Compte rendu de la 108e réunion du Comité permanent des armements (Paris, 19 octobre 1972)

Texte
Le 29 septembre 1972, se tient à Paris, la 108e réunion du Comité permanent des armements (CPA). Quelques semaines plus tard, le 19 octobre 1972, le compte rendu de la réunion expose les débats entre les délégations française et britannique autour de la situation créée par la future adhésion du Royaume-Uni à FINABEL, dont la mission initiale est l’harmonisation des doctrines des forces terrestres européennes. Les discussions portent, entre d’autres, sur la question de la dissolution du groupe ad hoc assurant la liaison entre le Royaume-Uni et FINABEL.

Source et copyright

Source: Union de l'Europe occidentale. Comité permanent des armements. Compte-rendu de la 108e réunion du Comité permanent des armements tenue à Paris le 29 septembre 1972. Paris: 18.10.1972. SAC (72)R/108. pp.1; 3-4; annexe; pp.1-2.

Archives nationales de Luxembourg (ANLux). http://www.anlux.lu. Western European Union Archives. Secretariat-General/Council’s Archives. 1954-1987. Organs of the Western European Union. Year: 1967, 16/03/1956-30/04/1967. File 250.10. Volume 2/2.

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UNION DE L'EUROPE OCCIDENTALE
COMITÉ PERMANENT DES ARMEMENTS
76

U.E.O.
CONFIDENTIEL

SAC (72) R/108
Original Français
19 octobre 1972

COMPTE RENDU DE LA 108ème REUNION DU COMITE PERMANENT DES
ARMEMENTS
, TENUE A PARIS LE 29 SEPTEMBRE 1972

Président : M. le Préfet ROUX
Secrétaire Général Adjoint de l'U.E.O.
Chef du Secrétariat International
du C.P.A.
BELGIQUE Lt-Colonel WARNON
FRANCE Ingénieur Général BRINDEAU
REPUBLIQUE FEDERALE
D'ALLEMAGNE
Dr. ANSEL
ITALIE Colonel REGHINI
LUXEMBOURG M. BOUR (excusé)
PAYS-BAS M. de GRAAUW
ROYAUME-UNI M. QUINLAN

Observateur de l'O.T.A.N.
M. STONE

Secrétariat International
M. CAMPBELL
Groupe Captain KELLY
Colonel STEIN
Contre-Amiral GIACCHETTI

43 Avenue du Président Wilson
PARIS XVIème

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SAC (72) R/108

Les délégués ont décidé que le document
contenant le programme des essais, primitivement destiné
a servir de guide pour l'établissement des méthodes
d’essais et des registres des résultats, mérite d'être
simplifié maintenant que les travaux approchent de
leur terme.

Les techniciens ont fait des progrès considé-
rables
dans l’examen des méthodes d'essais et des
registres des résultats.

Le Sous-Groupe a été informé que le contrat
passé entre les Autorités britanniques et une firme
privée anglaise pour la rédaction de ces documents
expire le 31 mars 1973 .

Dans ces conditions et eu égard aux travaux
encore en cours, le Sous-Groupe a estimé nécessaire
d’envisager les réunions suivantes:

du 21 au 23 novembre 1972 : réunion des Techniciens ,

du 5 au 7 février 1973 : réunion des Techniciens ,

du 13 au 15 mars 1973 : réunion plénière ,

du 9 au 11 octobre 1973 : réunion plénière .

III. EXAMEN DE LA SITUATION CREEE PAR L'ADHESION DU ROYAUME-UNI
A FINABEL

Le SECRETAIRE GENERAL ADJOINT rappelle qu'à
la suite de la discussion intervenue lors de la dernière
réunion il avait été convenu que le Secrétariat Inter-
national
rédigerait une nouvelle version du projet
de recommandation
avec exposé des motifs. Ce document,
qui lui semble refléter le plus exactement possible
le sentiment du Comité Permanent des Armements , a été
diffusé par lettre SP (72) 9-48 en date du 7 septembre
1972
.
Le Préfet Roux demande si les délégués sont
d'ores et déjà en mesure de prendre position sur ce
nouveau projet.

M. de GRAAUW ne peut que confirmer la
déclaration faite au cours de la dernière réunion par
le Délégué néerlandais . Il rappelle que, pour des
raisons de politique générale, les Pays-Bas estiment
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SAC (72) R/108

qu'il est trop tôt pour se prononcer sur la situation
créée par l'adhésion du Royaume-Uni a FINABEL .
La réorganisation du Comité Permanent des Armements
doit être en effet envisagée dans le contexte plus
général de la réorganisation de l'U.E.O , dont l'examen
est encore prématuré.

Le Colonel REGHINI déclare que le Gouvernement
italien
, qui a procédé à l'examen de la nouvelle
version, approuve la dissolution du Sous-Groupe N° 3
et le transfert des travaux du Sous-Groupe N° 5 a
FINABEL . Il donne, d’autre part, son accord au
transfert du Sous-Groupe N° 8 au Comité Permanent des
Armements
, sous réserve que les travaux couvrent l’ensemble
du domaine interarmée. Les Autorités italiennes sont,
en revanche, opposées au maintien des Sous-Groupes N° 6
et N° 7
, considérant que les travaux doivent être
transférés respectivement aux Groupes E et G de FINABEL .

L'Ingénieur Général BRINDEAU n'a rien à
ajouter aux suggestions qu’il a formulées lors de la
dernière réunion. Il ne reprendra la parole que dans
le cas où le Comité serait prêt a engager une discussion
sur l'ensemble du problème.

Le Lt-Colonel WARNON indique que la Belgique
est plutôt favorable au projet de recommandation
établi par le Secrétariat International , mais qu'elle
a des doutes quant à l'opportunité de maintenir le
Sous-Groupe N° 6 .

Le Dr. ANSEL déclare que l'ensemble du problème
est encore à l'étude dans la République Fédérale
d'Allemagne
dont les Autorités s'efforcent avant tout
d'éviter les doubles emplois. C'est ainsi qu'elles
estiment, à l’instar des autres pays, que le Groupe
ad hoc
n’a plus de raison d’être.

M. QUINLAN ne peut que répéter ce qu'il a
dit au cours de la dernière réunion, à savoir que
le Royaume-Uni n'est pas en mesure de prendre position
avant son entrée à FINABEL , étant entendu que les
Autorités britanniques approuvent évidemment la disso-
lution
du Groupe ad hoc .

Le SECRETAIRE GENERAL ADJOINT prend acte
des déclarations des délégués en constatant que le Comité
ne semble pas être prêt à engager une action commune.

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ANNEXE

LE CONSORTIUM DES COMPAGNIES AEROSPATIALES BRITANNIQUES
FARNBOROUGH, 7 SEPTEMBRE 1972

1. Le Consortium des Compagnies Aérospatiales
britanniques
, les firmes membres et les sociétés Européennes
invitées à exposer ont collaboré à l'organisation du
28ème Salon Aérien . Pour la première fois dans son
histoire, ce Salon de l'Aéronautique et de l’Espace
était ouvert a un nombre important de compagnies
européennes.

2. Le programme comportait une présentation en
vol d'avions britanniques du Commonwealth et de pays
étrangers. Parmi ces avions figuraient des appareils
conçus en coopération entre deux ou plusieurs pays,
à savoir:

a) l'avion d'appui tactique SEPECAT / Jaguar ,

b) l'avion d'appui tactique rapproché à décollage
et atterrissage vertical court
, Harrier , en
service dans la Royal Air Force et le Corps
des Marines américains
;

c) l'hélicoptère léger Gazelle ;

d) l’ avion de transport sur courtes distances
VFW--Fokker F 28 ;

e) l'avion monoplace d'entrainement/appui rapproche
Aeronautica Macchi-MB 326 K équipé d'un turbo-
réacteur
Rolls-Royce Viper
;

3. Quelque 200 compagnies ont collaboré à la
mise sur pied de cette présentation d'avions, de
moteurs, de missiles, de technologie spatiale, d'élec-
tronique
et autres équipements et matériels produits
par les Sociétés membres du Consortium des Compagnies
Aérospatiales britanniques
et, sur son invitation,
par les Sociétés européennes représentées au sein de
l'Association Internationale des Constructeurs de
Matériel Aérospatial
( A.I.C.M.A. ) et les organismes
gouvernementaux
traitant des problèmes aérospatiaux.

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Annexe

4. Hormis les exemples de coopération européenne
cités plus haut, il a été réconfortant de constater
que l'A.I.C.M.A. , fondée en 1950 , est maintenant
considérée comme le porte-parole de l'industrie
aérospatiale de l'Europe Occidentale .

La visite du chalet de l’ A.I.C.M.A. à
Farnborough montra à quel point l’entente est étroite
entre membres des différents pays.

5. Il peut être intéressant de savoir que des
études de l’ A.I.C.M.A. ont donné lieu à la publication
de deux rapports; l’un traitant des obstacles au
développement de la coopération européenne en matière
aérospatiale et proposant des recommandations en vue
de les éliminer; le second analysant les conséquences
économiques et les incidences à long terme des achats
en dollars d’ équipement aéronautique . Ces deux rapports
ont fait du bruit et peuvent avoir un impact important
sur les programmes de l'A.I.C.M.A. pour les années à
venir, particulièrement dans le domaine de la production.

6. Afin de donner une idée des progrès réalisés,
ci-joint une liste impressionnante des principaux
programmes aérospatiaux entrepris en collaboration
par les industries des pays membres de l‘A.I.C.M.A.

7. Les ressources de l'U.E.O. ne pourraient-elles
être exploitées pour intensifier cette collaboration
qui s’avère si importante pour l’avenir de l’ Europe ?

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SAC (72) R/108
Annexe
AVIONS
Allemagne , France , Grande-Bretagne ,
Pays-Bas
A 300 B AIRBUS
Allemagne , France ALPHA JET
Allemagne , Belgique , France ,
Pays-Bas , Italie
ATLANTIC
France , Grande-Bretagne CONCORDE
Allemagne , Grande-Bretagne , Pays-Bas F. 28 FELLOWSHIP
France , Grande-Bretagne GAZELLE
France , Grande-Bretagne JAGUAR
France , Grande-Bretagne LYNX
Belgique , Espagne , France , Italie ,
Suisse
MERCURE
Allemagne , Grande-Bretagne , Italie MRCA
France , Grande-Bretagne PUMA
Allemagne , France TRANSALL
Allemagne , Belgique , Pays-Bas VFW 614
MOTEURS
France , Grande-Bretagne ADOUR
France , Grande-Bretagne M 45 H
France , Grande-Bretagne OLYMPUS
Allemagne , Grande-Bretagne , Italie RB 199
Allemagne , Grande-Bretagne RB 193
Grande-Bretagne , Italie VIPER
MISSILES
Allemagne , France HOT
France , Grande-Bretagne MARTEL
France , Allemagne MILAN
Allemagne , France ROLAND
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SAC(72)R/108
Annexe
ESPACE
CONSORTIUM ELDO/CECLES
( Belgique , France , Grande-Bretagne ,
Italie )
EUROPA I, II
CONSORTIUM CIFAS
( Allemagne , France )
SYMPHONIE
CONSORTIUM MESH
( Allemagne , France , Grande-Bretagne ,
Italie , Suède )
TDI
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30 octobre 1972

PROPOSITION DU SECRETAIRE GENERAL ADJOINT
POUR LA SOLUTION DU PROBLEME FINABEL - C.P.A.

I. La Grande-Bretagne a fait officiellement acte
de candidature à FINABEL , c'est-à-dire à "l'organisme
de coordination
" créé par les Chefs d'Etat-Major des
Armées de Terre des Six pays continentaux de l'Union
de l'Europe Occidentale
. Cette candidature a été
reçue favorablement par les membres actuels de FINABEL
et la Grande-Bretagne ( Chef d'Etat-Major de l'Armée
de Terre
) sera accueillie comme nouveau membre de cet
organisme le 1er janvier 1973 .

II. La participation prochaine de la Grande-Bretagne
à FINABEL pose le problème de la coexistence de cet
organisme et du Comité Permanent des Armements de
l’U.E.O.
(1) , "organisme subsidiaire" de l'U.E.O. , créé
le 7 mai 1955 par une décision du Conseil des Ministres ,
découlant directement des discussions préalables aux
Accords de Paris ( 1954 ).

III. Le Conseil Permanent de l'U.E.O. à Londres
a été informé de l'existence de ce problème, et plus
précisément encore du fait que FINABEL d’une part et
le Comité Permanent des Armements de l'U.E.O. de l'autre
étudient séparément les conséquences de l'entrée de la
Grande-Bretagne dans FINABEL .

IV. Aucune directive n'a été donnée au Comité
Permanent des Armements
sur la suite que
les gouvernements entendent donner à la situation ainsi
créée.

.../...

(1) A plusieurs reprises, le C.P.A. et son Secrétariat
International
ont fourni une abondante documentation sur
les deux organismes, leurs origines, leurs rapports au
cours des années 1955-1972 , et l'état actuel des choses.
Il en ressort la preuve que le problème posé en II est
un problème réel et concret. Toutes les délégations
à Londres et toutes les chancelleries de l'U.E.O. doivent
être en possession de cette documentation.


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V. Dans ces conditions, il ne fait aucun doute
que l'affaire sera résolue par une sorte de compromis
qui jouera au détriment du Comité Permanent des Armements .
En effet, il apparaît que FINABEL conservera toutes ses
"prérogatives" et toutes les missions qu’il s'est
octroyées à lui-même et qu'il y adjoindra quelques
dépouilles du C.P.A. dont les délégués reçoivent
généralement des directives des Autorités militaires
nationales
de leurs différents pays, tandis que, malgré
leur qualification de "délégués des gouvernements ", ils
sont moins directement en liaison avec ces derniers.

VI. Le résultat prévisible exposé ci-dessus proviendra
du fait que FINABEL s'est octroyé, et s'est vu maintenir
en pratique, des attributions et des missions qui,
selon l'esprit et le texte de la décision du 7 mai 1955 ,
sont celles du Comité Permanent des Armements .

VII. Il s'agit notamment du monopole que prétend
posséder FINABEL sur : la définition des caractéristiques
militaires des matériels et équipements, sa participation
"en liaison avec le C.P.A. " aux études et réalisation
des prototypes et à leur expérimentation (1) , le monopole
de la recommandation éventuelle d'adoption aux gouvernements
nationaux
. L'organisation de la production des matériels
serait l'apanage du Comité Permanent des Armements .
Pourrait-on imaginer, en face du Secrétariat Général
Adjoint de l'OTAN pour le Soutien de Défense
, un groupe
de quatorze ou quinze Chefs d'Etat-Major des Armées
de Terre
qui prétendrait partager avec lui la mission
de ce Secrétariat Général Adjoint !

VIII. a) De 1955 à 1972 , aucun gouvernement n'a
accepté d'officialiser les protocoles proposés, pour
établir un modus vivendi avec le Comité Permanent des
Armements de l'U.E.O.
, par les Chefs d'Etat-Major
FINABEL
, à La Haye d'abord, à Cologne ensuite, en 1956 .

.../...

(1) Tout ceci ressort du protocole de Cologne ( 21.9.1956 )
proposé par les Chefs d'Etat-Major des Six Pays continentaux .
Plus précisément en ce qui concerne les prototypes, la
proposition de protocole en cause dit :"Etudes et réalisa-
tions de prototypes
: "C.P.A. en liaison avec FINABEL et
expérimentations des prototypes : FINABEL en liaison avec
le C.P.A."


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b) Au moment où le Conseil des Ministres de
l’U.E.O
, a créé le Comité Permanent des Armements , il
a fixé les rapports de ce dernier avec l'OTAN , mais

a totalement négligé FINABEL , qui pourtant préexistait,
parce qu’il n’est pas concevable qu’il y ait lieu de
définir, dans une annexe à un Traité international, les
rapports éventuels entre un Organisme de droit international
et un simple organisme de fait.

c) La mission confiée au Comité Permanent des
Armements
par le Conseil des Ministres de l'U.E.O. n'exclut
aucune forme, aucun domaine, aucun niveau en matière de
coopération.

IX. Néanmoins, se posa, dès l'origine, le problème
de fait de la coexistence des deux organismes.

Une première proposition (belge) tendit à
la réunion des Hautes Autorités militaires nationales
(Terre)
au sein du C.P.A. pour la détermination de
l'ordre de priorité des matériels à traiter. Luxembourg
et France soutinrent, sans insistance, ce point de vue. Il
visait, en fait, à rendre superflues les réunions de
FINABEL , au moins celles qui étaient relatives aux
questions de standardisation. L'Italie soutint que
FINABEL devait continuer à déterminer les spécifications
militaires, la réalisation des matériels devant ensuite
échoir au C.P.A. La Grande-Bretagne exposa que rien
ne devait être fait qui soit susceptible de conduire
à la création d'une organisation militaire U.E.O. ,
parallèle à celle de l'OTAN . Les Pays-Bas prirent la
même attitude, (1)

Aucune solution n'intervint à cette date.

X. La question fut reprise ultérieurement, la
République Fédérale ayant alors adhéré à "FINBEL ",
à la suite de la mise au point par les Chefs d'Etat-Major
des projets de protocoles de la Haye et de Cologne

( 29 mai et 21 septembre 1956 ). (2)

.../...

(1) La discussion en cause est antérieure à l'entrée de
l'Allemagne à FINBEL , devenu FINABEL , précisément
à la suite de l'adhésion de ce pays en 1956 .


(2) La R.F.A. devait constater à ce propos, pour sa part,
que même "l’échange proposé (par les Chefs d'Etat-Major )
d’observateurs entre le C.P.A. et FINABEL semble se
heurter à des difficultés d’ordre juridique et
technique".


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XI. Au coeur du problème des rapports entre FINABEL
et C.P.A. se trouve cette situation d'importance
capitale : La Grande-Bretagne est membre du Comité
Permanent des Armements de l'U.E.O.
: elle n'est pas
membre de FINABEL.

XII. Elle ne peut évidemment prétendre avoir quelque
action que ce soit sur FINABEL . Mais elle est en droit
d’exprimer son sentiment de membre du C.P.A. Sa doctrine
a d'ailleurs toujours été la plus claire et la plus
saine et logique. La voici ( Conseil Permanent du 17 avril
1957
) :

"Le gouvernement britannique estime que c'est
une erreur du point de vue pratique, de séparer l'étude
des caractéristiques militaires de l'ensemble des
considérations et possibilités techniques, économiques
et de production, (1) A son avis, les caractéristiques
militaires du matériel doivent donc être examinées
dès le début dans le cadre du C.P.A. ; en d'autres
termes, cet examen doit être une opération mixte où
les Etats-Majors militaires et les techniciens et experts
de la production, étudient ensemble les besoins et
les possibilités dans le domaine du matériel militaire ...
(Le Gouvernement britannique ) n'est pas disposé à devenir
membre de FINABEL pour deux raisons principales : la
première .... est qu'il doute que la meilleure méthode
soit d’entreprendre tout d'abord une étude purement
militaire pour transmettre ensuite les résultats aux
experts de la production. Il estime que l'on peut perdre
de cette façon un temps précieux et qu'il serait plus
satisfaisant d'entreprendre, dès le début, une étude à
la fois militaire et civile. Le C.P.A. peut fournir
le cadre de tels travaux, où les experts militaires
étudieraient le matériel avec les experts techniques
et scientifiques, industriels et économiques. La deuxième
raison est politique. Lord Hood croit se souvenir que
lors de la création de l'U.E.O. , tous les gouvernements
intéressés aveient jugé qu'il ne devait pas y avoir
d'organes militaires spéciaux, de façon à éviter les
chevauchements et à ne pas donner l'impression que l'U.E.O ,
faisait double emploi avec la structure militaire de
l'OTAN . Le gouvernement britannique estime que cet
argument conserve beaucoup de sa force .... Telles sont
les raisons pour lesquelles le Gouvernement britannique
ne croit pas devoir adhérer au FINABEL ; pour lui,
l'organe approprié existe déjà sous la forme du C.P.A. " (2)

.../...

(1) Voir paragraphe VII

(2) Conseil Permanent du 17 avril 1957 - CR (57) 16.

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XIII. La disparité entre les membres du Comité
Permanent des Armements
(sept) et ceux de FINABEL (six)
a cependant contraint (pour assurer la liaison Six
et Grande-Bretagne ) à l'artifice du "Groupe ad hoc"
et au maintien d'une situation confuse, depuis les
origines.

XIV. Aujourd'hui l'adhésion britannique à FINABEL
permet - du fait de l'identité de la participation aux
deux Organismes - de balayer tout ce qui a créé confusion
et paralysie pendant quinze ans et d'en venir à une
situation claire, selon l'interprétation britannique
de la mission confiée au Comité Permanent des Armements
par la décision du 7 mai 1955 .

Que FINABEL poursuive son existence et
s'attribue des compétences en matière tactique, de
formation, d'entrainement des troupes, il ne nous
appartient pas d'en juger. (1)

Mais une conclusion s'impose : tout ce qui
est coopération internationale en matière de standardisation
d'armements doit revenir d'une façon nette et par une
décision commune explicite des gouvernements, au Comité
Permanent des Armements
créé le 7 mai 1955 , précisément
pour cette mission.


(l) En bref, FINABEL pourrait exercer à l'égard du C.P.A.
le rôle quelle Comité militaire de l'OTAN joue vis-à-
vis du Secrétariat Général adjoint pour la logistique
et le soutien de défense, étant entendu que, contrairement
au Comité militaire qui est un organe de l'OTAN , FINABEL
demeurerait extérieur à l'U.E.O. - C.P.A.