Le 23 janvier 1956, les services du Quai d'Orsay rédigent une note dans laquelle ils expliquent l'intérêt qu'aurait la France à se concentrer sur l'utilisation pacifique et industrielle de l'énergie atomique avec ses partenaires européens.
Le 24 janvier 1956, le général Pierre Gaston Billotte, ministre français de la Défense nationale et des Forces armées, adresse à Edgar Faure, Président du Conseil, et à Antoine Pinay, ministre français des Affaires étrangères, une note confidentielle dans laquelle il insiste sur la nécessité pour la France de disposer, parallèlement à ses engagements dans l'Euratom, d'une indépendance militaire atomique.
Le 26 avril 1956, Paul-Henri Spaak, ministre belge des Affaires étrangères et président du Comité intergouvernemental créé par la conférence de Messine, adresse à ses homologues allemand, français, italien, luxembourgeois et néerlandais une lettre dans laquelle il propose l'adoption de règles en vertu desquelles un État membre de l'Euratom pourrait éventuellement déroger au principe selon lequel les États européens s'engagent dans la voie du développement de l'énergie atomique et de l'industrie nucléaire à des fins pacifiques.
Le 22 juin 1956, soit quelques jours avant l'ouverture des travaux de la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l'Euratom, Maurice Bourgès-Maunoury, ministre français de la Défense nationale et des Forces armées, exprime à Christian Pineau, son collègue des Affaires étrangères, sa volonté de maintenir pour la France sa liberté de produire des armes nucléaires indépendamment de son adhésion au traité d'Euratom.
Le 25 juin 1956, Maurice Faure, secrétaire d'État français aux Affaires étrangères et chef de la délégation française à la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l'Euratom, invite divers experts civils et militaires français à un déjeuner au Quai d'Orsay au cours duquel est précisée la ligne de conduite diplomatique de la France à l'égard des aspects militaires de l'utilisation de l'énergie nucléaire en Europe.
Le 4 juillet 1956, le quotidien français Le Monde publie une interview de Maurice Faure, secrétaire d'État français aux Affaires étrangères et chef de la délégation française à la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l'Euratom, qui souligne notamment les avantages civils et militaires que peut tirer la France d'une participation à la future Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA).
En août 1956, Maurice Bourgès-Maunoury, ministre français de la Défense nationale et des Forces armées, explique pourquoi la défense de la France ne serait qu'une fiction si le pays devait renoncer à la fabrication d'engins nucléaires militaires par suite de ses engagements vis-à-vis de l'Euratom.
Le 10 octobre 1956, Maurice Bourgès-Maunoury, ministre français de la Défense nationale et des Forces armées, adresse à Guy Mollet, président du Conseil des ministres français, une lettre dans laquelle il insiste sur la nécessité de négocier avec les partenaires européens un traité Euratom qui ménage à la France la possibilité de fabriquer des armes atomiques.
Les 9 et 10 décembre 1956, le quotidien français Le Monde publie les premiers chiffres officiels sur l'état des ressources nationales en combustibles nucléaires, dresse le bilan des investissements français dans le domaine atomique et montre la productivité des sites nationaux d'exploitation d'après les chiffres annoncés par Georges Guille, secrétaire d'État à la présidence du Conseil chargé des relations avec les Assemblées et de l'énergie atomique.
Le 1er février 1957, le secrétariat du groupe de l'Euratom de la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l'Euratom fait le point sur les usages militaires éventuels de l'énergie atomique dans le cadre de la future Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA).
Le 2 janvier 1957, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel exprime son pessimisme quant au fonctionnement de la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) compte tenu du maintien des programmes militaires de la France.
Le 12 janvier 1957, évoquant les débats en France sur l'Euratom, le caricaturiste Louis Mitelberg dénonce dans le quotidien communiste français L'Humanité la menace de l'utilisation militaire de l'énergie nucléaire.
Dans ses Mémoires, Paul-Henri Spaak, ancien ministre belge des Affaires étrangères et ancien président de la Conférence intergouvernementale pour le Marché commun et l'Euratom, évoque les difficultés rencontrées en 1955-1956 au cours des négociations de Val Duchesse et rappelle la nature des exigences françaises dans le domaine atomique.