Extrait du compte rendu de la réunion conjointe de la commission des questions défense de l'Assemblée et du Conseil de l'UEO (Londres, 2 décembre 1958)

Text
L’extrait du compte rendu de la réunion mixte du Conseil de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) et de la Commission de la défense de l’Assemblée de l’UEO tenue le 2 décembre 1958 à Londres relate les débats des séances du matin et de l’après-midi. La première séance, présidée par le britannique Lord Henry Lansdowne, porte sur la coopération en matière d’armements. Lord Lansdowne rappelle qu’une coopération étroite en matière d’études, de recherches et de mise au point d’armements est nécessaire, notamment pour des raisons financières et de complexité liées aux armes modernes et pour des raisons politiques notamment au rôle que peut jouer la coopération en matière d’armements pour une unité européenne face aux menaces communistes. Une coopération au cas par cas s’est établie par le biais d'arrangements bilatéraux et trilatéraux développés sous l’égide de l’UEO, ainsi qu'entre les pays de l’UEO dans le cadre du Comité permanent des armements (CPA). Deux listes de propositions de coopération, considérées comme entrant dans les compétences de l’UEO, ont été mises en avant. L'une a été présentée par le Royaume-Uni, l’autre par la France, l’Italie et l’Allemagne. Lord Lansdowne souligne que les considérations de sécurité ne sont pas l’obstacle principal à la coopération en matière d’armements, que le Conseil est satisfait des progrès réalisés par le Comité permanent des armements (CPA) et qu’il n’était donc pas nécessaire d’accélérer le rythme des travaux pour le moment. Finalement, l’UEO ne doit pas prendre de décisions entièrement indépendantes de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), à l’exception de cas où les pays tiers ne se montreraient pas coopératifs.

Source and copyright

Source: Conseil de l'Union de l'Europe occidentale. Extrait du compte-rendu de la réunion conjointe de la Commission des questions défense de l'Assemblée et du Conseil de l'UEO tenue le 2 décembre 1958. Londres. C(58)177. pp. 1-14.

Archives nationales de Luxembourg (ANLux). http://www.anlux.lu. Western European Union Archives. Secretariat-General/Council’s Archives. 1954-1987. Organs of the Western European Union. Year: 1958, 01/01/1958-28/02/1959. File 202.411.03. Volume 1/1.

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A. Séance du matin

La séance est présidée par Lord LANSDOWNE, représentant le
Président du Conseil en exercice.

Le PRESIDENT souhaite tout d'abord la bienvenue aux membres
de la Commission des questions de défense et des armements
, au nom
du Ministre des affaires étrangères, qui est malheureusement empêché
d'assister à la réunion du matin mais sera présent à celle de l'après-
midi
, ainsi qu'au nom de ses collègues.

Il est tout particulièrement heureux d'accueillir des parle-
mentaires qui, voici seulement quelques mois, étaient ses collègues
à l'Assemblée de l'U.E.O.

Cette réunion constitue la seconde réunion mixte que le
Conseil tient avec la Commission en vertu de la procédure qui a
fait l'objet d'un accord au début de l'année.

La première s'était tenue à Rome et avait été, croit-il,
généralement considérée comme un succès. Il est persuadé que cette
réunion sera également fructueuse, c'est en tout cas l'espoir du
Conseil.

Lord Lansdowne estime que l'on devrait se borner ce matin à
examiner l'importante question de la coopération en matière d'arme-
ments
. Il sait que c'est un sujet qui intéresse beaucoup la Commis-
sion
et il peut l'assurer que le Conseil se félicite de cet intérêt.

Les autres questions de défense qui intéressent la Commission
pourraient être abordées au cours de l'après-midi.
A ce moment,
comme il vient de le dire, M. Selwyn Lloyd pourra assumer la prési-
dence
et deux observateurs de SHAPE et un de l'O.T.A.N. seront
également présents.

Avant d'aborder les questions de la Commission, Lord Lansdowne
souhaiterait formuler quelques remarques sur l'importance que les
gouvernements - et il sait pouvoir parler au nom de tous les gouver-
nements
de l'U.E.O.
- attachent à la coopération en matière d'arme-
ments
, et à certains des problèmes qu'elle implique.

Comme tous ont pu s'en rendre compte, la compréhension de
cette question est difficile. Le besoin d'une coopération étroite
en matière d'études, de recherches et de mise au point d'armements,
est évident. Elle est nécessaire non seulement pour des raisons
d'efficacité militaire, mais aussi en raison du coût et de la
complexité des armes modernes et de la proportion élevée du coût total
qui est dépensée au stade des recherches et de la mise au point.

Il faut aussi tenir compte d'un facteur politique. Chacun
reconnaît l'importance du rôle que la coopération en matière d'arme-
ments
peut jouer dans la réalisation d'une unité européenne plus
étroite. Il n'est pas possible d'avoir cette unité et de survivre
devant les tactiques de dislocation des communistes sans posséder

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un système efficace de défense. Or, il n'est pas possible d'avoir
un système de défense efficace si les armements sont incompatibles
et si l'on n'établit pas une coopération importante dans le do-
maine
des études, des recherches et de la mise au point de ces arme-
ments
. Il y a deux façons de réaliser cette coopération.

La première consiste à aller du général au particulier : en
formulant des directives générales et en s'efforçant ensuite de les
appliquer à des armes précises.

La seconde consiste à aller du particulier au général, autre-
ment
dit à rechercher des accords sur des armes ou systèmes d'armes -
un
par un ou groupe par groupe - et à progresser de précédent en
précédent.

La première méthode présente des séductions évidentes mais
aussi d'immenses difficultés. La Commission, qui s'est intéressée
de si près à ce sujet, connaît bien maintenant la nature de ces
difficultés.
Mais Lord Lansdowne voudrait prendre un exemple, uni-
quement
pour illustrer les implications techniques et commerciales,
pour ne rien dire des difficultés politiques et économiques inhé-
rentes
à ces problèmes.

Un grand nombre d'entre les membres de la Commission se rap-
pelle
l'échec du plan Hérod lancé lors des débuts de l'O.T.A.N.
dans le but d'élaborer un programme de production en commun du ma-
tériel
de défense
considéré dans son ensemble. Il a abouti à un
échec.

L'échelle de ce plan était telle qu'il supposait une dislo-
cation
industrielle et une répartition de l'effort scientifique qui
étaient politiquement inacceptables.

L'autre solution consiste à rechercher l'accord sur des su-
jets
précis entre les gouvernements nationaux principalement inté-
ressés
. De cette façon, en progressant de précédent en précédent,
on peut espérer que s'établira une atmosphère dans laquelle la coo-
pération
entre les divers pays sera considérée comme la façon nor-
male
d'aborder un problème, et non traitée - chaque fois - comme un
nouveau départ.
A titre d'exemple, Lord Lansdowne cite la fabrica-
tion
en commun de l'avion "Hunter" par la Belgique et la Hollande
ou, plus récemment, la déclaration du Royaume-Uni indiquant qu'il envi-
sageait
d'adopter la mitrailleuse belge à tir soutenu et d'aban-
donner
le développement de ses propres projets dans ce domaine.

Cette procédure cas par cas s'est établie d'elle-même dans le
cadre des divers arrangements bi et trilatéraux qui se sont développés
sous l'égide de l'U.E.O. ainsi que dans les discussions intervenues
entre les pays de l'U.E.O., en vertu d'arrangements pris par le
Comité permanent des armements.

Il est généralement admis qu'il n'y a pas de conflit entre
ces deux sortes de méthodes. Elles se complètent et s'aident mutuel-
lement
. Aussi, les 19 propositions de coopération formulées par le
Royaume-Uni et les 7 propositions formulées par la France, l'Italie
et l'Allemagne ont-elles été immédiatement considérées comme en-
trant
dans la compétence de l'U.E.O. et le problème posé par

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l'introduction des Etats-Unis et des autres pays O.T.A.N. dans
ces discussions a même été résolu. Il existe maintenant une pro-
cédure
approuvée en vertu de laquelle les projets lancés par
l'U.E.O. peuvent être placés dans un cadre O.T.A.N.

Un exemple frappant de cet état de choses est fourni par
le domaine naval où il est proposé que le Groupe directeur naval
de l'O.T.A.N.
relaie les discussions entamées sous les auspices
de l'U.E.O.

Le marquis LUCIFERO, président de la Commission, exprime
la satisfaction de ses collègues en ce qui concerne la procédure
de collaboration instituée pour régler les rapports de l'Assemblée
et du Conseil en matière de défense. Cette procédure, mise à
l'essai à l'occasion de la réunion de Rome au mois de mars dernier,
a déjà porté ses fruits. Le Président a souligné le désir du
Conseil de rechercher au sein de l'U.E.O. l'établissement d'un
système efficace de coopération et il a rappelé les deux méthodes
possibles dans le domaine des études, des recherches et de la
mise au point d'armements. C'est avec un grand intérêt que les
membres de la Commission ont écouté cette déclaration.

Le PRESIDENT aborde ensuite les questions posées par la Com-
mission
.

Il espère pouvoir y répondre de façon aussi complète que possi-
ble
avec l'aide de M. Cristofini et demande aux parlementaires de
traiter les informations qui leur seront données avec la plus grande
discrétion. Un grand nombre d'entre elles sont hautement confiden-
tielles
et ne figureront pas au compte rendu. Elles ne sont données
dans cette Commission que pour l'information de base de ses membres.
Aussi leur demande-t-il de ne les citer publiquement dans aucun
texte sans en avoir au moins référé au Conseil.

Le marquis LUCIFERO déclare que les informations qui vont être
données aux membres de la Commission seront reçues avec toute la
discrétion qui s'impose.

I. SECURITE (Question 7 de la Commission)

Le PRESIDENT donne lecture de la question de la Commission :

"Si des Etats membres doivent communiquer des informations
techniques sur les armements au Comité permanent des arme-
ments
et autres membres de l'Union de l'Europe occidentale,
les dispositions intérieures de sécurité des Etats membres
doivent être mutuellement satisfaisantes.

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Le Conseil peut-il assurer que les considérations de sécu-
rité
ne sont pas à l'heure actuelle un facteur freinant
l'échange d'informations techniques, ou, à l'inverse, le
Conseil peut-il dire qu'il existe des moyens pour faire
en sorte que les dispositions intérieures de sécurité
des Etats membres deviennent mutuellement satisfaisantes?"

Lord Lansdowne y répond comme suit :

Des communications techniques secrètes sont effectuées régu-
lièrement
sur tel ou tel sujet par divers pays membres de l'U.E.O.,
soit par écrit, soit oralement au cours des séances de travail des
divers groupes et sous-groupes.

Ces communications sont couvertes par la réglementation de
sécurité en usage au sein de l'U.E.O. (et pratiquement calquée sur
celle de l'O.T.A.N. pour des raisons de commodité).

Les pays peuvent en outre - et usent dans certains cas excep-
tionnels
de cette possibilité - restreindre les conditions de diffu-
sion
. C'est ainsi que certains renseignements très secrets ont été
fournis oralement dans le cadre de groupes d'experts très restreints
mais n'ont pas été reproduits - ni même mentionnés - dans les
comptes rendus des réunions correspondantes.

Enfin, à la fois pour des motifs de sécurité et d'efficacité,
certains renseignements ne sont diffusés qu'aux partenaires ayant
manifesté "le besoin d'en connaître" et "la possibilité d'en user".
C'est en particulier le cas des échanges de renseignements sur des
questions concrètes, mettant en jeu des intérêts d'ordre technique,
parfois même commercial, et qui sont en général traitées dans un
cadre bi ou trilatéral et en tout état de cause restreint.

Grâce à ces dispositions, les questions de securité ne
semblent pas être l'obstacle principal à un élargissement de
la coopération intergouvemementale en matière de recherche et
production d'armements.

II. PUBLICITE DES RELATIONS BILATERALES OU TRILATERALES
(Question 8 de la Commission)

Le PRESIDENT donne lecture de la question posée à ce sujet :

"Le Conseil peut-il assurer qu'il est maintenant de coutume
invariable que des copies de tous les documents et procès-
verbaux
relatifs aux discussions bilatérales ou trilatéra-
les
sur le développement ou la production d'armes soient
envoyées au Comité permanent des armements que ce dernier
ait le pouvoir de nommer des observateurs a toutes les dis-
cussions
qu'il désire et que les autres Etats membres inté-
resses
aient le droit de nommer des observateurs dès que
de telles discussions ont atteint le point de la défini-
tion
des caractéristiques militaires ?"

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Lord Lansdowne déclare que la réponse à la première question
posée par la Commission (transmission de copies de tous les docu-
ments
relatifs aux discussions bi et trilaterales) est négative.

Quant à la seconde question (présence d'observateurs), la
réponse est plus nuancée. Les représentants des pays intéressés
ont été - ou sont - invités à certaines réunions dont le sujet a fait
l'objet d’une certaine publicité. C'est le cas, par exemple, actuel-
lement
pour les réunions bi ou tripartites sur le char moyen.

III. INTERCHANGEABILITE DES PIECES, MAINTENANCE ET APPROVISIONNEMENT
(Question 5 de la Commission)

Le PRESIDENT lit la question de la Commission :

"Quels résultats ont été obtenus à l'Union de l'Europe occiden-
tale
et à l'O.T.A.N. pour la standardisation des équipements
de façon à aboutir à une interchangeabilité opérationnelle
et à faciliter l'entretien et le ravitaillement en campagne?

Combien de calibres différents d'artillerie de campagne
légère et moyenne et de mortiers sont employés par les
forces du Commandement central?"

Il apporte la réponse suivante au premier paragraphe de la
question :

L'intérêt d'une interchangeabilité des pièces, étendue au
plus grand nombre possible de matériels est évident. La recherche
d'une solution doit être effectuée dans le cadre le plus large
possible; aussi, l'O.T.A.N. s’en est-elle préoccupée dès sa création
et en a chargé le B.M.S. et la Section Production et Logistique.
L'U.E.O. a donc porté tous ses efforts dans un autre domaine, beaucoup
moins exploré jusqu'ici, celui de la coopération intergouvemementale
en matière d'études, de recherches et de mise au point de matériels.

En ce qui concerne le second paragraphe, Lord Lansdowne
déclare qu'il y a dans les forces du commandement Centre-Europe
12 calibres différents de canons de moins de 155mm. dans l'artillerie
moyenne et légère, et 6 calibres différents de mortiers.

IV. RECONCILIATION DES DEUX LISTES DE MATERIELS :
- britannique - franco/germano/italienne
(Question 10 de la Commission)

Le PRESIDENT rappelle l'énoncé de la question à ce sujet :

"Quels résultats ont été obtenus dans l'harmonisation des
deux listes de types d'équipement prévus pour une production
commune, auxquelles était fait réference dans la communica-
tion
du Conseil diffusée en supplément au Troisième Rapport
annuel
(doc. 89)?

Quand la réunion des ministres de la Défense qui y était
mentionnée aura-t-elle lieu et se tiendra-t-elle dans le
cadre du Comité permanent des armements?"

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Il répond comme suit au premier paragraphe :

Aucune distinction n'est plus faite pratiquement entre
les deux listes, depuis la réunion du Comité permanent des armements
du 20 mai dernier. En effet et conformément à la Résolution du
Conseil
tenu à Rome le 5 mars dernier et à la décision des ministres
de la défense
des sept pays membres de l'U.E.O. en date du 16 avril
1958
, le Comité permanent des armements a tenu le 17 avril et le
20 mai 1958 des réunions auxquelles le Royaume-Uni d'une part, et
les trois signataires des Accords tripartites d'autre part, étaient
représentés par de hauts fonctionnaires des officiers généraux
mandatés spécialement par leurs ministres. Le Comité a examiné les
propositions résumées dans une note du Royaume-Uni sur l'interdé-
pendance
des pays en matière d'études, de recherches et de mise au
point ainsi que dans une communication des ministres de la défense
de la France, de la République fédérale d'Allemagne et de l'Italie.

Le Comité permanent des armements a dégagé, au cours des deux
réunions précitées, des conclusions provisoires en ce qui concerne
certains domaines susceptibles de faire l'objet d'une coopération
immédiate entre les pays membres de l'U.E.O. et d'être étendus rapi-
dement
à d'autres pays de l'O.T.A.N. A cet effet, les conclusions
du Comité ont été immédiatement communiquées au Secrétariat général
de l'O.T.A.N.
qui a pu prendre contact avec lesdits pays intéressés.

Depuis cette date, les travaux ont été poursuivis, soit dans
le cadre de l'U.E.O., soit dans celui de l'O.T.A.N.

En ce qui concerne le second paragraphe, Lord Lansdowne
déclare que c'est évidemment aux ministres de la défense eux-mêmes
qu'il appartient de répondre. Il a néanmoins le sentiment que les
progrès réalisés depuis la réunion du Comité permanent des armements
tenue le 20 mai - au cours de laquelle les représentants des minis-
tres
de la défense
ont défini le schéma des travaux futurs - sont
tels que les ministres, qui en ont tous suivi de très près le déve-
loppement
, n'ont pas jugé nécessaire de faire accélérer les travaux.

+

+ +

Le PRESIDENT invite ensuite M. Cristofini à donner à la
Commission des informations plus détaillées.

M. CRISTOFINI présente un exposé détaillé sur l'état d'avan-
cement
de la coopération en matière d'études, de recherches et de mi-
se
au point d'armements, considérant successivement les matériels
destines aux Forces aériennes, aux Forces navales et aux Forces
terrestres
.

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En terminant son expose, il voudrait attirer l'attention sur
quatre points qui lui paraissent devoir être dégagés.

1. Les membres de la Commission ont certainement remarqué que
l'essentiel de l'action entreprise porte sur le développement et la
production d'armes nouvelles. Il importe de souligner qu'il faut
entendre par armes nouvelles non seulement les systèmes d'armes télé
ou auto-guidés et les engins balistiques lourds auxquels on pense le
plus souvent, mais encore toutes les armes nouvelles destinées à
remplacer les matériels existants au fur et à mesure que ceux-ci de-
viennent
périmés. C'est ainsi, par exemple, que la défense anti-
aérienne
des Forces terrestres implique le développement et la cons-
truction
, non seulement des systèmes d'armes sol-air guidés et re-
liés
aux réseaux radar, mais aussi les armes d'autodéfense des
unités en campagne destinées à remplacer les mitrailleuses et canons
antiaériens
.

2. La Commission a certainement observé que les sept pays se sont
efforcés d'aborder le problème dès l'origine, c'est-à-dire en défi-
nissant
le problème militaire à résoudre grâce à la coopération des
représentants des Etats-Majors et des autorités nationales respon-
sables
. Il a ainsi été répondu, par avance, au désir qui, croit-il,
va être exprimé par le rapporteur de la Commission.

3. Il importe également de souligner que la période qui recouvre
le développement et la production d'armes de ce type étant de 5 à
10 ans, il ne faut pas s'attendre pour le proche avenir à des -
sultats
spectaculaires pouvant donner lieu à des rapports publics,
ce qui complique bien évidemment la tâche d'information incombant
aux parlementaires.

4. Enfin, M. Cristofini tient à rappeler que la coopération vo-
lontaire
ainsi entreprise exige une volonté commune d'aboutir et
une confiance réciproque des partenaires, qui doit être animée et
soutenue par tous les responsables nationaux ou internationaux,
ministres ou parlementaires, de façon à faciliter les concessions
mutuelles qui sont à la base de cette coopération.

Le PRESIDENT remercie M. Cristofini de son exposé, au cours
duquel il a non seulement développé les réponses aux questions po-
sées
par la Commission, mais fourni un nombre important de préci-
sions
complémentaires.

Il invite la Commission à poser d'autres questions auxquelles
il s'efforcera de répondre avec l'aide de M. Cristofini. Toutefois,
pour le cas où il ne serait pas en mesure de fournir les renseigne-
ments
demandés, il prie la Commission de n'y voir aucun manque de
bonne volonté de la part du Conseil, mais d'attribuer ce fait à la
seule difficulté de donner des réponses qui n'ont pu être préparées
à l'avance.

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L'amiral HUGHES-HALLETT désire poser quelques questions
sur les principes généraux de la coopération en matière d'arme-
ments
. La première a trait à la sécurité : la recherche, la mise
au point et la production des armes peuvent s'effectuer sous
l'égide de l'O.T.A.N. ou de l'U.E.O. ou, le cas échéant, sur le
plan national; si la sécurité présente déjà certains problèmes
au sein de l'U.E.O., n'est-elle pas encore plus difficile à ga-
rantir
dans le cadre plus vaste de l'O.T.A.N.? Deuxième question :
l'arme dont les Etats-Unis ont récemment donné une démonstration
est-elle déjà disponible à des fins opérationnelles ou est-elle
encore au stade de développement? Troisième question ; est-il
exact qu'en vue de se mettre d'accord sur les caractéristiques
militaires, les sept Etats procèdent sur une base ad hoc, arme par
arme, et qu'il n'existe au sein du C.P.A. aucun organe supérieur
qui puisse coordonner ces travaux compte tenu des besoins de toutes
les parties intéressées? Dernière question : lorsque les Etats-
Unis
offrent à un pays membre de l'U.E.O. du matériel en grandes
quantités, cette offre est-elle faite directement au pays inté-
ressé
ou après consultation du C.P.A.?

Lord LANSDOWNE désire dissiper tout malentendu concernant
la sécurité : il serait complètement erroné de dire que les consi-
dérations
de sécurité constituent l'obstacle principal à la coopé-
ration
en matière d'armements.

En ce. qui concerne la démonstration de l'arme visée par
l'amiral Hughes-Hallett, M. CRISTOFINI précise qu'il ne s'agit pas
d'une démonstration proprement dite, mais d'une présentation en
vue d'une large information technique. L'arme présentée est en
cours de développement et n'a pas encore été introduite dans
l'armée américaine.

En réponse à la troisième question de l'amiral Hughes-
Hallett
, M. Cristofini précise que les études des caractéristiques
militaires se situent toujours dans le cadre d'une méthode géné-
rale
; elles sont en effet précédées d'une confrontation des con-
ceptions
générales concernant, par exemple, une série d'armes -
pondant
à un même problème opérationnel. C'est seulement ensuite
qu'est abordée l'étude des caractéristiques particulières de telle
ou telle arme.

En réponse à la quatrième question, M. Cristofini indique
que le plus souvent les offres des Etats-Unis se font sur le plan
bilatéral.

L'amiral HEYE demande si les échanges d'informations peu-
vent
avoir lieu sans restrictions à des échelons inférieurs. Il
estime souhaitable de revoir régulièrement le classement de -
curité
et de le réduire au minimum indispensable, afin que le
règlement de sécurité risque le moins possible d'entraver les
libres échanges d'informations.

Deuxièmement, l'amiral Heye désire connaître la politique
générale en matière d'échange de renseignements qui, à son avis,
devrait avoir lieu non seulement aux échelons supérieurs, mais
aussi aux échelons inférieurs. Troisièmement, il demande dans
quelle mesure les pays membres sont tributaires des Etats-Unis
pour la fourniture de munitions d'artillerie; il croit savoir
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que ce ravitaillement représente 85% des besoins. Il y aurait lieu
de moins compter sur les fournitures américaines et de développer
plutôt dans le cadre de l'U.E.O. des sources communes de ravitail-
lement
. Une telle politique aurait l'avantage de dissiper tout
vestige de défiance mutuelle qui subsisterait au sein de l'Alliance.

Enfin, l'amiral Heye demande quels ont été les progrès
réalisés par le C.P.A. dans le domaine de la détection anti-
marine
: cette question est d'une importance capitale pour l'Alliance
occidentale
, notamment pour les Etats-Unis et le Commonwealth.
L'amiral Heye fait observer que l'Alliance devrait être moins tri-
butaire
de l'étranger pour l'essence nécessaire a ses chars et sous-
marins
, et que les véhicules alimentés par ce carburant sont, de
toute façon, très vulnérables. Pour ces deux raisons, il convien-
drait
d'accélérer la mise au point d'autres combustibles ainsi
que de moteurs multicarburants.

En réponse à la première question de l'amiral Heye, Lord
LANSDOWNE
déclare que si la sécurité gêne inévitablement les libres
échanges d'informations, il ne s'est jamais produit encore que la
coopération sur le plan pratique soit entravée par des conditions
de sécurité. Il ne faut pas oublier qu'un Etat en possession d'in-
formation
fournie par un autre Etat ne peut la transmettre à un
troisième qu'avec l'autorisation de l'Etat l'ayant fournie, que
ce dernier soit ou non membre de l'U.E.O.

En réponse aux autres questions de l'amiral Heye,
M. CRISTOFINI fait observer d'abord que les échanges de renseigne-
ments
ne sont pas limités aux échelons supérieurs; les problèmes
techniques se traitent entre techniciens qui échangent toutes les
informations nécessaires à leurs travaux.

Quant à la troisième question, M. Cristofini indique qu'il
convient de distinguer entre deux catégories d'armes : celles de
type plus ancien et les armes plus nouvelles, mises en place de-
puis
1950. Les munitions, notamment pour les premières, sont en
effet généralement, comme le matériel, d'origine américaine ou
fabriquées en Europe sous licence (off-shore). Pour les secondes,
l'avenir seul pourra dire dans quelle mesure, grâce à l'effort des
pays européens, il sera possible de substituer au ravitaillement
américain une production européenne.

En ce qui concerne la détection des armes sous-marines,
M. Cristofini partage l'opinion de l'amiral Heye : il s'agit là
d'un des problèmes capitaux étudiés par le Groupe naval directeur,
qui s'efforce de faire la synthèse de travaux entrepris jusqu'ici
en ordre dispersé par les marines nationales ou certains centres
internationaux.

Enfin, il pense que la question des moteurs de chars est
certainement étudiée dans les groupes bi ou tripartites.

M. STEELE désire avoir des précisions concernant la stan-
dardisation
des avions de transport. Il demande s'il existe un
groupe de travail chargé d'étudier la question et, dans l'affir-
mative
, où en sont ses travaux.

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M. CRISTOFINI répond qu'il faut situer cette question
dans un cadre général. De nombreux types d'avions différents sont
actuellement en service, même à l'intérieur d'un pays déterminé.
Une standardisation efficace exigerait un effort sur le plan civil.
Or, on peut citer à ce propos le cas de deux avions intercontinen-
taux
américains
, commandés par des compagnies européennes et qui,
faute d'accord entre ces firmes, ont été équipés de réacteurs de
type différent. Du point de vue militaire, la question la plus ur-
gente
est celle d'un avion de transport tactique destiné à desser-
vir
le front de combat, dont l'idéal serait un avion à décollage
et atterrissage verticaux
. Il existe actuellement deux séries de
projets correspondant à des besoins et des conceptions différents :
d'une part, le transport massif à longue distance, conforme aux
bë’soins des Etats-Unis et du Royaume-Uni et, d'autre part, le
transport répondant aux conditions assez différentes des pays con -
tinentaux.

M. JACOBS demande s'il existe dans le domaine de la défense
ou des armements des questions sur lesquelles l'U.E.O. peut agir
indépendamment de l'O.T.A.N.

La réponse du PRESIDENT est négative.

Le marquis LUCIFERO désire poser les questions suivantes ;
a) Qui détermine la "possibilité d'en user", citée par le Président
comme l'une des conditions indispensables d'accès à certaines ca-
tégories
de renseignements? Le pays demandeur a-t-il la possibi-
lité
de prouver qu'il remplit cette condition? b) Dans sa réponse
à la question n° 10, le Président a déclaré qu'il appartient aux
ministres de la défense de répondre au deuxième alinéa. Cela ne
confirme-t-il pas l'avis de la Commission, lorsqu'elle estime oppor-
tun
qu'il y ait une liaison directe entre les ministres de la -
fense
et les organes de l'U.E.O. qui, jusqu'ici, n'ont eu de rela-
tions
officielles qu'avec le Conseil? Le marquis Lucifero note
avec satisfaction que le Conseil reconnaît lui aussi cette néces-
sité
, ressentie depuis longtemps par la Commission. Il évoque à ce
propos les contacts utiles qui ont déjà eu lieu entre la Commission
et les ministres de la défense italien et allemand, c) Le Président
a répondu par la négative à la question de M. Jacobs concernant les
domaines éventuels dans lesquels l'U.E.O. serait libre d'agir indé-
pendamment
de l'O.T.A.N. Le marquis Lucifero est néanmoins persuadé
que dans certains secteurs l'aide des Etats-Unis aux pays membres
de l'U.E.O.
doit être très restreinte, sinon nulle; par exemple,
en ce qui concerne les armes tactiques plus récentes. N'est-il
pas incontestable qu'en pareil cas les décisions indépendantes
s'imposent? d) Au moment d'étudier le développement des armes de
courte portée
contre-avions, a-t-on tenu compte des excellents
résultats obtenus par la France dans le domaine des engins guidés
antichars
?

Enfin, le marquis Lucifero partage l'avis de l'amiral Heye
sur les types de carburants destinés aux véhicules militaires des
Etats membres ainsi que les sources de ravitaillement; ce problème
devrait faire l'objet d'un examen attentif de la part de tous les
pays intéressés et notamment des Etats-Unis.

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En réponse aux questions du marquis Lucifero, Lord LANSDOWNE
déclare qu'il appartient au pays détenteur d'information de juger
de la "possibilité d'en user" d'un pays demandeur.

En ce qui concerne les ministres de la défense évoqués au
cours de sa réponse à la question n° 10 de la Commission, le Prési-
dent
entendait par sa remarque que le Conseil était satisfait des
progrès réalisés par le C.P.A. et ne voyait pas la nécessité d'ac-
célérer
le rythme des travaux de celui-ci pour le moment. Les efforts
de la Commission des questions de défense pour activer les travaux
de cet organe n'en sont pas moins utiles.

Lord Lansdowne précise que par sa réponse à la question
de M. Jacobs, il entendait que l'U.E.O. ne doit dans aucun domaine
prendre des décisions entièrement indépendantes de l'O.T.A.N.;
une action autonome serait toutefois justifiée si la coopération
avec des pays tiers ne paraissait pas devoir aboutir.

Répondant aux derniers points évoqués par le marquis
Lucifero, M. CRISTOFINI indique qu'en ce qui concerne les armes
de courte portée contre-avions, l'une des solutions recherchées
pourrait être effectivement un engin léger dérivé des techniques
en cause. Un projet d'arme de ce type a été présenté au groupe de
travail intéressé. Quant à la question des carburants, le problème
consiste à produire un moteur pouvant être alimenté indifféremment
par tous les carburants. Il sera ensuite possible de déterminer
sur des bases nouvelles le problème du ravitaillement. Au sujet des
armes nouvelles, sur lesquelles l'U.E.O. aurait, plus que sur d'au-
tres
, une certaine compétence, il convient de souligner que cette
compétence n'est pas exclusive.

Lord LANSDOWNE pense exprimer l'avis de tous les partici-
pants
à la réunion en disant que celle-ci a été très utile. La
Commission a formulé de nombreuses questions approfondies et per-
tinentes
, et le Conseil s'est efforcé d'y répondre en fournissant
un maximum de renseignements.
Le Président souligne de nouveau le
caractère confidentiel de cette information.

Lord Lansdowne déclare que le Conseil sera disposé à pré-
voir
d'autres réunions communes chaque fois que la Commission en
exprimerait le désir. Il espère qu'elle continuera de s'informer
sur les questions de défense par cette voie et qu'elle n'insistera
pas pour que soit créée la Commission d'investigation envisagée
dans la Résolution n° 11 de l'Assemblée, cette dernière procédure
risquant de se révéler très encombrante.

Répondant au Président, le marquis LUCIFERO rappelle que
la Résolution n° 11 a été adoptée par l'Assemblée en séance plé-
nière
; par conséquent, il n'appartient ni à lui, ni à la Commission
de l'écarter. Il demande au Conseil de ne pas rejeter la Résolution
sans la soumettre à une étude approfondie. A son avis, l'Assemblée
n'entendait nullement, en demandant une commission d'investigation,
formuler -une déclaration de guerre ni exprimer son mécontentement
à l'égard de la procédure actuelle. La Résolution envisage plutôt
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une sorte d'organe de liaison qui puisse obtenir auprès du Conseil
ou de ses experts tous renseignements utiles sur les questions de
défense et des armements, sans qu'il y ait besoin de convoquer
une réunion commune plénière. Une telle formule ne serait pas -
cessairement
très complexe : elle pourrait même se révéler plus
commode que la procédure actuelle. Le marquis Lucifero ajoute que,
la Résolution n° 11 ayant été votee par l'Assemblée en séance plé-
nière
, une réponse négative de la part du Conseil pourrait donner
une impression fâcheuse. En conclusion, il espère que le Conseil
examinera de nouveau la question en tenant compte des observations
qui précèdent.

Lord LANSDOWNE remercie le marquis Lucifero de la compré-
hension
dont il a fait preuve et l'assure que le Conseil procéde-
ra
à un examen attentif de la question.

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B. Séance de l'après-midi

M. SELWYN LLOYD, président du Conseil en exercice,
assure la présidence.

Il ouvre la séance en exprimant ses regrets de
n'avoir pas été en mesure d'assister à la réunion du matin;
mais,
ajoute-t-il, il est certain que des parlementaires
comprendront que des affaires urgentes l'en aient empêché.
Il est heureux de pouvoir dire à quel point il apprécie
personnellement l'occasion qui lui est offerte de rendre
hommage à ses collègues parlementaires qui ont tant fait
pour faire progresser l'idée d'un objectif commun aux pays
de l'U.E.O. Il désire en outre souligner la valeur de ces
réunions communes qui permettent aux ministres de rencontrer
leurs collègues parlementaires. L'évolution de cette pro-
cédure
au sein de l'U.E.O. a montré qu'elle peut aller,
sinon de succès en succès, du moins de progrès en progrès,
et peut servir à renforcer le sentiment de camaraderie
entre les parlementaires et les ministres.

On a rendu compte à M. Selwyn Lloyd des bons
résultats obtenus lors de la réunion du matinl'impor-
tance
des questions de la coopération en matière d'armements
a été soigneusement étudiée. Il a toujours reconnu l'im-
portance
du rôle de l'U.E.O. dans ce domaine, en colla-
boration
bien sûr avec l'O.T.A.N. et les groupes bilatéraux
ou trilatéraux. Ce serait, a son avis, une très grave
erreur de sous-estimer l'importance de l'U.E.O. qui est
le seul organisme en Europe dans lequel le Royaume-Uni soit
associé sur une base de complète égalité avec les six pays
continentaux
. Sans vouloir diminuer en quoi que ce soit
l'importance de l'association plus vaste qu'est l'O.T.A.N.,
il pense qu'il est essentiel pour l'avenir de maintenir les
relations spéciales des Sept au sein de l'U.E.O.

Le marquis LUCIFERO répond que les paroles du
Président ont été accueillies avec grande satisfaction par
les membres de la Commission. Les préoccupations qui ont
pu subsister jusqu'à ce matin même, ont été dissipées par
la preuve qu'une coopération effective, à laquelle la
Commission attache une si grande importance, existe avec
le Conseil. Ses collègues et lui se rendent pleinement
compte du fait que le discours de M. Selwyn Lloyd est
beaucoup plus qu'un discours de circonstance. Le président
a souligné le fait que l'U.E.O. est le seul organisme qui
englobe à la fois le Royaume-Uni et les Six. Parlant tant
en son nom propre qu'en celui de ses collègues, le
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marquis Lucifero se félicite de cette déclaration et de tout ce
qu'elle implique. Le besoin de coopération est d'autant plus
grand que les difficultés à surmonter sont importantes. C'est
un point sur lequel il désire insister en exprimant ses remer-
ciements
à M. Selvvyn Lloyd et en prenant note avec satisfaction de la
compréhension montrée par chaque partie pour le point de vue de l'autre.

Le PRESIDENT remercie le marquis Lucifero de ses obser-
vations
et propose d'aborder l'examen des questions posées par
la Commission. II donnera d'abord les réponses du Conseil et
invitera ensuite les parlementaires à poser les questions sup -
lémentaires.