Note de la délégation du Royaume-Uni sur le lien existant entre les discussions bilatérales des pays de l’UEO et les travaux multilatéraux au sein du Comité permanent des armements (Paris, 16 janvier 1958)
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Source: Union de l’Europe occidentale. Comité Permanent des armements. Note du secrétaire général adjoint. Discussions bilatérales entre pays membres de l’UEO. Paris: 16.01.1958. SAC(58) D/111. 6 p.
Archives nationales de Luxembourg (ANLux). http://www.anlux.lu. Western European Union Archives. Secretariat-General/Council’s Archives. 1954-1987. Subject dealt with by various WEU ORGANS. Year: 1958, 01/06/1957-30/04/1958. File 442.00. Volume 1/4.
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(6 pages)
UNION DE L'EUROPE OCCIDENTALE
COMITE PERMANENT DES ARMEMENTS
U.E.O. SECRET
SAC (58) D/111
Original anglais
16 janvier 1958
NOTE DU SECRETAIRE GENERAL ADJOINT
Discussions bilatérales entre pays membres de l'U.E.O.
Le Secrétaire Général Adjoint a l'honneur de dif-
fuser ci-joint une note de la Délégation du Royaume-Uni
exposant le point de vue britannique sur les liens exis-
tant entre les discussions bilatérales des pays de l'U.E.O.
et les travaux multilatéraux au sein du Comité Permanent
des Armements.
Palais de Chaillot
PARIS XVIème
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MEMORANDUM DE LA DELEGATION DU ROYAUME-UNI
Lien existant entre les discussions bilatérales
des pays de l'U.E.O. et les discussions multilatérales
au sein du Comité Permanent des Armements
L'objectif que tous les pays européens essaient d'at-
teindre est l'équipement de leurs forces armées, en temps voulu
et en quantité nécessaire, avec le meilleur matériel disponible,
et ceci au moindre prix. Dans la mesure où ce matériel est pro-
duit en Europe, le but qu'ils se proposent est d'éviter tant le
gaspillage de la main d'oeuvre scientifique qui se consacre aux
études et recherches nécessaires que celui des ressources requi-
ses pour la production dans le cadre de programmes soit trop li-
mités pour justifier les investissements consentis, soit si éta-
lés dans le temps que le matériel risque de devenir périmé.
Il ressort de ces considérations qu'il convient de re-
chercher :
(i) l'énoncé coordonné des besoins militaires afin
de définir la nature du matériel nécessaire,
(ii) un partage sur une base rationnelle de l'effort
scientifique que demande l'étude de ce matériel,
(iii) des commandes coordonnées, de telle façon que la
production puisse être envisagée à l'échelle vou-
lue et les matériels à long terme commandés assez
longtemps à l'avance.
La première de ces trois actions constitue un sujet
approprié pour une consultation multilatérale, sous réserve que
les besoins soient exprimés en termes généraux et que les pays
prenant part à de telles discussions se rendent compte que, pen-
dant une période d'au moins 5 ans, les possibilités d'étudier
un matériel dès le premier stade sont très restreintes et que
leurs besoins doivent être indiqués pour des types de matériels
déjà en cours d'étude dans l'un des pays producteurs. Il s'agit,
en conséquence, plutôt d'une discussion sur les mérites relatifs
du matériel en cours d'étude que d'une discussion théorique sur
des besoins idéaux. Ceci, bien entendu, ne s'applique pas aux
besoins à long terme (disons 5 à 10 ans) pour lesquels il existe
un champ d'action très large.
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En ce qui concerne cette première phase, le Comité
Permanent des Armements a déjà entrepris deux sortes d'études :
la première, portant sur la défense aérienne, a trait aux avions,
aux engins guidés et aux installations au sol; la seconde cou-
vre toute la gamme du matériel pour l'armée de terre.
Cependant, dès qu'un besoin général a été reconnu et
établi, il s'agit d'arrêter un programme d'études, et la forme
multilatérale ne convient plus. Seuls les pays capables d'ap-
porter une contribution pratique à l'étude du matériel en ques-
tion peuvent utilement prendre part à la discussion. Ceci n'est
aucunement une critique à l'égard des pays qui n'ont pas les
moyens ou le désir d'apporter une contribution spécifique; c'est
une simple question de bon sens. La rationalisation de program-
mes d'études est un processus extrêmement complexe exigeant un
examen détaillé et laborieux des ressources disponibles et des
problèmes techniques en jeu, et, sans parler des questions de
sécurité, ce serait imposer un retard inacceptable que de per-
mettre l'accès de telles discussions à des pays qui y assiste-
raient comme simples observateurs. En pratique, et compte tenu
de l'expérience acquise, nous croyons que pour une catégorie de
matériels donnés les discussions devraient débuter par la voie
bilatérale entre deux pays producteurs. En fait, comme le Comi-
té Permanent des Armements le sait déjà, des conversations bila-
térales se sont poursuivies pendant les dix-huit derniers mois
entre des représentants français, allemands et britanniques en
vue de déterminer les domaines dans lesquels il apparaît qu'une
coopération pratique peut être recherchée avec suc-
cès en Europe. A cette fin, les trois Gouvernements ont cons-
titué des Comités de direction anglo-français, franco-allemand,
et anglo-allemand, qui ont créé, à leur tour, un certain nombre
de groupes de travail. La liste des groupes créés par les Co-
mités de direction anglo-français et anglo-allemand est jointe
en annexe à la présente note. Il a toujours été bien entendu
que toute proposition pratique résultant de ces conversations
serait aussitôt transmise au Comité Permanent des Armements
ainsi qu'au Comité de Production de l'O.T.A.N., et que les au-
tres pays de l'Alliance seraient invités à s'y associer.
Le fait que ces conversations bilatérales aient été
jusqu'à présent limitées aux trois principaux pays de l' Allian-
ce n'implique évidemment pas que les autres pays producteurs
n'aient pas une contribution à fournir. Au contraire, leur
contribution peut présenter le plus grand intérêt, notamment
du point de vue scientifique et technique. C'est ainsi que des
discussions sont actuellement en cours sur un certain nombre
de sujets entre représentants britanniques et néerlandais.
Toutefois, étant donné le coût et la complexité des armes mo-
dernes, il est tout à fait improbable que l'un ou l'autre des
petits pays de l'Alliance soit capable d'entreprendre plus
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qu'une faible proportion du travail d'études dans n'importe
quel cas particulier. Nous sommes par conséquent convaincus
qu'en soumettant aux autres pays de l'Alliance, dès que cela
s'avèrera possible en pratique -
tout projet susceptible de donner lieu à une coopération qui
pourrait être établi bilatéralement, nous offrirons à ces pays,
et notamment aux plus petits d'entre eux, la meilleure occa-
sion de décider où leur contribution peut s'insérer le plus
utilement et de formuler des propositions à cette fin.
Ce second stade devrait donc finalement aboutir à
un accord entre deux pays producteurs en vue de la mise en
commun de leurs ressources et du raccordement de leurs pro-
grammes d'études d'un matériel nouveau au sujet duquel les
pays auraient fait connaître leurs besoins, ceci avec la par-
ticipation active de quelques uns des autres pays de l' Allian-
ce en ce qui concerne certains aspects des études en cours.
A ce stade, c'est la troisième action mentionnée au
début de cette note qui peut être entreprise, et devrait être
entreprise dans le domaine le plus vaste possible, c'est-
dire au sein de l'O.T.A.N. aussi bien que de l'U.E.O. Les
pays prenant part au programme d'études en question présente-
ront un programme unifié prévoyant la production, à une date
donnée, d'armes répondant aux caractéristiques requises. Tous
les pays seront invités à indiquer leurs besoins sur le plan
de la production et un programme de production coordonné sera
établi. Là encore, pour des raisons d'économie, alors que
nous espérons voir des commandes substantielles concentrées
dans une seule chaîne de production, nous pensons aussi qu'un
certain nombre de pays participeront à la fabrication.
Le paragraphe ci-dessus ne traite pas de la ques-
tion particulière de la participation des Etats-Unis. On
peut espérer que les Etats-Unis seront associés dès le stade
initial à toute entreprise de ce genre et qu'ils seront prêts
à apporter une aide active sous la forme d'une assistance
technique et d'achats off-shore.
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Annexe 1
GROUPES DE TRAVAIL BILATERAUX ANGLO-FRANCAIS
1 - Défense aérienne par interception
Echanger des renseignements sur les systèmes d'inter-
ception rapprochée commandée, y compris les avions, les radars
de bord et les engins air-air.
2 - Infrastructure de la défense aérienne
Echanger des renseignements sur les systèmes de radar
de surveillance et de reportage en vue de proposer un système
européen cohérent pour la défense aérienne commune.
3 - Engins guidés sol-air
Echanger des renseignements sur les engins guidés sol-
air anti-aériens, leur système de commande et leur emploi opé -
rationnel.
4 - Engins sol-sol à courte portée
Echanger des renseignements sur l'application opéra-
tionnelle des armes antichar et de l'artillerie et les problè-
mes techniques connexes.
5 - Problèmes de la Marine
Envisager une collaboration pour la recherche et les
études.
6 - Etude des problèmes de vol à grande vitesse et à haute altitude
Poursuivre la collaboration sur la recherche de base
déjà amorcée sous l'égide du Comité Permanent des Armements.
7 - Propulseurs pour fusées d'aviation
Echanger des renseignements sur la recherche et les
études pour les propulseurs de fusées d'aviation.
8 - Recherche sur les poudres et l'armement
Echanger des renseignements dans divers domaines sur
la recherche en matière de poudres et d'armement.
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Annexe 2
GROUPES DE TRAVAIL BILATERAUX ANGLO-ALLEMANDS
1 - Défense aérienne par interception
Echanger des renseignements sur les systèmes d'inter-
ception rapprochée commandée, y compris les avions, les radars
de bord et les engins air-air.
2 - Infrastructure de la défense aérienne
Echanger des renseignements sur les systèmes de radar
de surveillance et de reportage en vue de proposer un système
européen cohérent pour la défense aérienne commune.
3 - Engins guidés sol-air
Echanger des renseignements sur les engins guidés sol-
air anti-aériens, leur système de commande et leur emploi opé -
rationnel.
4 - Engins sol-sol à courte portée
Echanger des renseignements sur l'application opéra-
tionnelle des armes antichar et de l'artillerie et les problè-
mes techniques connexes.
5 - Problèmes de la Marine
Envisager une collaboration pour la recherche et les
études.
6 - Etude des problèmes de vol à grande vitesse et à haute altitude
Poursuivre la collaboration sur la recherche de base
déjà amorcée sous l'égide du Comité Permanent des Armements.
7 - Propulseurs pour fusées d'aviation
Echanger des renseignements sur la recherche et les
études pour les propulseurs de fusées d'aviation.
8 - Recherche sur les poudres et l'armement
Echanger des renseignements dans divers domaines sur
la recherche en matière de poudres et d'armement.
9 - Conduite de tir pour arme de D.C.A. légère
Echanger des renseignements sur les systèmes de con-
duite de tir pour les armes de D.C.A. légère, canons ou roquet-
tes .