La guerre civile en Grèce

La guerre civile en Grèce


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les mouvements de résistance communistes grecs refusent le rétablissement du régime royaliste que soutient la Grande-Bretagne. Les Anglais voient en effet dans la monarchie hellène la meilleure garantie du maintien du pays dans leur zone d'influence. Suite à un plébiscite favorable, le roi George II, réfugié au Caire, rentre au pays en septembre 1946. Les communistes, directement ravitaillés par la Yougoslavie et par le bloc soviétique via la Bulgarie et l'Albanie, déclenchent aussitôt une guerre civile et établissent un gouvernement révolutionnaire en Épire. Le 3 décembre 1946, la Grèce dépose une plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations unies. Elle accuse ses trois voisins du Nord d'entretenir une guérilla contre ses intérêts nationaux.


De 1946 à 1949, de violents combats opposent les communistes aux troupes gouvernementales qui reçoivent une aide militaire et financière massive des Britanniques puis des Américains qui redoutent de voir le pays, le dernier des Balkans à ne pas être sous hégémonie soviétique, se transformer à son tour en une République populaire. Voisine de la Turquie, la Grèce constitue donc une zone stratégique et économique de première importance pour barrer la route à la domination soviétique en Méditerranée orientale et protéger les ressources pétrolières du Moyen-Orient. Les États-Unis s'engagent ainsi à préserver l'indépendance et l'intégralité territoriale du royaume en poussant les autorités politiques à constituer un gouvernement d'unité nationale et à entreprendre une série de réformes économiques. La Grèce profite d'ailleurs du Plan Marshall et s'insère peu à peu dans le système occidental en intégrant le Conseil de l'Europe en 1949 et l'OTAN en 1951. Entre-temps, la rupture titiste entre la Yougoslavie et l'URSS prive le maquis communiste de son principal soutien et oblige les partisans à déposer les armes en octobre 1949. La fin de la révolte communiste en Grèce, qui entraîne la mort de plus de 50.000 personnes, marque le terme de la progression de l'influence soviétique en Europe.

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