X. La mise en œuvre du droit de l'UE et les recours
La mise en œuvre du droit de l'UE et les recours
Le principe de la responsabilité
Arrêt de la Cour de justice, Francovich, affaires jointes C-6/90 et C-9/90 (19 novembre 1991)
TexteL'arrêt Francovich pose le principe de la responsabilité de l'État, vis-à-vis des particuliers, pour les dommages découlant du manque de transposition d'une directive. L'obligation de réparation de l'État a lieu indépendamment de l'effet direct de la directive: même si les dispositions qui confèrent des droits aux particuliers ne sont pas assez précises et inconditionnelles pour être directement invoquées, le particulier est considéré comme lésé par l'inexécution de l'État.
Arrêt de la Cour de justice, Brasserie du pêcheur et Factortame, affaires jointes C-46/93 et C-48/93 (5 mars 1996)
TexteDans son arrêt du 5 mars 1996, dans les affaires jointes C-46/93 et C-48/93, Brasserie du Pêcheur et Factortame, la Cour de justice conclut que lorsqu’une violation du droit communautaire par un État membre est imputable au législateur national agissant dans un domaine où il dispose d’une large marge d’appréciation pour opérer des choix normatifs, les particuliers lésés ont droit à réparation, dès lors que la règle de droit communautaire violée a pour objet de leur conférer des droits, que la violation est suffisamment caractérisée et qu’il existe un lien de causalité direct entre cette violation et le préjudice subi par les particuliers.
Arrêt de la Cour de justice, Köbler, affaire C-224/01 (30 septembre 2003)
TexteDans son arrêt du 30 septembre 2003, dans l’affaire C-224/01, Köbler, la Cour de justice précise que si, dans l'ordre juridique international, l'État dont la responsabilité est engagée du fait de la violation d'un engagement international est considéré dans son unité, que la violation à l'origine du préjudice soit imputable au pouvoir législatif, judiciaire ou exécutif, il doit en être d'autant plus ainsi dans l'ordre juridique communautaire que toutes les instances de l'État, y compris le pouvoir législatif, sont tenues, dans l'accomplissement de leurs tâches, au respect des normes imposées par le droit communautaire et susceptibles de régir directement la situation des particuliers.
Arrêt de la Cour de justice, Palmisani/INPS, affaire C-261/95 (10 juillet 1997)
TexteDans son arrêt du 10 juillet 1997, dans l’affaire C-261/95, Palmisani/INPS, la Cour de justice relève que c'est dans le cadre du droit national de la responsabilité qu'il incombe à l'État de réparer les conséquences du préjudice causé, étant entendu que les conditions, notamment de délai, fixées par les législations nationales en matière de réparation des dommages ne sauraient être moins favorables que celles qui concernent des réclamations semblables de nature interne (principe de l'équivalence) et ne sauraient être aménagées de manière à rendre en pratique impossible ou excessivement difficile l'obtention de la réparation (principe d'effectivité).