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Les causes de l'échec de l'Euratom

Introduction Le 6 août 1945, le monde entier découvrait le nucléaire. En effet, la bombe d'Hiroshima fut la première attaque atomique de l'histoire. Dans le monde entier, on nota un virage catégorique dans les relations internationales. Ce bouleversement provoqua de nouveaux enjeux politiques et économiques à travers le monde. Lors de la signature des traités de Rome en 1957, on institua L'Euratom (CEEA, ou Communauté européenne de l'énergie atomique). Aujourd'hui sous le contrôle européen, dans l'esprit des membres fondateurs (membres de la CEE et de la CECA), l'Euratom a pour objectif de coordonner les programmes de recherche sur l'énergie nucléaire. Comment la politique nucléaire a-t-elle influencée la relation de la France et les autres pays européens? La France détient un rôle primordial dans l'échec de l'Euratom. Sa détermination à devenir indépendante et à montrer sa puissance, mène la France à créer le CEA et bouleverse les rapports au sein de des États européens. Évidemment, on cherche à éviter toute dépendance envers cette énergie de peur de revivre les problèmes d'approvisionnement de la crise de Suez vécu en 1956. Indubitablement, les divergences en politique nucléaire ont causé plus d'un débat entre la France, la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Italie, et les Pays-Bas. Il va de soi, que l'arrivé du nucléaire à profondément secoué les relations interétatiques européennes à plusieurs niveaux. La communauté européenne Le 25 mars 1957, l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas signent à Rome deux traités : le premier crée la Communauté économique européenne (CEE) ; le second crée la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA ou Euratom). Dans la salle, on reconnaît le Belge Paul Henri Spaak, le français Maurice Faure, l'Allemand Konrad Adenauer et l'Italien Amintore Fanfani (GAILLARD, Jean-Michel, Une histoire du continent européen, p.32). Quant à elle, la France, donne une importance particulière à l'Euratom tandis que les autres États souhaiteraient limiter l'usage du nucléaire à des fins strictement pacifiques. Le retour au pouvoir du Générale de Gaule accentue l'intérêt de la France en matière de nucléaire militaire. Toutefois, suite aux prévisions alarmistes quant à la hausse du prix du pétrole lors de la crise de Suez, le prix du pétrole chute considérablement. Cela entraîna une offre beaucoup plus élevée que la demande d'énergie nucléaire. C'est alors que l'intérêt pour l'énergie atomique se présente inégale au sein des partenaires européen de la France. La Belgique et les Pays-Bas y voient le moyen de développer leur propre industrie nucléaire civile (DESCHAMPS, Etienne, European Navigator.com ). Disposant, depuis 1944, d'un accord particulier avec les États-unis, la Belgique livre des combustibles enrichis pour réacteurs d'uranium du Congo belge. Pour l'Italie qui ne possède pas de charbon, le rôle du pétrole prend une importance particulière. Au début des négociations, la RFA met jette dévolu sur la Communauté atomique ( BATTAGLIA, Eduardo, Débats du Parlement européen,1966). Par la suite, les grandes compagnies allemandes de distribution d'énergie électrique investissent dans la construction de centrales nucléaires. Elles choisissent de traiter avec des américains qui leur offrent une technologie plus avancée que celle des Français. Dès l'or, l'indépendance et le prestige international de l'Europe sont en jeu. L'Euratom n'a jamais vraiment atteint son premier objectif; c'est à dire de coordonner ces centres de recherche entre ces États. Tous les pays membres ont cherchés à s'en approprier une part et au lieu de créer des laboratoires l'Italie, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas ont installés des centres de recherches communs. Le 18 octobre 1966, lors d'un débat du Parlement européen sur la Communauté européenne de l'énergie atomique, on laisse entendre que l'indépendance de l'Europe est menacée par une colonisation scientifique plus que par une menace militaire. (EURATOM, Mars 1966. 360 p.) Les relations européennes Durant les années cinquante, nombreux sont ceux qui vantent l'énergie nucléaire. Le sujet est au cœur des débats, car cette découverte apparaît comme étant un agent important du point de vue stratégique et économique. L'atome fut perçu durant de nombreuses années comme un instrument militaire. (Guide de l'énergie et de son équipement, 1957-1958, p.48, 49-51) Lors de la réalisation d'Euratom, la France, la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Italie, et les Pays-Bas ont des intérêts divergents en matière de politique nucléaire. Ceci complique donc la tâche de la CEEA. Elle doit établir des conditions favorables au développement des industries, mais il est impossible d'instituer une conception communautaire de la recherche et de prescrire d'emblé un type unique de réacteur. Aussi, il est difficile de débroussailler nettement les pratiques civiles et militaires de l'atome. Une volonté politique fera rapidement défaut au traité. D'ailleurs, plusieurs désaccords sur les objectifs de l'Euratom le feront échouer. Effectivement, la France veut être indépendante pour ce qui est de son approvisionnement et sa technologie. La France En 1958 après que les États-Unis et l'Euratom aient signé un accord qui stipulait une utilisation pacifique d u nucléaire, la France n'accepte pas cette décision. L'Euratom a échoué principalement à cause de la France. Lors de la présidence du Général de Gaulle, la politique qui était prôné était l'indépendance pour la France. La France nucléaire nait en 1945 sous le règne de Charles de Gaulle. La France, dans une perspective de devenir indépendante et de montrer sa puissance, crée le CEA, le Commissariat à l'énergie atomique. Le CEA a pour but de « Poursuit les recherches scientifiques et techniques en vue de l'utilisation de l'énergie atomique dans les divers domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale » (De Gaulle, 1945). L'ex-président de la France souhaitait pour celle-ci une pleine indépendance dans le nucléaire, cela permettrait à la nation française de montrer sa puissance et de ne pas se faire attaquer. « En fait, il (Le général Charles De Gaulle) a développé avec plus de brio ma propre thèse sur la dissuasion «proportionnée» ou la «dissuasion du faible au fort». «Si un pays de moyenne importance – comme la France – dispose d'une capacité de destruction excédant la valeur qu'il représente pour un pays plus puissant –c'était le cas de l'Union soviétique – celui-ci ne prendrait pas le risque de recourir à la force des arme contre lui.» (Général Gallois, 1974, p.112) La France désire en effet acquérir une «force de frappe nucléaire indépendante» envers son homologue américain et également envers ses voisins qui ratifient, en 1958, «un accord quinquennal de coopération nucléaire civile» avec les États-Unis. (Deschamps, Ena). Quand, le général De Gaulle est revenu au pouvoir en 1958, la recherche pour les armes nucléaires s'est accentuée. Alors que les autres s'entendent pour ne développer pas développer le nucléaire à des fins nucléaire, la France va à contre courant en développant son programme de recherche du nucléaire militaire marche à plein régime. (Deschamps, Ena). Elle ne veut pas des États-Unis en Europe. Pour elle, ceux-ci veulent avoir le monopole du nucléaire et laisser des miettes aux autres pays. La France ne veut pas se faire contrôler quand il s'agit de militaire et d'énergie. Elle veut sa pleine souveraineté dans le nucléaire. Pendant que les autres pays se contentaient de développer du nucléaire civil, la France a développé des bombes. Elle le prouve au monde entier ses intentions avec l'explosion de la première bombe atomique française, en Algérie à Reggane dans le Sahara, le 13 février 1960. Cette action vient réaffirmer son intention de continuer son programme militaire. Conclusion L'Euratom, le Traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique, était destiné à l'échec avec les intérêts, des différentes nations européennes, qui diffèrent et qui parfois sont diamétralement opposés. Lors de la signature des traités de Rome, la France fait savoir aux autres partis impliqués qu'elle accorde une importance toute particulière à l'Euratom. Les Pays-Bas et la Belgique préfèrent pour leur part se concentrer sur le nucléaire civil. L'Italie, elle accorde plus d'importance au pétrole. Les compagnies allemandes qui produisent de l'électricité nucléaire se tournent plutôt vers les États-Unis que vers la France pour se développer. L'Euratom n'a pas atteint son but d'unité. Chacun a préféré aller de son bord. Durant les années cinquante, le nucléaire apparaît comme un agent économique et militaire stratégique, mais à cause des intérêts trop divergent, son potentiel ne peut être mené à pleine capacité. La France est le principal acteur de l'échec de l'Euratom. Sa politique de frappe nucléaire indépendante est contraire au principe premier de l'Euratom. Son Président, le Général Charles de Gaulles, souhaite voir son pays souverain dans le nucléaire. Il veut être assez puissant pour dissuader même les plus grands de ce monde. Il aurait été intéressant de se pencher uniquement sur les relations entre les États-Unis et la France. Alors que la France ne veut rien savoir des États-Unis, celles-ci essaye de s'en faire un allié pour ne pas être laissé de côté. Bibliographie Ena DESCHAMPS, Étienne, « Les divergences en politique nucléaire ». dans European Navigator. [En ligne]. (Page consultée le 1 décembre) GAILLARD, Jean-Michel. Discret traité de Rome. L'Histoire N266. [En ligne]. (Page consultée le 1 décembre) DE GAULLE, Charles. « Ordonnance n° 45-2563 du 30 octobre 1945 instituant un commissariat à l'énergie atomique ». Ordonnance n° 45-2563. dans ENA. [En ligne]. (Page consultée le 1 décembre) Livres TAÏX, Gabriel, Aux portes de l'enfer atomique France(Paris) : Agence de distribution parisienne, 1974. 1974. 178p (40 à 51) GÉRARD, Francis, La crise de l'Europe nucléaire, L'Europe en formation, Janvier 1969 p.5-9 (Page consultée le 1 décembre) Article de périodique BERMOND, Daniel. «La France, la bombe et les Américains». Histoire. Vol. 151. (janvier 1992), p.110-113 Encyclopédie GAILLARD, Jean-Michel. 30 aout 1954: il n'y aura pas d'armée européenne!, L'Histoire N264 2002 p30. http://www.universalis.fr/corpussearch.php [En ligne] (Page consultée le 1 décembre)