«Petit dérangement à l'heure du café». Le 15 janvier 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères (à dr.), et le chancelier allemand Konrad Adenauer (à g.) se rencontrent à Bonn. Trois jours plus tard, le caricaturiste allemand Fritz Meinhard illustre comment l'épineuse question liée à l'autonomie politique et économique de la Sarre (sous la forme d’une souris) vient troubler la rencontre franco-allemande.
«Charbon de la Sarre. Centrale d’échange. Prends: Sarre. Offre: Visage aimable.» Le 18 janvier 1950, au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman en République fédérale d’Allemagne, le caricaturiste allemand Ekö (Egon Körbi) fustige les propositions françaises concernant l’avenir politique et économique du territoire de la Sarre. Robert Schuman, derrière le comptoir de la centrale d’échange, pose des conditions de négoce inacceptables au sujet de la Sarre et provoque ainsi l’étonnement du chancelier fédéral Konrad Adenauer.
«Commentaire sur la situation. Dans la forge européenne». En mars 1950, le caricaturiste allemand Stig (Roland Stigulinszky) illustre à la Une de la revue satirique sarroise Der Tintenfisch comment la Sarre entretient sa vocation européenne sous le regard bienveillant des pays voisins. De gauche à droite: l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill, le président du Conseil des ministres italien Alcide de Gasperi, l’ancien Premier ministre belge Paul-Henri Spaak, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman et Johannes Hoffmann, ministre-président de la Sarre sont prêts à forger l’européanisation du territoire de la Sarre. En arrière-plan, le chancelier fédéral Konrad Adenauer (à dr) et le général de Gaulle (à g.) observent la scène.
«L’enlèvement de la Sarre. – “Tu la récupéras intacte dans 50 ans”.» Le 7 mars 1950, le caricaturiste du journal allemand Rheinische Zeitung, illustre les conséquences de la signature des conventions franco-sarroises pour le territoire de la Sarre et insiste sur l'émotion qu'elles provoquent en République fédérale d'Allemagne (RFA). Tout en accordant plus d'autonomie au gouvernement sarrois, elles confient à la France la responsabilité de l'exploitation des mines de la Sarre pour les cinquante années à venir. De gauche à droite, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman, sur son cheval «enlève» la «jeune Sarre» sous le regard désapprobateur du chancelier fédéral Konrad Adenauer.
«Il était deux enfants roi – mais malheureusement on démonta le pont qui devait mener au traité de paix!» Le 7 mars 1950, commentant la signature, le 3 mars à Paris, des conventions franco-sarroises, le caricaturiste allemand Peter Leger dénonce la politique française à l'égard de la Sarre et s'inquiète pour l'avenir du rapprochement franco-allemand. Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères et Johannes Hoffmann, ministre-président de la Sarre enlèvent le pont «territoire de le Sarre», qui aurait permis à la France (Marianne) et à la RFA (Michel) de se rejoindre en toute sécurité. Dans le fond du ravin, qui sépare les deux pays, se dresse toujours menaçant le spectre de la guerre sous les traits du visage d'Adolf Hitler.
«Coup de froid lors de la nuit de noces». Le 2 février 1952, le caricaturiste allemand Ernst Maria Lang montre que le règlement de la question sarroise provoque des tensions entre la France et la République fédérale d'Allemagne (RFA). Le «jeune couple franco-allemand», représenté par le chancelier fédéral Konrad Adenauer (à gauche) et la France sous les traits de Marianne coiffée du bonnet phrygien (à gauche) se disputent la couverture du lit, sur laquelle, on peut lire «Sarre».
"Fruit-Sarre trop dur". En mars 1952, le caricaturiste allemand Ernst Maria Lang ironise sur les difficultés qu'éprouvent le chancelier fédéral Konrad Adenauer et Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, pour résoudre problème de la Sarre. L’européanisation du territoire de la Sarre pourrait solutionner la question.
«Pour la Sarre. Frontière allemande de l'Est.» Le 28 mars 1952, dans le cadre du règlement de la question de la Sarre, le caricaturiste français Louis Mitelberg fustige l’action du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman (à droite), qui semble œuvrer en faveur des intérêts germano-américains. Il faut noter la présence du secrétaire d’État américain Dean Acheson sur le panneau, qui est très intéressé au devenir du territoire sarrois. Lors des négociations entre la France et les autorités sarroises, Schuman évoque la proposition de donner un statut européen à la Sarre. Le gouvernement fédéral allemand sous la direction du chancelier Konrad Adenauer (assis en dessous du panneau frontière) revendique cependant ouvertement la fin du statut spécial de la Sarre et sa réincorporation au sein de la République fédérale d'Allemagne (RFA). En raison de ses propres intérêts politiques, économiques et militaires, la France refuse de donner suite à ces demandes. Il faudra attendre les accords de Luxembourg du 27 octobre 1956, signés par la France et par la RFA, qui prévoient le rattachement politique de la Sarre à la RFA pour le 1er janvier 1957.
«Commentaire sur la situation! – Marianne: “Mais Michel, le garçon est déjà trop expérimenté! Laissons-lui enfin son indépendance!” – Michel: “Oui, Marianne tu as raison! Si nous acceptons son souhait d'intégrer en premier la Maison Europe, alors pour l'avenir, de nombreux tracas nous seront épargnés.”». Le 1er août 1952, le caricaturiste du périodique CVP-Rundschau, organe de presse du Parti populaire chrétien sarrois, illustre les discussions franco-allemandes sur l'avenir de la Sarre. Sur la route qui mène à l’Europe, la France sous les traits d’une Marianne moderne coiffée du bonnet phrygien et le chancelier fédéral Adenauer, portant le bonnet du Michel et poussant un chariot d’enfant au nom de la RFA, s’entretiennent sur l’avenir d’un petit garçon habillé en mineur symbolisant la Sarre.
«Match de vacances Schuman-Adenauer (ramasseur de balles Hallstein)». Le 7 août 1952, le caricaturiste allemand Wolfgang Hicks ironise sur les résultats décevants des négociations entre la France et la République fédérale d’Allemagne sur la question de l’avenir de la Sarre. Allongés dans leurs transats respectifs, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères et le chancelier Konrad Adenauer se livrent, dos à dos, un match de tennis qui a peu de chance d’aboutir. Malgré, les efforts de Walter Hallstein, secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères pour ramasser les balles «Sarre» et relancer le jeu, rien n’y change, les conversations bilatérales sur la Sarre ne donnent rien.
«Les post-jeux olympiques de Paris 52: “Incompréhensible, incompréhensible – mettre l'obstacle le plus difficile tout de suite au début...!”» En août 1952, le caricaturiste du périodique satirique allemand Der Tintenfisch présente la question sarroise comme la première des haies à franchir par les «coureurs» Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, et Konrad Adenauer, chancelier de la République fédérale d'Allemagne (RFA), sur le parcours semé d'embûches qui mène à l'Europe unie.
En 1953, la section sarroise du Mouvement européen édite une brochure expliquant et illustrant la question de l'européanisation du territoire de la Sarre.
«Papas!». Le 27 octobre 1954, quatre jours après la signature des accords de Paris rétablissant la souveraineté de la République fédérale d'Allemagne (RFA), le caricaturiste français Kb2 ironise sur les conséquences du traité, qui stipule que le territoire de la Sarre recevra un statut européen dans le cadre élargi de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Europe, allongée dans son lit d’hôpital, présente ainsi fièrement le nouveau-né «La Sarre» aux deux papas, le Français Pierre Mendès France, président du Conseil et l’Allemand Konrad Adenauer, chancelier fédéral. Toutefois, lors du référendum du 23 octobre 1955, 67,7 % des électeurs sarrois rejettent le statut européen proposé par les accords de Paris et la France doit, dès lors, accepter l’idée du retour de la Sarre à l’Allemagne de l’Ouest.
«L'enfant difficile. – “Marianne, mais avant elle avalait toujours tout!”» Le 13 août 1955, le périodique Deutsche Saar, organe de presse du Parti démocratique sarrois (DPS), publie une caricature dénonçant les agissements de la France (en Marianne) et de Johannes Hoffmann, ministre-président de la Sarre, qui se font les principaux défenseurs du nouveau statut de la Sarre.
«Adenauer–Sarre. Ja Bonn, ma mine, schönen Dank!» Le 2 novembre 1955, le caricaturiste d’origine espagnole César, dresse le portrait d’un chancelier Adenauer, très satisfait du retour de la Sarre à l’Allemagne fédérale. Lors du référendum du 23 octobre 1955, 67,7 % des électeurs sarrois rejettent le statut européen proposé par les Accords de Paris et la France doit accepter l’idée du retour du territoire de la Sarre à l’Allemagne. La Sarre, que la France occupait au titre des réparations de guerre, fait partie des bassins miniers les plus riches et les plus productifs d'Europe.