La doctrine Jdanov et le Kominform

La doctrine Jdanov et le Kominform


Le 22 septembre 1947, les délégués des partis communistes d'Union soviétique, de Pologne, de Yougoslavie, de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie, de Tchécoslovaquie, d'Italie et de France se réunissent près de Varsovie et créent le Kominform, bureau d'information installé à Belgrade et qui devient rapidement l'organe de coordination idéologique du mouvement communiste via l'intermédiaire de son journal Pour une paix durable, pour une démocratie populaire. Présenté comme une reconstitution du Komintern, le Kominform est en réalité pour l’URSS un instrument pour contrôler étroitement les partis communistes occidentaux. Il s’agit de resserrer les rangs autour de Moscou et de vérifier que les communistes européens s’alignent bien sur la politique soviétique. Ainsi, la Yougoslavie de Tito, accusée de déviationnisme, sera bientôt exclue du Kominform.


Le délégué soviétique, idéologue du PCUS et bras droit de Staline, Andreï Jdanov fait approuver par les participants de la réunion la thèse selon laquelle le monde est désormais divisé en deux camps irréductibles: un camp «impérialiste et anti-démocratique» dirigé par les États-Unis et un camp «anti-impérialiste et démocratique» dirigé par l’URSS. Cette doctrine constitue la réponse soviétique à la doctrine Truman. Jdanov condamne l’impérialisme et la colonisation mais prône la démocratie nouvelle. Il souligne que le bloc anti-impérialiste s’appuie partout dans le monde sur le mouvement ouvrier démocratique, sur les partis communistes ainsi que sur les combattants des mouvements de libération dans les pays coloniaux. En 1947, le monde est donc devenu bipolaire, divisé en deux blocs inconciliables.


Puis, en réaction au programme Marshall, l'URSS institue, en janvier 1949, une coopération économique avec les pays du bloc soviétique dans le cadre du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM ou Comecon).

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