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GHP_Lafreniere_Zuluaga

introduction Instituée en 1957, la communauté économique européenne était composée par les six pays membres de la communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Par la suite, le 1er novembre 1993, à cause de ses compétences en dehors du domaine économique, elle fut renommée Communauté européenne (CE) (Olivier Faur, 2005, Tout savoir sur l'Europe). Durant les années d'existence de la communauté, plusieurs pays y ont fait adhésion dont la Grèce en 1981 et l'Espagne et le Portugal en 1986. La liste s'est donc élargie et, en 1986, ils étaient rendu 12 pays membres, à savoir l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Grèce, l'Espagne et le Portugal. Ces trois nouveaux pays ayant des situations et problèmes spécifiques, l'entrée de ces deniers en a fait parler plusieurs qui voient la situation de différentes façons. Dans les pages qui suivent, la question du passage de l'Europe des neuf à celle des douze sera abordée sous des aspects économiques et politiques tout en décrivant les raisons et conséquences de cette adhésion. Problématique Au mois de Juin 1984, les membres du Parlement européen furent élus au suffrage universel pour la deuxième fois. Un grand nombre de personnes n'ont pas voté. Par exemple, en France, 40% de la population se sont abstenus. L'entrée de la Grèce dans la communauté en 1980 s'est produite au même moment que l'Espagne et le Portugal posaient leur candidature. Mais, quelles sont les raisons et les conséquences de l'adhésion de ces trois pays dans la communauté économique européenne? La visée de cette recherche est de décrire ces raisons et ces conséquences. L'hypothèse de recherche est de savoir si les raisons sont politiques et économiques. L'adhésion d'un pays est l'action d'être membre d'une certaine organisation. Dans le contexte présent, l'adhésion est pour la Communauté Économique Européenne de trois pays : l'Espagne et le Portugal, pays formant la péninsule Ibérique et la Grèce. Les raisons sont les motifs ou les causes de ceux-ci afin de faire partie de la communauté européenne. Les conséquences sont les résultats de leur adhésion dans la communauté européenne. (Hudson, 1984, 145 p.) (Mourre, septembre 1997, p.1754) Le cas de la Grèce La Grèce était ruinée par la guerre mondiale et la guerre civile (1940-1949) et se remettait lentement de ses blessures lorsqu'elle «est tombée dans le giron américain des 1947» et en 1952, elle adhère l'OTAN. (Le monde diplomatique, 25 novembre 1993) Ce pays est souvent pointé du doigt comme exemple à ne pas suivre et elle est le dernier pays dans la CEE pour ce qui est du niveau de vie per capita. Le 9 juillet 1961, sous le régime de M. Constantin Caramanlis, la Grèce signe un accord d'association avec la CEE. Par contre, cet accord sera gelé par la longue nuit des colonels (1967-1974). Il faudra donc attendre jusqu'en septembre 1974 pour que ce traite d'association soit enfin réactivé. (Le monde diplomatique, 25 novembre 1993) «Pour consolider la jeune démocratie, tout en s'éloignant de l'ami américain», le 12 juin 1975, après la restauration de la démocratie en Grèce, (Avis de la Commission au Conseil concernant la demande d'adhésion de la Grèce, 28 janvier 1976, Bruxelles: Commission des Communautés européennes) le premier ministre grec demande l'adhésion de la Grèce à la CEE. Ensuite, en un temps record (moins de six ans), le premier janvier 1981, la Grèce devient membre de la communauté. (Le monde diplomatique, 25 novembre 1993) Compte tenu du grand retard économique et industriel de la Grèce face aux autres états membre de la communauté, celle-ci doit faire face à «une période transitoire de cinq ans pour adapter son économie aux règles communautaires» ( Étienne Deschamps, l'adhésion de la Grèce et les dispositions transitoires, European Navigator,). En effet, la Grèce a un taux de chômage plus élevé et son PIB est de 50% inférieur a celui des autres membres de la communauté Européenne (Étienne Deschamps, les problèmes économiques de la Grèce, European Navigator). La Grèce espère donc qu'avec cette adhésion son économie ira mieux à cause di libre marché et que les subventions dont elle aura droit l'aideront à développer ses infrastructures. Ce pays en question étant très agraire, il espère prendre une place importante dans la politique agricole commune (PAC). Effectivement, de toute sa population active, seulement 8% d'entre eux s'emploient dans le secteur primaire tandis que plus de 26% d'entre eux sont employés dans l'agriculture (Étienne Deschamps, les problèmes économiques de la Grèce, European Navigator). À cet effet, plusieurs pays aussi très agricoles tels que la France et l'Italie risquent d'être concurrencés par la Grèce. Certains fruits, légumes, vins, etc. pourraient concurrencer les produits dont ces deux pays possèdent en excédent. C'est donc pour cela que certains pays ont soulevé l'idée d'élargir à sept ou huit ans la période transitoire. Même avec d'énormes problèmes, la Grèce a l'appui de certains pays membres très influents comme la France et l'Allemagne, ces deux pays voyant des avantages soit économiques ou politiques face à cette adhésion. De son côté, la France voit dans l'adhésion de la Grèce une concrétisation de l'appartenance de la culture hellénique à la civilisation européenne. Son point de vue est donc politique, car elle vise la consolidation d'un même régime démocratique. De sont côté, l'Allemagne voit cette adhésion sous un angle économique où elle serait gagnante. En effet, l'Allemagne est le premier fournisseur de la Grèce et ils entretiennent des relations commerciales depuis longtemps. (Étienne Deschamps, les problèmes économiques de la Grèce, European Navigator) Si la Grèce est exceptée dans la communauté, l'Allemagne pourra élargir d'avantage ses relations avec les grecs. De plus, les neuf pays déjà membres craignent le fait qu'avec la libre circulation des personnes dans la communauté, de nombreux travailleurs grecs quittent leur pays, fuyant le chômage et s'installent ailleurs, offrant leur main-d'œuvre. Aussi, la communauté Européenne a un peu peur de l'intégration de la Grèce dans la communauté, car elle ne veut pas s'impliquer indirectement dans le conflit qui oppose la Grèce et la Turquie, qui est aussi associé de la CEE depuis 1963 et qui a comme objectif final l'adhésion à la Communauté. (Avis de la Commission au Conseil concernant la demande d'adhésion de la Grèce, 28 janvier 1976, Commission des Communautés européennes) Une des plus importantes conséquences de l'adhésion de la Grèce dans la Communauté Européenne est le fait qu'elle a eu droit à plusieurs subventions de leur part. En effet, « Ce sont quelque 13 00 francs par foyer que la Communauté distribue à Athènes chaque année». Alors, en dix ans, l'aide versée par la CEE a augmenté d'environ 600% et atteint, en 1993, quelque 6% du PIB tout en représentant la moitié des recettes fiscales de ce pays. Par exemple, le métro d'Athènes a été, à 80%, financé par des fonds européens. (L'express, 25 novembre 1993, p.21) C'est donc en raison que ce pays est très sous développé et que la CEE veut l'aider en lui offrant des subventions, qu'il a obtenu le surnom «d'enfant gâté de l'Europe». Le cas de L'Espagne et du Portugal L'adhésion de l'Espagne et du Portugal n'a pas été aussi facile que celle de la Grèce. En effet, l'Espagne et le Portugal, pays formant la péninsule Ibérique, étaient à la sortie de dictatures. Ils désiraient sortir au plus vite du sous-développement dans lequel ils se trouvaient. C'est donc pourquoi ils ont posé rapidement leur candidature en 1977 puisque cette adhésion était la réponse idéale aux difficultés qu'ils avaient. Étant donné leur position délicate, ces deux pays avaient des problèmes économiques auxquels la communauté économique européenne (CEE) ne pouvait mettre de côté. De cette façon, les Neuf pays membres ont imposé des conditions sévères à l'Espagne et au Portugal, car s'ils acceptaient ces deux pays, cela risquait de chambouler les fragiles équilibres jusqu'alors conservées. (L'Histoire, 2003, p.34). Plusieurs facteurs sont communs à l'Espagne et au Portugal. Tout d'abord, ils partageaient les enjeux agricoles. Effectivement, les agriculteurs d'Italie et du sud de la France n'étaient vraiment pas chauds à l'idée de voir les produits de la méditerranée arriver sur le marché. Parmi ces produits, on retrouvait du vin, des agrumes, des fruits, des légumes et de l'huile d'olive; produits que l'Italie et la France fabriquaient déjà. (L'Histoire, 2003, p.34) De surcroît, ils partageaient également les enjeux financiers. À vrai dire, appliquer les fondements de la Politique agricole de la communauté économique européenne à l'Espagne et au Portugal ne pouvait qu'en augmenter les coûts, mais aussi en créait de nouveaux. En effet, la restructuration des agricultures françaises, italiennes et grecques coûterait cher. Aussi, la mise à niveau des infrastructures de l'Espagne et du Portugal des sommes importantes que le budget de la communauté ne pouvait assumer. (L'Histoire, 2003, p.34) Du côté de l'Espagne, c'est à la suite de la mort du général Franco que la démocratisation et la normalisation sont arrivées, grâce au nouveau roi Juan Carlos. (Étienne Deschamps, L'Adhésion de l'Espagne, European Navigator). C'est le 28 juillet 1977 que le ministre des affaires étrangères, Martinello Orteja, a présenté la candidature de l'Espagne, à Bruxelles. La démarche étant rapide, cela marque bien la raison politique de leur empressement : la fin de l'isolement. (Le Figaro, juillet 1977, European Navigator) Relativement à l'Espagne, plus précisément, elle avait des ambitions bien précises qui découleraient de son adhésion à la CEE. De ce fait, elle obtenait l'accès à un marché quinze fois plus important que le sien. Pour les autres pays membres, l'avantage était d'obliger l'Espagne à ouvrir son réseau d'importation. (Problèmes économiques, avril 1991, p.18) Avant d'adhérer à la Communauté européenne, l'Espagne avait l'une des économies les plus protégées de la zone européenne de l'organisation de coopération et de développement économique. Les importations étaient très faibles à cause de trois raisons. La première était parce que les droits de douane représentaient en moyenne 6% des importations qui ne venaient pas du pétrole. La deuxième était parce que les taxes sur le chiffre d'affaires étaient plus faibles pour les biens produits au pays, ce qui découlait d'un droit sous-entendu à l'importation de 8% environ. Finalement, le fait qu'il existait un régime de limitation pour un quart des importations freinait très fortement l'importation dans les secteurs comme les automobiles, les textiles, les articles d'habillement et les téléviseurs couleurs. (Problèmes économiques, avril 1991, p.18) Après l'adhésion de l'Espagne dans la communauté européenne, on note une libéralisation des flux commerciaux et une évolution de la structure des échanges. En effet, le phénomène a entraîné une chute des taux de protection (sauf pour les produits alimentaires). (Problèmes économiques, avril 1991, p.18) Au Portugal, c'est l'insurrection militaire et « la révolution des Oeuillets » du 25 avril 1974 qui marqua la fin du régime autoritaire de Antonio de Oliveira Salazar qu'il avait mis en place en 1933. Grâce au nouveau ministre des affaires étrangères, Mario Soares, le Portugal, qui était déjà uni à la CEE depuis 1973, dépose sa candidature le 28 mars 1977. Le Portugal est officiellement accepté dans la communauté européenne le 12 juin 1985 à Lisbonne. (Étienne Deschamps, L'Adhésion du Portugal, European Navigator) Pour le Portugal, l'entrée dans la Communauté européenne découlera d'une stabilité politique nouvelle et d'une économie dont les socialistes sont à la tête du pouvoir pendant 10 ans. (Le monde diplomatique, août 1991, p.19) Aussi, on notait que ce pays avait un retard de 30 ans. Il y avait, pour l'agriculture, de mauvaises terres dans le Sud, des micropropriétés dans le Nord, peu de rassemblements, peu de mécanisation, et de faibles investissements. Dans l'industrie agro-alimentaire, la situation n'était guère mieux: il n'y a pas de structures, ni de la taille nécessaire pour confronter la concurrence des partenaires européens. En outre, les échanges avec l'Espagne étaient difficiles; pays qui performait davantage dans les mêmes secteurs comme la pêche, le liège et le vin. Sur le marché du textile, cela évoquait les gravures du 19e siècle car il y avait une main d'œuvre sous-payée qui englobait parfois des enfants, main-d'oeuvre souvent non déclarée et des entreprises qui avaient peu de capitaux. Tout allait mal puisque certains pays du tiers-monde faisaient mieux que le Portugal. (Le monde diplomatique, août 1991, p.19) « Le Portugal a sans doute rencontré son destin en décidant de s'amarrer au Vieux Continent. » (Le monde diplomatique, août 1991, p.19) Les négociations pour l'ajout de ces deux pays à la communauté économique européenne ont été compliquées car certains pays membres voient leurs intérêts économiques menacés à cause des produits venant des deux pays méditerranéens. Les Neufs membres craignaient également qu'ajouter ces deux pays était synonyme de plus en plus de disparités régionales au sein de la Communauté. (Étienne Deschamps, Les réserves de la France et d'autres pays membres, European Navigator) L'Espagne, excellant dans certains secteurs (sidérurgie, électroménager, chaussures, textiles et jouets), inquiète la France puisqu'en 1976, la balance commerciale entre la France et l'Espagne est devenue défavorable à la France. (L'Express, août 1977) Conclusion Pour conclure, l'adhésion de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne a eu plusieurs impacts sur des aspects économiques et politiques. Ces impacts se sont vus autant du côté des pays en question que de la CEE qui les a acceptés comme nouveaux membres. Face aux différents problèmes politiques et économiques de ces trois pays, la Communauté Européenne a trouvé des solutions pour favoriser leur adhésion au lieu de rejeter leur demande. La Grèce a donc été adhérée en 1981 et le Portugal et l'Espagne en 1986. Grâce aux différentes clauses de cette communauté, ces pays ont profité des nombreux avantages économiques qui leur sont offerts et ont beaucoup évolué au niveau international. La CEE a commence avec six pays et, en 1986, ils étaient rendu douze. Finalement, en 2007, avec l'adhésion de la Roumanie et la Bulgarie ils sont rendus 26 pays membres de ce qu'on appelle aujourd'hui l'Intégration Européenne. Reste donc à savoir si les demandes de la Turquie, de la Croatie et de la Macédoine seront acceptées par cette Intégration et qui sait, peut-être deviendra-t-elle mondiale. Médiagraphie 1. Ouvrages de référence MOURRE, Michel. « De l'Europe des Six à l'Europe des Douze » dans le Dictionnaire encyclopédique d'Histoire. Nouv. éd. Maxéville:Bordas, septembre 1997. p. 1754. 2. Livres FAUR, Olivier, «Glossaire de l'Union Européenne ». Tout savoir sur l'Europe, Paris : Ellipses, collection optimum, 2005, 183 p. HUDSON, Ray, David Rhind et Helen Mounsey. An Atlas of ECC Affairs. London : Methuen, 1984. 145 p. 3. Articles de périodiques «Avis de la Commission au Conseil concernant la demande d'adhésion de la Grèce ». 28 janvier 1976, Commission des Communautés européennes. Dans European Navigator, [en ligne] http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) CHICLET, Christophe. «La Grèce ou l'enfant gâté de la communauté ». Le monde diplomatique, (25 novembre 1993) DESCHAMPS, Etienne. «l'adhésion de la Grèce et les dispositions transitoires ». Dans European Navigator, [en ligne] http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) DESCHAMPS, Étienne. « L'adhésion de l'Espagne. » Dans European Navigator [En ligne]http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) DESCHAMPS, Étienne. « L'adhésion du Portugal. » Dans European Navigator [En ligne] http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) DESCHAMPS, Étienne. «Les réserves de la France et d'autres pays membres. » Dans European Navigator [En ligne] http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) GAILLARD, Jean-Michel. « Cap au sud ! ». L'histoire. N° 280 (octobre 2003), p. 34. JACQ, Vincent. « Le Portugal ou l'adieu aux larmes ». Le Monde Diplomatique (août 1991), p.19. KERGORLAY, Henri de. « Espagne: demande d'adhésion à la C.E.E. le 28 juillet », Le Figaro, (le 20 juillet 1977) Dans European NAvigator. [En ligne]. http://www.ena.lu/ (site consulté le 30 novembre 2008) LOUYOT, Alain. «Grèce : l'enfant gâté de l'Europe». L'Express (novembre 1993), p.21-22) « L'Incidence sur l'économie espagnole de sa participation à la Communauté », Problèmes économiques (24 avril 1991), p. 18.