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Introduction Avant la deuxième guerre mondiale, les états européens étaient peu enclins à la coopération interétatique. Cela a engendré plusieurs rivalités, guerres et conflits qui ont perduré jusqu'à la fin des atrocités de la deuxième guerre mondiale. Suite à celle-ci, les européens ont décidé qu'il était plus avantageux de créer une Europe unie que morcelée. Donc, les principaux états vainqueurs ont décidé de créer divers organismes supranationaux pour unir l'Europe économiquement, militairement et politiquement. Toutes ces négociations incluaient le perdant, l'Allemagne. Suite à quelques rivalités entre l'URSS et les pays non-communistes, l'Allemagne fut scindé en deux soit l'Allemagne de l'ouest (RFA) et l'Allemagne de l'est (RDA). Notre travail portera sur l'intégration de l'Allemagne de l'ouest lors des premières tentatives d'unification de l'Europe soit environ de 1945 à 1960. Les principaux organismes que nous étudierons seront la CECA, la CED, la CEE, l'Euratom et la PAC. De plus, nous présenterons à chacun des points l'avis de l'Allemagne de l'ouest à propos de ces organismes. Donc, la question descriptive que nous nous posons est quel est l'opinion de l'Allemagne de l'ouest à propos de tous ces organismes visant à l'intégrer au projet d'union européenne. Nous croyons que l'Allemagne sera favorable à ces organismes si elle peut, avec l'aide de ceux-ci, recouvrer une certaine légitimité et un rétablissement de ses droits, donc une abolition lente des discriminations faites à son égard. La CECA En 1951 apparait le premier organisme multilatéral en Europe, la communauté européenne du charbon et de l'acier (Roy, 2003, p266). Il est fonctionnel jusqu'en 2002; il ne fut pas renouvelé. Cet organisme avait pour but premier la réconciliation franco-allemande, mais aussi, de créer un certain esprit communautaire au sein de l'Europe (Roy, 2003, p.266). En partageant les ressources essentielles à la guerre et à l'industrie lourde, cela permettait un rapprochement entre les deux grandes puissances autrefois ennemis. Ce fut le premier rapprochement économique entre différents états européens que sont la RFA, la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l'Italie. Le Royaume-Uni, qui voyait d'un mauvais œil la création d'organismes supranationaux, ne participa pas aux négociations. Le bon fonctionnement de cet organisme a encouragé la création de plusieurs autres organismes. Cet organisme avait pour but la diminution, voire l'abolition, des tarifs douaniers en ce qui concerne l'acier et le charbon. De plus, la CECA a permis aux Français de se sentir plus en sécurité, car en ayant accès au charbon allemand et en pouvant le contrôler en toute légitimité, il pouvait s'assurer que ces matériaux ne seraient pas utilisés à mauvais escient. Adenauer donna un grand appui au projet de la CECA, car il avait toujours cru que l'intégration politique de son pays dans l'Europe commencerait par l'intégration économique de celui-ci (DINGEMANS, 1998, p.66-67). La CED À l'époque de la guerre froide, les Américains craignaient une répétition de la guerre de Corée en Allemagne. Donc, les États-Unis décidèrent d'appliquer la remilitarisation de l'Allemagne de l'ouest pour que ce pays puisse se défendre face à une attaque soviétique (ROY, 2003, p.268). Par contre, les autres pays européens craignaient que l'Allemagne regagne trop de puissance et puisse par après s'opposer à eux. Donc, René Pleven, président du conseil français, proposa la création d'une armée européenne composé de 100 000 effectifs provenant de différents pays notamment de l'Allemagne de l'ouest. Par la suite, les pays membres de la CECA (France, RFA, Italie, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg) signèrent le traité de la CED qui était quelque peu différent de l'idée originaire de Pleven (www.ena.lu, l'idée de la CED). Alors la CED était constituée d'un commissariat de neuf membres, un conseil des ministres et une assemblée. De plus, cette organisation européenne devait mettre en place une structure fédérale qui devait contrôler cette armée de manière démocratique. L'article 2 explique que cette organisation est uniquement défensive et si un pays est agressé par un autre état, les pays membres du CED devront appuyer le pays agressé comme s'ils seraient eux aussi attaqués (www.ena.lu, l'idée de la CED). L'article 5 démontre la coopération entre le CED et l'OTAN. En somme, la CED est la première concrétisation de l'union européenne au niveau militaire (www.ena.lu, Traité instituant la Communauté européenne de défense). Par contre, cet organisme n'a jamais vu le jour étant donné que la ratification ne s'est pas faite. De un, le parti communisme français et le rassemblement du peuple française voient dans cette organisation la chute de la souveraineté française. En second lieu, le gouvernement américain fait peur aux députés français à cause des pressions effectuées. Alors les votes français ont tourné contre la ratification de la CED. Néanmoins, même les Allemands n'étaient pas tout à fait d'accord avec les propositions françaises qui s'avéraient être très discriminatoires. Celle-ci concernait le fait que l'Allemagne serait le seul membre de la CED à ne pas faire partie de l'OTAN ainsi que d'être le seul membre à ne pas avoir le droit à une armée nationale et à la production d'armes de masses. Tout de même, c'était le moment propice au développement du réarmement de l'Allemagne malgré toutes ces discriminations. Ils avaient par contre un intérêt majeur, pour eux, la CED était un moyen détourné pour faciliter leur entrée dans l'OTAN (MULLER, 1999, p.197). Suite à la non-ratification du CED, l'Allemagne rentra dans l'OTAN mais elle perdit un peu de sa souveraineté (CAHN, 1999, p.209). La CEE La communauté européenne économique consiste à un ensemble d'obligation commerciale et économique entre les pays membres du CEE. Cette union cherche principalement la diminution des droits de douane entre les pays membres, la diminution des restrictions quantitatives des pays membres et la création d'un seul tarif douanier commun face aux pays non-membres. Ces mesures appliquées visaient l'amélioration de l'économie européenne (www.ena.lu, Les institutions de la CEE). La CEE est le premier pas européen vers une union comme celle que l'on connait aujourd'hui. Elle est dotée d'un conseil des ministres, d'une cour de justice et d'une assemblée parlementaire. L'ensemble de ces institutions font désormais partie de l'union européenne. La CEE fut instaurée suite au traité de Rome de 1957 (www.ena.lu, La CEE). Les Néerlandais et les Allemands désiraient une communauté la plus libérale possible tandis que les Français voulaient renforcer la coopération entre les gouvernements membres en excluant les non-membres. Ce différent mena à un accord commun entre ces deux extrêmes, celui-ci étant sensé plaire aux différentes opinions (GERBET, 1999, p.44-45). L'assemblée est un genre de gouvernement miniature qui régit les actes de la CEE. Chaque pays y envoie un nombre prédéterminé de député pour y siéger et prendre des décisions non pas en faveur de son pays mais en faveur de la CEE et de l'ensemble des membres (www.ena.lu, Les institutions de la CEE). Avant tout cela, l'Allemagne avait intensifié ses relations avec l'URSS et les pays de l'est. Adenauer et son gouvernement virent donc dans l'établissement de la CEE un moyen de réaffirmer leur appartenance à l'Occident (DINGEMANS, 1998, p.70-71). Cela servait aussi a rassuré les Français face aux positions allemandes. De plus, les Allemands, ayant acquis une certaine souveraineté durant les années, ne voulait pas trop encore s'engager dans un organisme supranational ressemblant à la CECA. Néanmoins, c'est pour cela que l'Allemagne désirait une autorité plus libérale car 75% de leurs exportations ne concernaient pas l'Europe des six (DINGEMANS, 1998, p.70-71). L'Allemagne voulait comme les pays du Benelux l'ouverture d'un marché commun européen. Même si ce traité n'était pas pleinement favorable à l'Allemagne du point de vue économique, ils y participèrent quand même vu les avantages politiques que cela comportaient. En effet, la France désirait plusieurs clauses les avantageant. Les Allemands acceptèrent ces clauses en se disant que leur économie en pleine croissance pourrait réduire les dommages du traité. D'un point de vue politique, les avantages étaient nombreux. Cela permettait de faire valoir l'Allemagne comme un bon partenaire économique ainsi qu'un endroit (le parlement) pour réaffirmer les discriminations que l'Allemagne subissait (DINGEMANS, 1998, p.71-72). L'Euratom L'Euratom, aussi nommé la communauté européenne de l'énergie atomique, consiste à un organisme supranational européen qui se devait de diriger les recherches européennes sur l'énergie atomique et d'accélérer la formation et la croissance des industries nucléaires en Europe. Cette organisation fut créée en même temps que la CEE lors du traité de Rome en 1957 et elle perdure encore aujourd'hui. Les pays membres de cette organisation sont la Belgique, la France, la RFA, l'Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg. L'idée d'implanter des usines nucléaire en Europe est apparue suite à la crise de Suez qui engendra de graves problèmes énergétiques en Europe car elle était indépendante au pétrole du Moyen-Orient (« L'Euratom », l'Encyclopédie de l'État du Monde.). Au départ, la France voulait que cette organisation soit aussi des fins militaires afin de développer l'arme nucléaire. À cet égard, l'Allemagne de l'ouest était contre cette idée car elle s'opposait, depuis 1954, à l'acquisition de l'arme nucléaire tout comme les armes biologiques et chimiques (www.ena.lu, Les positions sur L'Euratom). Politique agricole commune La politique agricole commune est l'un des points du traité du commerce extérieur européen signé à Rome en 1954. Cette politique avait pour but d'augmenter la productivité agricole, stabiliser les marchés agraires, assurer un niveau de vie juste pour la population agraire, assurer la sécurité d'apprivoisement alimentaire pour les pays membres et assurer des justes prix aux produits vendus aux consommateurs européens (www.ena.lu, La politique agricole commune). Néanmoins, les objectifs furent réajustés après quelques années pour être plus atteignables. La République fédérale d'Allemagne a certaines craintes face à la politique agricole commune tandis qu'elle est bien plus favorable à une union douanière entre les pays d'Europe. Elle a peur que ce traité contrevienne à sa croissance économique et agricole. Par contre, elle signe tout de même le traité de Rome dans lequel est inclus la politique agricole commune (MARGAIRAZ, l'Europe des six). Conclusion En somme, l'Allemagne de l'ouest a été favorable aux organismes supranationaux, car en adoptant ces politiques elle recouvrait petit à petit une réputation auprès des autres pays européens et en particulier la France. L'organisme où elle a le plus coopéré semble être la CECA. Peut-être est-ce dû au fait que cet organisme a été créé peu de temps après la guerre. La CED fut l'organisme où la RFA semblait être le moins coopérative car elle voyait en celui-ci la méfiance qui persistait au sein des autres pays européens, dont principalement la France. Donc, notre hypothèse s'avère être vraie. Le chemin pour se faire accepter ses anciens belligérants a été long et ardu. Les différences et les discriminations semblent se rétrograder avec chaque nouvelle collaboration allemande aux organismes. Bibliographie CAHN, J-P. et H. MÉNUDIER et G. SCHNEILIN L'Allemagne et la construction de l'Europe. Paris : Édition du temps, 1999. P.209 La CEE (en ligne) http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008) La politique agricole commune (en ligne) http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008) Les positions sur l'Euratom (en ligne) http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008) L'idée de la CED (en ligne) http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008) Les institutions de la CED (en ligne) http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008) « L'Euratom » dans l'Encyclopédie de l'État du Monde. http://edm.etatdumonde.com/EDMWeb/navigation/recherche/simple.html?query=CED LANDUYT, Ariane. Europe : fédération ou nations. SEDES, 1998. P.268. MARGAIRAZ, Michel L'Europe des Six : 1958 – 1973. (en ligne) http://www.eclairement.com/spip.php?page=imprimer&id_article=780 (page consultée le 1 décembre 2008) ROY, Dominic. Histoire du XXe siècle : Perspectives internationales. Mont-Royal (Québec) : Modulo, 2003. P.384 Traité instituant la Communauté européenne de défense (Paris, le 27 mai 1952) (en ligne http://www.ena.lu/ (page consultée le 1 décembre 2008)