La paix manquée
La paix manquée
La Seconde Guerre mondiale a bouleversée la carte du monde. Le bilan humain et matériel est le plus grave que l'humanité n’ait jamais connu. L'Europe, exsangue et à bout de souffle, est en ruine et en proie à la confusion la plus totale: usines et voies de communication détruites, échanges commerciaux traditionnels rompus, pénuries de matières premières et de biens de consommation.
Même avant la capitulation des pays de l’Axe, les trois Grands, Américains, Anglais et Russes, s’efforcent de régler le sort du monde d’après-guerre. Du 28 novembre au 2 décembre 1943, la conférence de Téhéran est la première rencontre au sommet entre Winston Churchill, Joseph Staline et Franklin D. Roosevelt. Elle trace les grandes lignes de la politique internationale de l'après-guerre. Les dirigeants parlent notamment du débarquement en Normandie, alors fixé au 1er mai 1944, du sort de l’Allemagne et de son éventuel démembrement ainsi que de l'organisation du monde au lendemain du conflit. Ils décident de confier l'étude de la question allemande à une commission consultative européenne. Deux autres conférences interalliées vont suivre, l’une à Yalta (du 4 au 11 février 1945), l’autre à Potsdam (du 17 juillet au 2 août 1945).
Mais très vite, l’étroite alliance de la guerre fait place à la méfiance. Lors des conférences de paix, les trois Grands s’aperçoivent rapidement que des points de vue de plus en plus divergents opposent Occidentaux et Soviétiques. Les anciens antagonismes que la guerre a fait taire resurgissent et les puissances alliées ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un traité de paix.