La crise de Cuba


Depuis le renversement révolutionnaire de la dictature militaire de Fulgencio Batista en janvier 1959, l'île de Cuba est dirigée par Fidel Castro. Tout en mettant en place une réforme agraire, Castro nationalise les propriétés des entreprises américaines sur l'île et s'attire aussitôt les foudres de Washington. Le dirigeant cubain pro-communiste se rapproche alors de plus en plus de l'URSS qui se félicite de trouver un nouvel allié dans l'hémisphère occidental et dans le périmètre de sécurité des États-Unis. Les régimes cubain et soviétique signent successivement des accords de coopération commerciale puis militaire. Les États-Unis essaient alors de renverser le nouveau régime en organisant, en avril 1961, un débarquement d'exilés anticastristes dans la baie des Cochons. L'opération échoue et ne fait finalement que contribuer au renforcement de Castro. Il attire à Cuba, seul pays communiste du continent américain, de nombreux révolutionnaires d'Amérique latine et menace le prestige des États-Unis dans la région. Khrouchtchev décide en effet de livrer secrètement aux Cubains des fusées offensives à moyenne portée capables de menacer directement le sol des États-Unis.


Le 14 octobre 1962, après avoir repéré des cargos soviétiques chargés de missiles en route vers l'île, des avions espions américains prennent également des clichés de rampes de lancement de fusées soviétiques à moyenne portée. Le président américain, John F. Kennedy, décide alors d'imposer un blocus maritime en fermant les voies d'accès vers Cuba. La moindre tentative des bateaux soviétiques de forcer la quarantaine américaine peut à tout moment mettre le feu aux poudres et provoquer un conflit ouvert entre les États-Unis et l'Union soviétique. L'Europe - et l'Allemagne en particulier – constitueraient alors immanquablement un terrain d'affrontement.


Mais au dernier moment, après de nombreux contacts entre Moscou et Washington, notamment par l'intermédiaire des Nations unies, un compromis émerge : les bateaux soviétiques acceptent de rebrousser chemin tandis que les Américains s'engagent à ne pas envahir Cuba. Le 28 octobre, la guerre nucléaire est évitée de justesse et les deux géants en reviennent aux négociations à propos du désarmement. En Europe, par ailleurs, la crise favorise le renforcement des liens franco-allemands.

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