Les réformes de Gorbatchev en Union soviétique

Les réformes de Gorbatchev en Union soviétique


Homme d’appareil du Parti communiste de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, à 54 ans, est nommé secrétaire général du PCUS par le Comité central le 11 mars 1985. Son objectif est de procéder à une profonde réforme du système soviétique dont la lourdeur bureaucratique était un obstacle à la reconstruction économique (c’est la «pérestroïka») et en même temps de libéraliser le régime en permettant la transparence («glasnost»), c’est-à-dire une certaine liberté d’expression et d’information.


Pour mener à bien cette ambitieuse politique, il lui faut limiter les engagements internationaux de l’URSS et réduire ses dépenses militaires afin d'enrayer le déclin moral et économique de l'URSS. D’où le rétablissement du dialogue américano-soviétique sur les armes nucléaires et la signature du traité de Washington (8 décembre 1987), prévoyant la destruction de tous les missiles soviétiques et américains de portée intermédiaire stationnés en Europe, et le traité de Paris (19 novembre 1990) sur la parité des arsenaux classiques en Europe entre Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et Pacte de Varsovie et du traité de Moscou (31 juillet 1991) qui prévoit la réduction mutuelle des armements nucléaires stratégiques. En même temps, il met fin à l’engagement soviétique dans les différentes parties du monde : retrait d’Afghanistan où s’enlisait l’armée russe, pression sur les Vietnamiens pour évacuer le Cambodge et reprise des relations sino-soviétiques, retrait du soutien de l’URSS au régime Mengistu en Éthiopie et aux troupes cubaines en Angola, fin de l’aide économique à Cuba et retrait des troupes soviétiques de l’île, reprise des relations diplomatiques avec Israël et condamnation de l’invasion du Koweit par l’Irak. Mais c’est en Europe que le désengagement de Gorbatchev sera le plus marqué à l’égard des pays anciennement satellites de l’URSS.


Populaire en Occident, Gorbatchev l’est beaucoup moins dans son pays où ses réformes aboutissent à la désorganisation du système de planification centralisée sans que puissent être mis en place de véritables mécanismes de marché. D’où la baisse de la production, la pénurie et un mécontentement social s’exprimant par des grèves. Ce mécontentement peut d’autant plus se manifester qu’avec la «transparence», tout ce qui était censuré des activités de l’État et de ses administrations peut désormais être révélé et débattu publiquement. La levée des tabous imposés par le régime communiste, mis à profit par les intellectuels et les dissidents libérés, permet un jugement critique sur le passé de l’Union soviétique et sur son système politique, économique et social.


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