociation équilibrée dans un cadre multilatéral.
Rapport de la Commission des Affaires générales de l'Assemblée de l'UEO, Les implications politiques de la conférence sur la sécurité européenne (Rapport Nessler) (30 novembre 1971)
TexteLe rapport sur les implications politiques de la conférence sur la sécurité européenne, présenté le 30 novembre 1971 par Edmond Nessler, au nom de la Commission des Affaires générales de l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), retrace l'historique de la proposition soviétique relative à la convocation d'une conférence sur la sécurité européenne et considère les avantages que présente la conjoncture pour envisager son ouverture dans des brefs délais.
Communiqué final de la session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord (Bonn, 30 et 31 mai 1972)
TexteEn mai 1972, les gouvernements alliés, se félicitant des progrès constatés dans les relations Est-Ouest et en particulier de la conclusion d’accords et d’arrangements importants, donnent leur feu vert au lancement des conversations multilatérales liées aux préparatifs d’une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe et acceptent l’offre du gouvernement finlandais de tenir ces pourparlers à Helsinki.