Le contexte international: la crise de Suez (1956) et l'insurrection hongroise (1956)

Le contexte international: la crise de Suez (1956) et linsurrection hongroise (1956)


D'une façon générale, au-delà des considérations économiques immédiates, le climat international contribue également à accélérer le besoin de relance du processus d’intégration européenne. L'annonce de la nationalisation du canal de Suez, en juillet 1956, et l'intervention soviétique en Hongrie, en novembre 1956, rappellent avec force aux «pères fondateurs» de l'Europe que la seule Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) ne pèse pas très lourd face aux menaces engendrées par les événements internationaux. L'intervention des troupes soviétiques à Budapest, le 4 novembre 1956, met en évidence que la menace de l'URSS est toujours réelle et rappelle aux pays d'Europe occidentale la nécessité de poursuivre dans la voie de l’intégration.



Il convient de noter que les résultats de la crise de Suez sont également très présents dans les esprits. Les grandes puissances mondiales (États-Unis et URSS) n'apprécient pas du tout l'action de la France et de la Grande-Bretagne dans la région du canal de Suez. L'URSS menace Paris et Londres de représailles nucléaires et les États-Unis, pourtant alliés traditionnels des puissances européennes, se plaignent de n'avoir pas été consultés au préalable. Ils n'apprécient absolument pas cette politique de la canonnière de type néocolonial et, à travers les Nations unies, exercent une immense pression financière sur le Royaume-Uni. La France, qui est diplomatiquement humiliée, se révèle donc impuissante face aux deux superpuissances, de sorte que l’Europe unie apparaît une nouvelle fois comme le meilleur moyen pour la France de continuer à jouer un rôle significatif sur la scène internationale. Le chancelier allemand Konrad Adenauer, lui aussi, ne cache pas sa déception à l'égard de l’attitude américaine.


Mais la crise et l’échec diplomatique et militaire de Suez ont également mis en lumière la dépendance énergétique de l’Europe occidentale et la nécessité de garder la haute main sur les réserves de matières premières de l’outre-mer.


Une fois de plus, le renforcement de l'Europe semble être le seul moyen d'assurer la paix et la prospérité.




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