La décolonisation de l'Indochine française
Chronologie des événements en Indochine (1945-1956)
TableauLe 6 mars 1946, la France reconnaît la République démocratique du Viêtnam dans le cadre de l'Union française. La dégradation des relations entre le président du Viêtnam, Hô Chi Minh, et la France est à l'origine de la guerre d'Indochine. Le 7 mai 1954, la chute du camp retranché français de Diên Biên Phu sonne la fin du conflit. Le 21 juillet 1954, les accords de paix sont signés à Genève.
La guerre d'Indochine (1945-1954)
CarteCarte indiquant les différentes opérations de débarquement et les combats menés entre 1945 et 1954 dans le cadre de la guerre d'Indochine.
Déclaration d'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam (Hanoï, 2 septembre 1945)
TexteLe 2 septembre 1945, Hô Chi Minh, au nom du gouvernement provisoire, décrète l'indépendance du pays et proclame officiellement la naissance de la République démocratique du Viêt Nam (RDV).
Lettre de Hô Chi Minh à Harry S. Truman (Hanoï, 28 février 1946)
ImageLe 28 février 1946, Hô Chi Minh demande au président américain Harry S. Truman le soutien des États-Unis dans sa lutte pour l'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam.
Conférence entre la France et le Viêt Nam (Paris, mars 1946)
ImageEn mars 1946, se tient à Paris une conférence entre les délégués de la France et du Viêt Nam qui aboutit à la reconnaissance par la France de la République démocratique du Viêt Nam dans le cadre de l'Union française.
Circulaire de Nguyen Binh concernant l'attitude à observer durant les pourparlers franco-vietnamiens à Dalat (19 avril 1946)
TexteDans une circulaire en date du 19 avril 1946, Nguyen Binh, militaire vietnamien et chef de la 7e zone de l'armée de défense nationale, condamne fermement l'attitude des Français lors des premiers pourparlers franco-vietnamiens à Dalat. Il accuse notamment l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu de ne pas respecter les accords du 6 mars sur la Cochinchine. Par conséquent, Nguyen Binh appelle la population et les troupes du Viêt-minh à engager une offensive générale sur tous les fronts et à saboter tous les organismes français en Cochinchine.
Note du haut-commissariat de France pour l'Indochine sur le problème de la Fédération indochinoise (Dalat, 2 mai 1946)
TexteLe 2 mai 1946, dans le contexte des premiers pourparlers franco-vietnamiens à Dalat, le haut-commissariat de France pour l'Indochine rédige une note sur le problème de la Fédération indochinoise et de l'Union française. Cette note illustre la divergence fondamentale dans l'interprétation des accords du 6 mars 1946. Tandis que les Vietnamiens voient l'Union française comme une communauté d'États associés, égaux en droits et en devoir, les Français acceptent l'autonomie interne, mais la Fédération indochinoise serait présidée de droit par le haut-commissaire de France, dépositaire des pouvoirs de l'Union française et nommé par le gouvernement français.
Visite officielle de Hô Chi Minh en France (2 juillet 1946)
ImageLe 2 juillet 1946, Hô Chi Minh, président de la République démocratique du Viêt Nam (RDV), est reçu en visite officielle par le président du Conseil français Georges Bidault pour discuter des futures relations entre la France et l'Indochine.
Note sur une entrevue avec Bảo Đại (Hong Kong, 14 décembre 1946)
TexteUne note du 14 décembre 1946, rend compte de la vie de Bảo Đại, dernier empereur du Viêt Nam, après son abdication le 25 août 1945. Durant son séjour à Hong Kong, il affirme ne pas avoir l'intention de reprendre le pouvoir, or la France renoue contact dans l'espoir de le voir remonter sur le trône. C'est seulement, en septembre 1947, que Bảo Đại annonce sa rupture avec le Viêt-minh et se déclare prêt à négocier avec Paris sur la base de l’indépendance et de l'unité de l'Indochine.
Soldats vietnamiens pendant la guerre d'Indochine (1945-1954)
ImageVue de soldats vietnamiens au combat pendant la guerre d'Indochine (1945-1954).
Lettre du chef de la sûreté fédérale en Cochinchine sur les réactions de l'opinion publique à l'égard de l'entrevue de la baie d'Along (Saïgon, 20 décembre 1947)
TexteLe 20 décembre 1947, le chef de la sûreté fédérale en Cochinchine Robert Frances expose les réactions de l'opinion publique à l'égard de l'entrevue de la baie d'Along entre le haut-commissaire de France en Indochine Émile Bollaert et l'ancien empereur du Viêt Nam Bảo Đại.
Note sur les réactions des milieux étrangers à l'égard de l'entrevue de la baie d'Along (24 janvier 1948)
TexteUne note du 24 janvier 1948, présente les réactions des milieux étrangers à l'égard des pourparlers, qui ont eu lieu à partir du 6 décembre 1947 en baie d'Along, entre le haut-commissaire de France en Indochine Émile Bollaert et l'ex-empereur du Viêtnam Bảo Đại. D'une manière générale, les Américains, Chinois, Anglais et Hindous sont plutôt pessimistes quant à la réussite des entrevues.
Proclamation du parti nationaliste vietnamien contre la formation du gouvernement central provisoire du Viêt Nam (11 mai 1948)
TexteDans une proclamation en date du 11 mai 1948, le Parti nationaliste vietnamien, le Việt Nam Quốc Dân Đảng (VNQDĐ), critique violemment la création, le 27 mai 1948, du gouvernement central provisoire du Viêt Nam présidé par Nguyễn Văn Xuân. D'après le VNQDĐ, il s'agit d'un gouvernement fantoche sous la domination des colonialistes français.
Note du chef de la sûreté fédérale en Cochinchine sur les réactions de l'opinion publique à l'égard de la formation du gouvernement central provisoire du Viêt Nam (Saïgon, 24 mai 1948)
TexteDans une note en date du 24 mai 1948, le chef de la sûreté fédérale en Cochinchine Robert Frances détaille les premières réactions de l'opinion publique à l'égard de la formation, le 27 mai 1948, du gouvernement central provisoire du Viêt Nam présidé par Nguyễn Văn Xuân.
Ordonnance instituant une délégation vietnamienne à l'Assemblée de l'Union française (5 janvier 1950)
TexteLe 5 janvier 1950, Bảo Đại, chef de l'État du Viêt nam ordonne l’institution d’une délégation vietnamienne auprès de l’Assemblée de l’Union française. L’Union française créée le 27 octobre 1946 est dotée d’un président, d’un Haut Conseil et d’une Assemblée. Le Viêt nam, État associé de l’Union française, dispose ainsi de 19 sièges au sein de l'assemblée. L’article 66 de la Constitution de la 4e République précise que « l’Assemblée de l'Union française est composée, par moitié, de membres représentant la France métropolitaine et, par moitié, de membres représentant les départements et territoires d'outre-mer et les États associés ».
Caricature de Lang sur la guerre d'Indochine (2 février 1950)
Image«Dans le pays indochinois, loin derrière l'Inde. Bảo Đại: "Ils n'oseront pas-car je porte un luxueux maillot de bain très diplomatique!"» En février 1950, le caricaturiste allemand Lang illustre la menace communiste qui pèse sur l'Indochine, malgré le soutien politique et militaire de la France au régime de Bảo Đại.
Lettre de Dwight D. Eisenhower à Clarence Dillon (6 mai 1953)
TexteLe 6 mai 1953, le président américain Dwight D. Eisenhower adresse à l'ambassadeur américain en France cette lettre dans laquelle il indique tout l'intérêt que portent les États-Unis au conflit en Indochine et confirme le soutien des États-Unis à la France.
Liste de la délégation vietnamienne lors des négociations franco-vietnamiennes (Paris, mars 1954)
TexteListe de la délégation vietnamienne en charge des négociations avec la France en mars 1954.
Lettre du chef du Service français de sécurité au Viêt Nam sur les négociations franco-vietnamiennes (Dalat, 18 mars 1954)
TexteLe 18 mars 1954, un courrier interne du Service français de sécurité fait état de certaines sources au sein des milieux diplomatiques vietnamiens, qui indiquent que les négociations franco-vietnamiennes n'auraient aucun aboutissement, pas plus que la conférence de Genève. Ces milieux précisent que la position prise par le Premier ministre du Viêt Nam, le prince Buu Loc, en ce qui concerne l'intégration du pays à l'Union française ne serait que pure démagogie. Prédisant la chute du gouvernement de Buu Loc, ils évoquent également l'inféodation du chef de l'État du Viêt Nam Bảo Đại et de nombreux autres dirigeants à l'Amérique et estiment que la présence américaine en Indochine est à l'origine des malaises actuels.
La bataille de Diên Biên Phu (1954)
ImageVue des troupes françaises lors de la bataille de Diên Biên Phu, qui commence le 13 mars 1954 par l'assaut des troupes du Viêt-minh et se termine le 7 mai 1954 par la reddition des troupes françaises.
La chute de Diên Biên Phu (RTL, 7-9 mai 1964)
SonLe 7 mai 1954, après 57 jours de combats, l'armée française est vaincue à Diên Biên Phu dans le Nord Tonkin. Cette défaite constitue une étape importante dans le processus de décolonisation en Indochine.
"Le sacrifice" dans Le Figaro (8 mai 1954)
TexteLe 8 mai 1954, au lendemain de la chute du camp retranché de Diên Biên Phu, le quotidien français Le Figaro titre sur le sacrifice des militaires français et dénonce l'attitude des responsables communistes français dans la guerre d'Indochine.
"Dien-Bien-Phu est tombé" dans L'Humanité (8 mai 1954)
TexteLe 8 mai 1954, après la chute de Diên Biên Phu, le quotidien communiste français L'Humanité dénonce la politique de la France en Indochine et appelle à un cessez-le-feu immédiat.
Appel de Hô Chi Minh au lendemain de la victoire de Diên Biên Phu (Viet Bac, 8 mai 1954)
TexteLe 7 mai 1954, la chute du camp militaire français de Diên Biên Phu accélère la fin de la présence coloniale française en Indochine. Le lendemain de la défaite française, Hô Chi Minh adresse ses félicitations à ses troupes.
Tract anticommuniste suite à la signature du traité franco-vietnamien (4 juin 1954)
TexteAprès la conclusion du traité franco-vietnamien, signé le 4 juin 1954 à Paris par les deux chefs de gouvernement Joseph Laniel et Buu Loc, ce tract anticommuniste appelle les Vietnamiens à démasquer les communistes du Viêt-minh.
Accords sur la cessation des hostilités en Indochine (Genève, 20-21 juillet 1954)
TexteLes accords de la conférence de Genève, du 20 au 21 juillet 1954, mettent fin à la guerre d'Indochine et règlent les détails de la cessation des hostilités entre la France, le Cambodge et le Laos.
La conférence de Genève (20 et 21 juillet 1954)
ImageSignés les 20 et 21 juillet 1954 en présence du Premier ministre français Pierre Mendès France et du ministre des Affaires étrangères britannique Anthony Eden, les accords de Genève mettent fin à la guerre d'Indochine.
Acte final de la conférence de Genève et déclarations annexes (21 juillet 1954)
TexteDéclaration finale de la conférence de Genève qui, le 21 juillet 1954, met fin à la guerre d'Indochine opposant depuis 1946 la France, le Cambodge, le Laos et le Viêt Nam.
Allocution radiodiffusée de Pierre Mendès France (21 juillet 1954)
SonLe 21 juillet 1954, la France accepte les termes des accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine.
Déclaration du gouvernement soviétique sur la conférence de Genève (23 juillet 1954)
TexteLe 23 juillet 1954, Radio Moscou publie la déclaration soviétique sur la conférence de Genève. L'URSS se félicite des accords de Genève, qui mettent fin à la guerre d'Indochine, mais critique violemment l'attitude des États-Unis. Tandis que les Soviétiques déclarent poursuivre une politique de paix, ils accusent les Américains de mener des activités bellicistes.
"Nous accueillons avec enthousiasme la restauration de la paix en Indochine" dans Nhân Dân (25 juillet 1954)
TexteLe 25 juillet 1954, le quotidien communiste vietnamien Nhân Dân salue les accords de Genève mettant fin à la guerre d'Indochine. Il se félicite de la victoire de Hô Chi Minh et souligne l'échec des desseins agressifs des colonialistes français et la défaite de la politique impérialiste américaine.
Caricature de Köhler sur la guerre d'Indochine (1954)
Image"Diên Biên Phu: Les deux parties veulent assoir leurs futures actions diplomatiques sur une base solide" En 1954, le caricaturiste allemand Köhler dresse un portrait cynique des négociations devant mettre fin aux hostilités en Indochine.
Appel de Hô Chi Minh au lendemain de la conférence de Genève (Viet Bac, 22 juillet 1954)
TexteRéunis à Genève du 20 au 21 juillet 1954, les délégués français, vietnamiens, soviétiques, chinois et américains parviennent, le 21 juillet 1954, à un accord de compromis au sujet du conflit d'Indochine. Le 22 juillet 1954, l'appel de Hô Chi Minh évoque les différents aspects de l'accord.
Caricature de Pinatel sur la guerre d'Indochine (1954)
Image"Riz-Amer". En 1954, commentant la fin de la guerre d'Indochine, le caricaturiste français Pinatel insiste sur le lourd bilan humain et financier du conflit (à gauche en serveur, Pierre Mendès France, président du Conseil).
Caricature de Rotov sur la guerre d'Indochine (20 janvier 1955)
Image"Une rencontre amicale en Indochine". Le 20 janvier 1955, le périodique satirique soviétique Krokodil ironise sur l'avancée de l'influence des Américains en Indochine à peine les Français partis.
Caricature de Behrendt sur la décolonisation
Image"Adieu au colonialisme!" Au début des années cinquante, le caricaturiste néerlandais d'origine berlinoise Behrendt dénonce la politique internationale de l'Union soviétique qui cherche à profiter de la vague de décolonisation en Asie et au Moyen-Orient pour promouvoir l'idéologie communiste au sein des nouvelles nations indépendantes. Dans un monde dominé par les deux superpuissances (États-Unis et URSS), qui se livrent à une guerre froide, Fritz Behrendt s’interroge sur l'avenir des pays décolonisés représentés par un groupe de 4 personnes aux traits stéréotypées (une femme asiatique, un homme avec un turban vêtu d'un costume traditionnel indien, un homme de couleur en boubou, un homme du monde arabo-musulman en tenue de bédouin). Ces derniers, tout en saluant le départ définitif du colonisateur européen (un homme en moustache à l'air britannique vêtu du costume colonial, un parapluie, ses clubs de golf et sa valisette) ne se rendent pas compte que deux nouveaux personnages essaient déjà de remplacer l’ancien colonisateur. De gauche à droite, Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique, casque colonial sur la tête tenant sous les bras un dossier intitulé « Stalin » et Nikolaï Boulganine, président du Conseil des ministres de l'URSS, portant un sac à dos arborant un fanion soviétique, tentent d’entrer sur la pointe des pieds par la porte arrière de la maison, qui symbolise les nouveaux États indépendants.